Les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé un investissement conjoint de maximum de 65 178 887 $ pour agrandir les installations de biométhanisation dans le parc industriel Novoparc de Varennes appartenant à la Société d’économie mixte de l’est de la couronne sud (SÉMECS). La SÉMECS, formée des trois MRC de l’est de la Couronne Sud et de la compagnie Biogaz EG, a pour mission de traiter les matières organiques afin de produire une énergie renouvelable, de diminuer les quantités envoyées à l’enfouissement et de diminuer les gaz à effet de serre.
L’agrandissement de l’usine de traitement, un projet de près de 100 M$, profitera d’un investissement gouvernemental du Canada allant jusqu’à 25 200 000 $ provenant du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC), et de 39 978 887 $ du gouvernement du Québec provenant du Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC).
« La Stratégie de valorisation de la matière organique vise à valoriser au moins 70 % de ces matières d’ici 2030. La première étape pour y arriver est très certainement la mise en place des infrastructures de traitement nécessaires. Avec l’agrandissement de son usine de biométhanisation de Varennes, soutenu en grande partie par le gouvernement du Québec, la SÉMECS pourra mieux gérer les matières résiduelles des communautés environnantes, tout en participant à l’essor de l’économie verte. », selon M. Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval.
120 000 tonnes de matière réutilisée par année
L’usine, en service depuis 2018 et dont les travaux d’agrandissement ont timidement débuté l’été 2020, pourra ainsi poursuivre activement ses travaux et viser une mise en exploitation complète de la nouvelle partie de l’usine en janvier 2023.
Les travaux comprennent, entre autres :
Au terme de la cinquième année d’exploitation, l’agrandissement des installations actuelles permettra de traiter 85 000 tonnes de matières organiques de plus par année, provenant de quelque 220 000 logis occupés par près de 455 000 habitants et du secteur ICI de la région. La capacité totale des installations de la SÉMECS passera alors à 120 000 tonnes par an. On estime que des réductions additionnelles d’émissions de gaz à effet de serre (GES) de près de 15 000 tonnes d’équivalent CO2 par année, soit quelque 4 285 voitures de moins sur les routes.
« Avec cette belle infrastructure verte, la SÉMECS a réussi à détourner de l’enfouissement des tonnes de matières organiques de ses municipalités membres en les transformant en biogaz. Si bien que d’autres municipalités ont voulu utiliser ses services et qu’aujourd’hui, nous sommes là pour souligner l’agrandissement du site, qui va permettre de réduire encore plus les émissions de gaz à effet de serre de la région, produire davantage d’amendements de sol organique et fournir du biométhane et encore plus de biogaz. L’usine va pouvoir recevoir, dès l’an prochain si tout va bien, encore plus de matières organiques résiduelles. C’est une excellente nouvelle! », déclarait fièrement Mme Suzanne Dansereau, députée de Verchères, au moment de l’annonce.
Le projet d’agrandissement contribuera donc à l’amélioration du bilan carbone du Québec, où le secteur des déchets est la cinquième plus grande source de GES, selon l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2019 et leur évolution depuis 1990.
Entente de service avec Longueuil
L’agrandissement fait suite à la conclusion d’une entente de 20 ans avec la SÉMECS, renouvelable une fois, pour le traitement des matières organiques résiduelles provenant des municipalités de l’agglomération voisine de Longueuil. Celle-ci comprend la ville de Longueuil et les municipalités de Boucherville, Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert. Le projet permettra de répondre à une plus forte demande du secteur ICI des MRC constituantes de la SÉMECS (La Vallée-du-Richelieu, Marguerite-D’Youville et Rouville) et à celle d’autres ICI de l’agglomération de Longueuil et de Montréal, qui feront également traiter leurs matières organiques aux installations bonifiées de la SÉMECS.
« À la suite du succès sans précédent de la première phase de ce projet d’envergure, nous sommes choyés et honorés d’accueillir l’agglomération de Longueuil à l’issue de la deuxième phase des travaux, qui seront achevés d’ici 2023. Je tiens à remercier nos partenaires gouvernementaux sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour. Nous croyons que la SÉMECS jouera davantage un rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques et qu’elle inspirera d’autres initiatives similaires dans un futur proche. », selon M. Martin Damphousse, président de la SÉMECS, préfet de la MRC de Marguerite-D’Youville et maire de Varennes.
La biométhanisation
Tel qu’expliqué sur le site du gouvernement du Québec, la biométhanisation est un procédé naturel de traitement biologique des matières organiques résiduelles par fermentation en absence d’oxygène. Ce procédé produisant un biogaz qui contient du méthane, ce dernier peut donc être utilisé comme source d’énergie.
La source des matières organiques peut provenir des secteurs résidentiels tout comme du secteur agricole. Les matières comprennent le lisier et les boues de fosses septiques, les eaux usées et les matières résiduelles de l’industrie alimentaire ainsi que les résidus alimentaires (animale ou végétale) d’origine domestique.
Au niveau de l’environnement, la biométhanisation permet, entre autres, une réduction des gaz à effet de serre (GES) en produisant une énergie renouvelable, tout en réduisant le volume de matières résiduelles destinées à l’enfouissement.
La biométhanisation peut se faire sur place, directement dans l’entreprise, ce qui lui permet de réutiliser l’énergie produite, ou dans des centres de traitement.
Image : Photo récente du projet en construction de l’usine de Varenne, fournie par la SÉMECS.
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