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La loi sur la Régie de l’énergie : une balise vitale pour les indépendants

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Fort heureusement, explique la présidente directrice générale de l’AQUIP, Sonia Marcotte, la Régie de l’énergie assure un prix minimum aux détaillants entre l’achat du carburant à la rampe de chargement à la raffinerie et la pompe à essence.

« Si la marge ne permet pas de couvrir les coûts d’exploitation sur une longue période de temps, nous pourrions demander son inclusion. À Montréal, cela n’a pas été nécessaire. Cependant, cette loi est importante parce qu’elle garantit à long terme des prix intéressants au consommateur.»

Montréal : l’enfant pauvre

Contrairement aux autres régions du Québec, c’est à Montréal que la marge de profit brut figure parmi les plus basses. Selon les dernières statistiques de la Régie de l’énergie, depuis le début de 2007, la marge est de 4,4 cents le litre, contrairement à 5,1 cents, en moyenne, ailleurs en province. L’AQUIP estime qu’un détaillant aurait besoin en réalité de 4,9 cents le litre pour suffire à tous ses coûts d’exploitation. Il y a donc un problème majeur.

« La concurrence est féroce, il y a beaucoup de joueurs qui opèrent sous diverses bannières. Plusieurs grandes pétrolières ont décidé de construire de gros postes d’essence afin de s’accaparer d’un territoire. De leur côté, les détaillants résistent, s’accrochent et malheureusement certains doivent cesser leurs activités lorsqu’ils sont appelés à investir de gros montants. Ils n’ont plus la marge nécessaire. »

Pour Sonia Marcotte, la présence des indépendants dans l’industrie pétrolière est majeure et essentielle pour assurer un équilibre des prix. Et encore davantage à Montréal.

« Ce que nous disons à l’Association, c’est qu’il est important d’avoir une saine concurrence, d’assurer une diversité d’entreprises pour que les consommateurs obtiennent les meilleurs prix. Pour y parvenir, il faut non seulement préserver la Loi sur la Régie de l’énergie, mais la bonifier en reconnaissant immédiatement – à titre d’exemple – une entreprise fautive dès qu’elle contrevient aux règlements. Actuellement, les démarches bureaucratiques sont trop longues. Si nous pouvions alléger les débats pour que ce soit plus facile, la Loi serait encore plus efficace. »

Malgré une situation très difficile pour les indépendants à Montréal, l’AQUIP demeure optimiste. Sonia Marcotte soutient que ces détaillants sont là pour demeurer encore très longtemps, qu’ils vont continuer à se battre et assurer une concurrence loyale.

En novembre dernier, le ministre des ressources naturelles, Claude Béchard, avait déposé un projet de loi pour favoriser la transparence dans la vente de l’essence et du carburant diesel. L’objectif était de rendre obligatoire l’affichage du prix minimum estimé par la Régie de l’énergie à la pompe afin de permettre aux automobilistes de constater s’ils font une aubaine ou non.

De leur côté, les pétrolières seront tenues de justifier toute hausse des prix des carburants. Au Québec, on compte quelque 4 000 postes d’essence, dont 1500 sont membres de l’AQUIP. À Montréal, l’Association estime à 448 le nombre de postes d’essence sur le territoire de l’Île.

Centre de raffinage

Après avoir été pendant de nombreuses années un important centre de raffinage dans l’est de l’Amérique du Nord, Montréal en compte maintenant deux : Shell et Petro-Canada. La raffinerie de Shell compte 425 employés et peut traiter jusqu’à 130 000 barils de pétrole brut par jour.

La production quotidienne d’essence est de 7,5 millions de litres. La multinationale indique qu’elle injecte indirectement 150 millions de dollars dans l’économie de Montréal depuis ses activités à sa raffinerie de Montréal-Est. De son côté, Petro-Canada dispose d’une capacité de traitement de 160 000 barils par jour.

Usine de cokéfaction

Cependant, le projet d’une usine de cokéfaction de Petro-Canada suscite toujours la grogne parmi la population pour des raisons de santé et environnementales. Cette usine vise à maximiser la production d’essence d’une même quantité de pétrole, ce qui permettrait à la pétrolière de réduire ses importations tout en améliorant sa productivité et ses revenus.

Selon l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (DSP), ce projet n’entraînerait non seulement aucun problème majeur pour la santé publique, mais constituerait même une amélioration par rapport à la situation actuelle.

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