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La croissance québécoise est intimement liée à Bombardier Transport

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En décembre dernier, Bombardier décrochait sa plus importante commande de trains de banlieue à deux étages de type multi-niveaux jamais réalisée au Québec. Il s’agissait d’un contrat de 386M$ pour la fabrication de 30 voitures et de 130 voitures supplémentaires en option. Elles serviront notamment sur la future ligne du train de l’Est. Chaque voiture comprendra jusqu’à 142 sièges ergonomiques et pourra accueillir quelque 200 passagers. Des toilettes seront aussi accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Produites à l’usine de La Pocatière, les premières voitures seront livrées à l’Agence métropolitaine de transport (AMT) vers l’été 2009. «Comme de nombreuses autres grandes villes dans le monde, la région métropolitaine de Montréal a besoin d’un système de transport en commun moderne et efficace pour faciliter la mobilité et stimuler le développement éco-nomique. Investir dans les solutions ferroviaires est certainement un pas concret vers le développement durable», a indiqué William Spurr, président, Bombardier Transport, Amérique du Nord.

Les spécifications pour les nouvelles voitures multi-niveaux sont conformes aux paramètres d’infrastructure de l’ensemble du réseau de l’AMT, ce qui permettra leur exploitation sur n’importe quelles lignes de train de banlieue de l’agence. De plus, cha-que voiture sera dotée d’un système de communication audio-visuel pour les passagers permettant d’effectuer des annonces automatiques déclenchées par la technologie GPS (prochaine station, destination finale, etc…) et pour informer les passagers en cas d’ur-gence. Également, la voiture sera munie d’un interphone bidirectionnel reliant les pas-sagers aux membres de l’équipage.

New Jersey Transit Corporation

Plus récemment, la multinationale a obtenu un autre contrat pour la fabrication de 27 locomotives électriques ALP-46A du New Jersey Transit Corporation (NJ TRANSIT). Coût du projet: 230M$. Ces locomotives serviront à tracter les nouvelles voitures de banlieue à deux étages de type multi-niveaux dans la région. Leur vitesse pourra atteindre les 200 km/h. Les premières livraisons auront lieu à l’automne 2009.

Depuis ses débuts en 1974, la division ferroviaire de Bombardier Transport a fabriqué près de 7 000 voitures de transport sur rail dans ses deux usines de production à La Pocatière et à Thunder Bay.

Quatre secteurs

Au Québec, l’industrie du matériel de transport regroupe quelque 1 000 entreprises manufacturières actives et procure de l’emploi à 70 000 personnes. Son volume d’affaires annuel est de 16,5G$.

Cette industrie regroupe quatre secteurs. Outre le ferroviaire, il y a l’automobile, les véhicules spéciaux et les véhicules récréatifs. Au ministère du Développement écono-mique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec (MDEIE), la conseillère en développement industriel, Isabelle Gattaz, soutient que le secteur de l’automobile est en décroissance, que plusieurs entreprises ont dû fermer leurs portes et que l’industrie se déplace plutôt vers les pays émergents.

«Le Québec n’est que le reflet de la situation générale du secteur. C’est un phénomène auquel on assiste partout en Amérique du Nord et aussi en Europe».

Dans le secteur des véhicules spéciaux et récréatifs, il s’agit plutôt d’une niche différente. Les camions-poubelles, déneigeuses, véhicules de service, camions pour Hydro-Québec, surfaceuses pour patinoires, voilà autant d’exemples d’un marché moins globalisé. «Ce n’est pas la même problématique contrairement à l’automobile qui fonctionne à plein régime. Ici, les volumes sont plus petits. C’est un secteur en croissance et nous sommes confiants pour l’avenir».

Pénurie de main-d’oeuvre qualifiée

Selon le MDEIE, plusieurs entreprises éprouvent de la difficulté à trouver de la main-d’oeuvre qualifiée. C’est le cas notamment chez les électromécaniciens. Dans le secteur de l’auto, les entreprises doivent automatiser leurs opérations pour demeurer concur-rentielles.

«Ces industries cherchent des travailleurs capables de faire fonctionner des machines sur ordinateur. Souvent, ce qu’elles proposent, c’est une formation sur les lieux du travail avec le soutien de divers programmes d’Emploi-Québec. Les candidats qui ont déjà une connaissance de base sont privilégiés et le reste est fait sur place».

De façon générale, Isabelle Gattaz demeure optimiste pour la croissance de l’industrie du matériel de transport. «Il s’agit d’un secteur en mutation, tout particulièrement dans l’automobile. D’ici vingt ans, les autos d’aujourd’hui ne seront plus les mêmes. Il y aura des ruptures technologiques très importantes et je crois que cela va entraîner plusieurs opportunités. On n’a qu’à penser à la réduction de la consommation du carburant. C’est un phénomène qui s’adresse à tous les véhicules, quels qu’ils soient».

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