L’Université de Sherbrooke et son partenaire principal depuis 16 ans, la Société des alcools du Québec (SAQ), annoncent un nouveau financement de 5 ans pour la Chaire SAQ, dédiée à la valorisation du verre dans les matériaux.
Le directeur de la Chaire SAQ, M. Arezki Tagnit-Hamou, professeur à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke (UdeS), pourra poursuivre les travaux liés à l’intégration de la poudre de verre dans le béton, le tout en partenariat avec Hydro-Québec, la Ville de Montréal, la Ville de Sherbrooke, Éco Entreprises Québec, Prodexim International, Techo-Bloc et La Fondation de l’UdeS.
Au tour de la démocratisation
C’est en septembre dernier que la Chaire SAQ annonçait la confirmation de la première construction de pont contenant 10 % de verre récupéré à la suite de la réception de reconnaissance internationale et de certification environnementale. Le résultat d’efforts des cinq dernières années a mené au transfert des connaissances vers l’industrie. Un exploit, puisqu’aucun nouvel ajout cimentaire n’avait été normalisé dans le monde au cours des 40 dernières années.
Ce nouvel investissement servira à accentuer la synergie entre l’industrie, les municipalités et les activités de la Chaire dans la recherche de solutions toujours plus innovantes. Elles travailleront ensemble à :
« J’espère vivement que nos efforts basculeront vers une démocratisation accrue de l’utilisation de la poudre de verre dans le béton. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de l’utilisation de la poudre de verre dans des réalisations liées au transport ou à l’architecture. Nous devons poursuivre nos transferts des technologies vers l’industrie et les propriétaires d’ouvrages, comme les municipalités », a déclaré le professeur Tagnit-Hamou.
« En 2022, la consigne élargie sera implantée au Québec, et les industries pourront alors profiter d’une grande quantité de verre récupéré d’excellente qualité prête à la transformation. Dans ce contexte, la poudre de verre sera une solution de choix pour donner une nouvelle vie à cette matière, notamment en l’intégrant comme composante dans le béton », ajoute Mme Marie-Hélène Lagacé, vice-présidente, Affaires publiques et responsabilité sociétale, à la SAQ.
Des réalisations porteuses, dont une première mondiale
La poudre de verre et l’étendue de son utilisation suscitent l’intérêt à travers le monde. Les recherches l’ont prouvé : l’ajout de poudre de verre dans le béton en remplacement d’une partie du ciment permet d’obtenir un béton beaucoup plus durable, imperméable et résistant, en plus de contribuer à réduire de façon importante l’émission de GES liée à sa production. Dernièrement, c’est son intégration dans le pont Darwin, situé à L’Île-des-Sœurs, une première mondiale, qui a piqué la curiosité du monde scientifique et des Québécois. En effet, après la construction du second pont Darwin en 2021, ce sera l’équivalent de 70 000 bouteilles de vin qui auront trouvé une seconde vie et qui auront permis d’économiser 40 000 kg de ciment. L’American Concrete Institute (ACI) – volet Québec a d’ailleurs remis son Prix d’excellence « Infrastructures 2021 » à cette réalisation.
Selon le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, le professeur Jean-Pierre Perreault, « la continuité des travaux de recherche de cette Chaire contribuera à consolider la position de l’UdeS comme chef de file en transfert de connaissances et en valorisation. Le groupe de recherche sur le béton est l’un de nos piliers depuis de nombreuses années, représentant une carte maîtresse sur l’échiquier planétaire de la recherche universitaire. L’UdeS a une fois de plus démontré, en formant du personnel hautement qualifié dans le domaine, et avec l’aide d’un partenaire de longue date, la SAQ, que tout secteur d’activité pouvait être associé à l’innovation ».