Quand l’Outaouais fait un pied de nez aux courants mondialistes.
En Outaouais urbain, le secteur manufacturier est loin d’être un fleuron, les emplois étant surtout concentrés dans la fonction publique fédérale et le secteur tertiaire. De nombreux politiciens et chefs de partis politiques ont souvent déploré le manque d’innovation et de création dans le secteur manufacturier.
En 2007, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, avait déclaré lors d’une tournée régionale, que «l’économie de la région était trop centrée sur la fonction publique» et qu’elle devait diversifier ses activités industrielles après l’effondrement de l’industrie forestière, qui a longtemps été un des fers de lance de l’Outaouais.
Tel un Gaulois, Patrick Guay a fait le pari que son entreprise, Vêtements de sports de la capitale, pouvait être forte dans une ville comme Gatineau, une ville qui mise davantage sur l’industrie culturelle que celle du textile pour diversifier son activité économique.
En 2006, Patrick Guay a pris la relève avec ses associés en achetant l’usine déjà existante depuis deux décennies. «Depuis l’acquisition des installations il y a trois ans, la nouvelle direction s’est lancée dans la recherche et le développement», dit le vice-président de la compagnie, relativement peu connue du grand public gatinois.
«Il nous faut nous donner un nom, une reconnaissance. On est en train de développer notre visibilité, de mieux se faire connaître», rajoute-t-il.Présentement, Vêtements de sports de la capitale fabrique des vêtements ultra spécialisés comme des habits de scouts et des couvre-tout pour les mineurs du nord de l’Ontario.
«On fait dans le coton et dans le polycoton mais pour survivre, il faut chercher de nouveaux matériaux», rajoute l’homme d’affaires qui dit plancher sur un nouveau type de vêtement sportif ultra performant.
«Nous lancerons le produit l’an prochain, mais je n’en dis pas plus long pour ne pas se faire voler notre idée»!
L’entreprise sait aussi profiter de sa proximité des ministères et agences du gouvernement fédéral et fournit à l’occasion la Défense nationale. «Ça aide d’être dans la région de la Capitale. Il est plus facile de rencontrer les responsables des organismes fédéraux. Des entreprises comme nous, il n’y en a pratiquement pas dans la région. Il faut se concentrer sur l’innovation pour survivre. On n’a pas le choix».
Ailleurs à Gatineau, Phil Brulé a fait de sa passion pour le sport et le plein air une petite entreprise dont il est l’unique patron et employé. Il fabrique à la main des sacs à dos haut de gamme pour les randonneurs et montagnards expérimentés.
Il profite de sa flexibilité artisanale pour faire du sur mesure. «Je ne produis pas un gros inventaire et je fais cela à temps partiel. Je ne fais pas de publicité, mais les affaires vont bien. J’ai commencé à prendre des commandes en 1995 avec Internet. La production a doublé dans les dernières années», mentionne-t-il. Sa spécialité est la confection de sacs plus stylisés que les produits de masse.
Son entreprise, Brulé Mountain Gear (BMG est le fruit de son amour pour le grand air. «Je fais beaucoup de vélo et de randonnée pédestre. C’est ma passion pour le sport qui m’a amené ici», raconte le Gatinois.