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Alors que le gouvernement fédéral tarde à relancer l’industrie manufacturière canadienne (notamment dans le domaine de l’aéronautique, où une décision est toujours attendue quant à la Série C de Bombardier), et alors qu’au provincial, visiblement, l’improvisation et la réactivité règnent où la planification et la proactivité devraient régner, l’annonce de cet espace d’appui aux entrepreneurs est peut-être ce qu’il faut au Québec pour sortir du marasme.

Parce qu’il faut bien l’admettre : malgré une stratégie sur l’aluminium, sur l’électrification des transports, l’aérospatiale, l’appui de Québec pour une véritable relance des PME manufacturières se fait attendre. Dans la deuxième année de son mandat, le bilan création d’emplois du gouvernement Couillard est de zéro. Et l’erreur monumentale d’Investissement Québec dans le dossier Rona est un bon exemple de cette vision… sans vision.

Et du côté d’Ottawa, mis à part le chantier du nouveau pont Champlain, j’ai beau chercher, je ne trouve pas chez ce nouveau gouvernement libéral un appui au domaine manufacturier qui a tant fait défaut chez les conservateurs, qui avaient mis toutes leurs billes dans le pétrole.

Mais la Caisse de dépôt et placement du Québec semble prête à prendre le relai, avec une approche beaucoup plus centrée sur les véritables besoins des entrepreneurs. Laissons de côté le formidable projet de réseau intégré de transport annoncé en avril dernier par CDPQ Infra, qui viendra faire entrer Montréal dans une nouvelle ère du transport collectif. Oublions les investissements récents dans des fleurons québécois comme Agropur.

Non, la CDPQ vient, à mon humble avis, de franchir une étape importante dans son objectif de soutenir le développement des PME québécoises. L’espace CDPQ, en plus de rassembler tout le personnel de l’organisme sous un même toit (et pas n’importe quel, la Place Ville-Marie), a pour but de mettre en commun l’ensemble des leviers nécessaires à ce développement.

En clair, l’espace CDPQ regroupe huit investisseurs avec une enveloppe de 1,2 millards de dollars de capitaux en gestion, et cinq organisations vouées au développement et à l’accompagnement. Parmi les « locataires » de l’espace CDPQ, on compte notamment le campus montréalais de l’École d’Entrepreneurship de Beauce. L’Initiative intrapreneuriale de la Fondation des familles entrepreneuriales y sera aussi logée. On y retrouvera aussi des fonds d’investissements comme Brightspark Ventures, White Star Capital et OpenText Entreprise Apps Fund (OTEAF). D’autres fonds importants se joindront à la formule au printemps 2017.

Ce lancement de l’espace CDPQ s’accompagne aussi de l’annonce des modalités du nouveau fonds espace CDPQ, une enveloppe de 50 millions dont la majeure partie ira au financement de PME québécoises innovantes. La Caisse ne cache pas son ambition d’amener des PME québécoises à mieux performer, notamment sur l’échiquier économique mondiale.

Alors que tous les indicateurs montrent que l’industrie manufacturière québécoise (et canadienne) tarde à investir suffisamment pour assurer sa compétitivité et même sa pérennité, on ne peut qu’applaudir cette annonce de la CDPQ pour justement appuyer les entreprises québécoises à se remettre sur les rails de l’optimisme. Ce rôle de rassembleur, qu’on aurait pu espérer de Québec ou d’Ottawa, viendra finalement de cet organisme qui fêtait, l’an dernier, son 50ième anniversaire. Chapeau !

Claude Boucher Directeur de l’information

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