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La pollution aérienne… une pollution qui ne s’envole pas !

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À l’heure où les glaciers fondent à vitesse grand V et que les catastrophes naturelles prennent une ampleur sans précédent, il est difficile de nier les conséquences environnementales et humaines dues aux changements climatiques. De nombreuses initiatives sont mises de l’avant afin de contrer ces phénomènes et sensibiliser la population. Mais qu’advient-il lorsque la pollution n’est ni tangible, ni visible ?

Chaque année, plus de deux milliards de voyages sont effectués par avion.Ces déplacements, en forte augmentation, serait entre autres attribuable aux nombreuses petites compagnies « low cost », qui opèrent principalement en Europe et en Asie et qui attirent beaucoup de nouveaux et jeunes voyageurs. Aussi, avec un milliard d’habitants, la Chine représente un marché touristique très convoité.

Cette augmentation du trafic aérien provoque une forte pollution sonore pour tout citoyen qui habite près d’un aéroport ou dans l’axe d’un corridor aérien. La qualité de vie de ces citoyens s’en trouve réduite et perturbée. Pire encore, c’est la pollution atmosphérique, invisible à l’œil nu et produite par le transport aérien, qui vient assombrir le tableau. Ce n’est malheureusement pas parce que l’avion vole bien haut dans les airs que nous n’en subissons pas de conséquences. La pollution atmosphérique produite par les avions finit par retomber sur terre !

En effet, de tous les modes de transport, c’est l’avion qui est le plus pollueur. En 2000, l’aviation commerciale a représenté 2,5 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (le CO2, un des grands responsables des gaz à effet de serre (GES)), soit 550 millions de tonnes ! Mais l’avion n’envoie pas que du CO2 dans l’atmosphère. Il émet et rejette de fortes doses de monoxyde de carbone, de dioxyde de souffre, de l’oxyde d’azote et des hydrocarbures imbrûlés. À cela il faut ajouter toute la consommation de pétrole nécessaire au fonctionnement de l’appareil.

Dans les faits, si l’on compare l’avion à la voiture, le voyageur en avion émet environ 140 g de CO2 / km alors que l’automobiliste émet 100 g de CO2 / km. À titre d’exemple, un voyage outre-Atlantique, aller-retour, produit autant de GES que les émissions d’une petite voiture pendant un an. Autre comparaison, un trajet en avion émettra 19 fois plus de GES qu’un trajet équivalent en train.

Or, pour les voyages touristiques et d’affaires, il est souvent plus économique, en temps et en argent, de prendre l’avion plutôt que le train.

Alors, face à cette situation, comment pourrons-nous diminuer les impacts environnementaux liés au transport aérien ? Est-il réellement possible de renverser la vapeur et de diminuer notre empreinte écologique tout en continuant à prendre l’avion ? Rassurez-vous, la réponse est oui ! Mais, comme à l’habitude, elle implique des coûts et des efforts supplémentaires afin de respecter l’environnement.

En parlant d’effort, le 8 juillet dernier, un avion alimenté à l’énergie solaire a volé 26 heures d’affilée ! Le Solar Impulse est un avion qui possède l’envergure d’un Airbus 340 (64 m), 200m2 de surface de panneau solaire avec un poids équivalent à celui d’une voiture (1600 kg). Sa consommation sur 24 heures est équivalente à celle d’un scooter ! Bien qu’il ne soit pas destiné à des applications commerciales, dans un temps rapproché, cet avion vise pour le moment à promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables, soit l’utilisation des énergies vertes dans le but de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. Cette exploration ouvre la porte à l’utilisation des énergies renouvelables, non seulement à l’énergie solaire, mais également aux énergies éoliennes, à la biomasse, à l’énergie marémotrice ou encore géothermique. Bref, une diversification des divers types d’énergie afin de répondre à nos besoins.

En conclusion, à défaut de meilleures solutions dans l’immédiat, il est important de penser à limiter ses déplacements aériens quand des alternatives sont possibles (train, covoiturage, vidéoconférences). Et en attendant, alors que beaucoup de Québécois s’affèrent à préparer leurs vacances d’hiver, pourquoi ne pas « compenser » sa production de GES lorsque l’on prend l‘avion ? En échange de quelques dizaines ou centaines de dollars (selon la distance parcourue !), certaines compagnies aériennes offrent déjà la possibilité de le faire, sinon, des organismes à but non lucratif s’engagent à investir votre argent dans le secteur des énergies renouvelables ou celui de l’efficacité énergétique. Bon vol !

Marie-Élaine Lambert Enseignante en Géographie Cégep Marie-Victorin

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