9
Jun

La croissance des entreprises freinée par les difficultés de recrutement

Partager :
Auteur:  

La problématique de recrutement et de la rétention de la main-d’œuvre spécialisée reste importante pour les entreprises manufacturières au Québec.

Près des trois quarts (74 %) considèrent le problème de recrutement comme étant très ou assez important, soit un peu plus que lors des quatre années précédentes, selon les résultats du sondage de la 6e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ, dévoilés le 11 mai dernier.

Des chiffres, notons que les revenus découlant des biens fabriqués s’établissaient à près de 138 milliards $ en 2012, soit près du quart (23,5 %) du total des revenus manufactiriers canadiens.

Selon Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ, l’industrie devra davantage revaloriser les métiers techniques du secteur manufacturier pour y intéresser les jeunes et les parents, et pour mieux promouvoir l’offre de formation.

« Le manque de main-d’œuvre est le plus gros frein à l’expansion de nos entreprises, croit Richard Blanchet. Je pense qu’il existe beaucoup d’éducation à faire auprès des écoles et de nos jeunes. Pour cela, je crois qu’il faut changer l’image du secteur manufacturier. Il existe de métiers pour lesquels le taux de placement est de 100 %, mais paradoxalement, il y a moins d’admissions dans les écoles à chaque année. Nos entreprises sont pourtant à la fine pointe de la technologie et les salaires sont pour les moins intéressants; ils sont 22 % supérieurs à la moyenne. »

Beaucoup des membres de STIQ sont par ailleurs très interpellés par cette problématique et certains multiplient les démarches pour tenter d’y remédier, tel que des visites dans les écoles et dans les foires commerciales.

Insuffisance des investissements en R-D

Par ailleurs, les résultats du Baromètre industriel québécois démontrent également que les entreprises affichent un plafonnement et l’insuffisance des investissements en achat d’équipements et en recherche et développe (R-D).

En 2014, les entreprises qui ont investi massivement en équipement (plus de 5 % de leur chiffre d’affaires) sont deux fois plus nombreuses que celles qui investissent peu (moins de 2 % de leur chiffre d’affaires) à avoir augmenté leur chiffres d’affaires d’au moins de 20 %.

« Notre étude démontre entre autres que les entreprises qui investissent massivement s’en tirent mieux que les autres aux chapitres de l’augmentation des ventes, de leur facilité à percer les différents marchés étrangers et du taux de succès quand elles présentent des soumissions », avoue Richard Blanchet.

Par ailleurs, plus d’une entreprise sur deux (53 %) qui investit de manière importante en R-D vend aussi à l’international, alors que c’est le cas de seulement 21 % des répondants ayant peu investi.

Pour une meilleure planification stratégique

Enfin, le sondage a aussi illustré que moins de six entreprises sur 10 (57 %) ont effectué un exercice de planification stratégique, une proportion qui n’a pas évolué depuis 2010.

Aux dires du président-directeur général de STIQ, ce pourcentage est relativement faible s’il est considéré que les entreprises mettant en œuvre un plan stratégique sont quasi deux fois plus nombreuses que les autres à avoir percé des marchés étrangers et 25 % à devoir une proportion significative de leur chiffres d’affaires à de nouveaux clients.

« Ce n’est pas tout le monde qui va comprendre l’importance de faire cet exercice, ajoute M. Blanchet. Souvent, un chef d’une PME, c’est comme un peu un chef d’orchestre et il peut être difficile de se retirer pendant une journée. Nos chiffres viennent démontrer que les entreprises qui planifient réalisent également plus d’investissements, en plus d’établir davantage de partenariat et, donc, demeurent un outil indispensable visant à assurer la croissance des entreprises manufacturières. »

Le manufacturier, un secteur névralgique

Enfin, le Baromètre industriel québécois a permis une fois de plus de mettre en relief des chiffres qui démontrent bien l’apport économique du secteur manufacturier au Québec. Selon Richard Blanchet, en dépit de la période de turbulences qui l’ont fragilisé, il reste que ce secteur demeure « une composante majeure de notre économie ».

Des chiffres, notons que les revenus découlant des bien fabriqués s’établissaient à près de 138 milliards $ en 2012, soit près du quart (23,5 %) du total des revenus manufacturiers canadiens. De plus, le produit intérieur brut (PIB) découlant des biens fabriqués était de 44,5 milliards $ en 2014.

Côté emploi, le STIQ révèle également que le secteur manufacturier employait 407 000 salariés en 2012, soit près de 12 % des emplois totaux au Québec et environ 27 % des emplois manufacturiers canadiens.

Enfin, il existait 14 500 établissements (employeurs avec salariés) manufacturiers à la fin de 2013, soit près 27 % du total des établissements au Canada.

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs