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La 1ère édition du Salon industriel de l’Abitibi-Témiscamingue – Le SIAT remplit ses promesses

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Près d’une trentaine de secteurs industriels étaient représentés à ce salon. Pour n’en nommer que quelques-uns, notons l’automatisation, les systèmes hydrauliques, électriques, informatiques, la manutention, les moteurs. De son côté, la région hôtesse, l’Abitibi-Témiscamingue, regroupe des entreprises principalement établies dans le secteur minier, forestier et agroalimentaire.

« C’est un créneau intéressant pour notre type de salon et notre clientèle d’exposants », souligne Éric Pageau, président des Promotions André Pageau, promoteur du SIAT. « Les équipements de nos exposants peuvent tout aussi bien se retrouver dans une mine ou dans une usine. »

La deuxième journée du SIAT, Éric Pageau et Michel Lemelin, vice-président du promoteur, semblaient satisfaits des retombées de ce 6e salon qu’ils ont développé au cours des deux dernières années. Après avoir fondé le Salon industriel de Québec en 1984, les Promotions André Pageau ont développé d’autres territoires, soit Sherbrooke, Chicoutimi, Drummondville, Rimouski et enfin l’Abitibi-Témiscamingue.

« La raison d’être d’un salon industriel est de revenir à la base, soit le contact humain », a fait observer Éric Pageau. « Nous avions cru que les technologies Internet changeraient les choses, mais ça n’a pas été le cas. Les gens veulent toujours voir, toucher, échanger, créer un lien acheteur-vendeur. Un salon, c’est inverser les rôles, plutôt que ce soit le client qui se déplace pour aller chez le vendeur, c’est l’exposant qui vient rencontrer le client. On a toute l’information sur les produits par Internet, mais de voir la personne, de tisser un lien de confiance, de discuter de quelle façon cette personne peut nous aider à améliorer notre produit, ça ne se remplace pas. »

Accueil du milieu

Aux premières loges du développement économique régional, Jocelyn Levesque, directeur général de la SADC de Rouyn-Noranda s’est investi dans l’aventure dès les débuts de ce projet. Pour lui, un tel événement ne peut qu’avoir des effets positifs sur le tissu économique d’un territoire. D’après les estimations des représentants de la SADC de Rouyn-Noranda et du CLD, pratiquement 60 % des exposants provenaient de la région.

« Ce ratio est intéressant », a souligné Jocelyn Levesque. « Il témoigne que nos gens sont prêts à prendre leur place sur les grands échiquiers. Cela illustre aussi que ceux de l’extérieur sont intéressés par nos entreprises et sont prêts à développer des partenariats avec notre région. »

Même si quelques réserves avaient été manifestées à différents niveaux par des élus, force a été de constater pour André Rouleau, directeur général du CLD, que la venue d’un tel salon à Rouyn-Noranda était très stimulant pour le milieu.

« Il s’agit d’un très bon lieu de réseautage. Les gens que nous rencontrons ici, nous les rencontrons à Montréal, à Toronto, dans d’autres salons. Nous en rencontrons certains lors de délégations commerciales organisées par 48e Nord auxquelles nous participons, accompagnant 16 à 20 entreprises d’ici pour aller vers ces expositions. Ici, c’est comme une mission commerciale inversée. »

Tisser des liens

Parmi les différentes utilités de recevoir un salon industriel dans sa contrée, Jocelyn Levesque a rappelé que cela peut être l’occasion de trouver des solutions à des problématiques, comme dans le cas de l’entreprise Mécanicad, une entreprise rouynorandienne, qui avait découvert dans un salon industriel un matériau qui lui avait permis de réduire la friction de 40 % à l’intérieur des systèmes d’aération qu’elle usinait.

À travers l’expérience cumulée au fil des différents salons auxquels il a collaboré, Michel Lemelin n’a pas été étonné de voir se nouer au SIAT des liens entre voisins.

« Les gens ne font pas que tisser des liens avec des gens de l’extérieur, il arrive aussi qu’ils découvrent que quelqu’un de leur territoire offre un produit à moindre coût que ce qu’ils achètent chez un distributeur des grands centres. Souvent, ils se rendent compte qu’ils ne connaissent pas suffisamment leurs voisins. »

Ce même constat a trouvé écho chez André Rouleau du CLD.

« Plusieurs en ont profité pour développer leur réseau de contacts, mais d’autres en ont profité pour en apprendre davantage sur leurs concurrents. C’est très stimulant finalement. »

Ce n’est qu’une fois rendu sur place que Gaétan Saint-Jean, président d’EBM Laser, une entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures spécialisée en conception – fabrication, découpage et pliage numérique, a pu mesurer l’importance de sa participation au premier SIAT. La plupart des visiteurs ou participants régionaux qu’il a rencontrés se disaient accoutumés à faire affaire avec des entrepreneurs de la région de Montréal, de Toronto ou de l’Outaouais.

« Plusieurs affirmaient que ça ne leur venait pas naturellement à l’idée de regarder plus loin que Montréal », a-t-il pu constater. « Quelqu’un a même trouvé dans mon entreprise un service qui correspondait encore plus spécifiquement à ce qu’il recherchait que ce qu’il se procurait déjà chez un fournisseur de la région de Montréal. »

Pour M. St-Jean comme plusieurs autres, ce salon aura été une occasion privilégiée d’agrandir géographiquement son réseau d’affaires.

Un poste de travail automatisé qui fait rêver

Comme cela se produit dans différents salons, les coups de cœur des visiteurs se tournent pratiquement tous vers les mêmes kiosques. Le SIAT n’a pas échappé à cette tendance. Si vous étiez présent, vous aurez remarqué que Neksys Excelpro revenait souvent dans les conversations. Cette firme de Trois-Rivières, spécialisée en service-conseil et intégration des systèmes complexes pour le traitement automatique de la production et du contrôle des procédés, a attiré tous les curieux et tous ceux qui étaient à la recherche de nouvelles façons de faire pour augmenter leur productivité.

La présentation de son poste d’opération automatisée a sans contredit fait fureur. Le poste de travail lié à deux grands écrans, où tout ce qui se passe dans usine apparaît et d’où toute forme de contrôle peut être exercée, était parmi les plus spectaculaires.

« Nos principaux clients se trouvent dans le secteur des mines, des usines de bois, dans l’agroalimentaire », a indiqué le vice-président développement des affaires, Stéphane Thiffault. « Notre rôle demeure principalement de les aider à améliorer leur productivité et la sécurité des opérations. »

120 liens directs

Malgré l’intérêt sans équivoque des visiteurs, M. Thiffault, qui en était à sa première participation à un salon, a quelque peu été déçu de l’achalandage à Rouyn-Noranda, mais satisfait de la qualité des contacts.

« Nous avions anticipé de rencontrer plus de visiteurs », a-t-il confié. « Par contre, nous avons constaté que l’intérêt de ceux qui s’arrêtaient était réel et concret. »

Solid Xperts a également été la coqueluche des visiteurs. L’entreprise montréalaise d’impression 3D avait de quoi satisfaire les curiosités. Cette entreprise propose une suite de solutions permettant de recréer un environnement virtuel où différentes pièces peuvent être reconstituées avec des composantes bien réelles. Le directeur des ventes et marketing, Frédéric Forget n’avait que de bons mots pour le SIAT quelques heures avant sa fermeture.

« Hier, le 11 mai, j’ai eu 120 liens directs avec des personnes véritablement intéressées par nos produits. Même s’il n’y avait eu que 200 visiteurs, pour moi, ça aurait été un très bon salon », s’est-il enthousiasmé. « Vous imaginez ce que ça peut représenter dans un processus de développement des affaires, ces 120 contacts avec le nom de la personne à joindre, son téléphone, son courriel et le contact humain. Ça n’a pas de prix. Ce n’est pas nécessaire de rencontrer beaucoup de monde quand les liens sont bien établis. »

Il faut savoir que Solid Xperts participe à une quinzaine de salons similaires dans une année, dont les principaux des Promotions André Pageau, ainsi que ceux de Boston et de Toronto. « Un cycle de vente peut se dérouler en six étapes ou contacts », poursuit Frédéric Forget. « Le salon industriel est la première de ces étapes. »

Cette façon d’aborder les salons industriels coïncide parfaitement avec la philosophie du promoteur Éric Pageau.

« Ce n’est pas un salon de Loisirs chasse et pêche. Un acheteur, il n’y en a qu’un par entreprise. Nos visiteurs, ce sont un président d’entreprise, un directeur d’usine, un contremaître, un directeur des achats, quelqu’un de décisionnel au niveau des achats. »

La plupart des exposants par contre se sont dits enchantés de la variété, de la qualité des des visiteurs rencontrés. Ils s’entendent pour dire que l’expérience doit être renouvelée, dans ce coin du Québec où plusieurs entreprises de plus de 1000 employés brassent des affaires à la grandeur de l’Amérique, voire à l’échelle internationale.

« Pour nous, cette première édition du SIAT, c’est Mission accomplie ! » conclut fièrement Michel Lemelin des Promotions André Pageau. « Tant l’accueil reçu dans la région que l’enthousiasme des exposants et des visiteurs nous ont convaincu. Le SIAT reviendra en Abitibi-Témiscamingue en 2018, si les partenaires sont au rendez-vous. »

Lucie Charest Journaliste

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