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Intégration des immigrants qualifiés – Les défis restent encore nombreux!

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Selon le vice-président Recherche et économiste en chef de la BDC, Pierre Cléroux, les entreprises ont tout intérêt à tirer profit de la diversité culturelle, cette nouvelle réalité qui marque le processus d’embauche.

« Les entreprises ne peuvent se permettre d’ignorer cette importante évolution de la main-d’œuvre. Ceux qui prennent les devants bâtissent des entreprises plus solides, plus rentables, qui s’orienteront vers une croissance plus rapide. Notre étude démontre que les entrepreneurs devraient mieux comprendre la façon par laquelle les immigrants qualifiés peuvent contribuer au succès de leur entreprise. Beaucoup d’entre eux ratent une belle occasion de puiser dans cet important bassin de talents et de compétences. »

En effet, même si de nombreuses études démontrent que des entreprises disposant d’une main-d’œuvre ethniquement diversifiée performent mieux financièrement, seulement 6% des entrepreneurs canadiens se tournent vers les travailleurs immigrants lorsqu’ils sont à la recherche d’employés qualifiés. Compte tenu du vieillissement de la population, le bassin de travailleurs potentiels, les 15-65 ans, suit inévitablement la même tendance. L’étude de la BDC indique qu’avec les départs massifs à la retraite des baby-boomers, la population active croîtra plus lentement et diminuera même dans certaines régions. Il faut également mettre en lumière l’arrivée massive des milléniaux qui, toujours selon cette étude, représenteront 50% de la population active en 2020.

« Les entrepreneurs n’auront d’autre choix que d’envisager le bassin constitué par les immigrants qualifiés, car 80% de la croissance de la population active canadienne passe par l’immigration, d’où son importance. Sans constituer la seule et unique solution, elle en fera assurément partie », poursuit Pierre Cléroux.

Plus encore, des données de Statistiques Canada annoncent que l’immigration représentera les deux tiers de la croissance démographique du pays en 2022, pour atteindre près de 80% en 2032.

Mais certains freins persistent, empêchant ce virage majeur face à l’emploi. Parmi ceux-ci, on ne peut ignorer la faible reconnaissance des qualifications et compétences acquises à l’étranger par les immigrants.

Travail à faire

Présentée il a maintenant un an, une étude de l’Institut du Québec (IDQ), menée en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Montréal International, formulait huit recommandations qui permettraient aux entreprises et ordres professionnels de faire un grand pas en avant en matière d’embauche. Nous avons discuté avec le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, afin de vérifier si, un an plus tard, ces recommandations avaient trouvé bonne oreille. Pour ce dernier, les défis à relever sont encore nombreux, à commencer par la sensibilisation des PME.

« Nous travaillons tant avec les petites, les moyennes que les grandes entreprises. Ces dernières ont bien amorcé leur processus internes afin de reconnaître les compétences acquises à l’étranger et l’intégration des immigrants. Le travail demeure à faire auprès des PME. Mais grâce à notre programme Interconnexion, nous sommes persuadés que, d’ici quelques années, notre intervention ne sera plus utile, du moins pas de cette façon. Actuellement, les PME sont mal équipées pour évaluer les curriculums des candidats immigrants. Les titres des postes diffèrent souvent ou les responsabilités s’y rattachant sont moins connues. Il faut donc amener les ressources humaines à reconnaître la valeur d’une expérience à l’étranger. Certaines entreprises pensent aussi que l’embauche d’un immigrant les forcera à modifier leur culture organisationnelle. Il faut donc sensibiliser les PME aux réalités des immigrants qualifiés. »

Michel Leblanc souligne également que ces travailleurs, qui n’ont jamais obtenu d’emploi ici dans leur domaine, accordent une énorme reconnaissance à l’employeur qui leur donne enfin la chance de mettre à profit leurs compétences, ce qui en fait des employés très loyaux.

La problématique de la reconnaissance des qualifications se transpose aussi à un niveau plus élevé : celui des Ordres professionnels.

Par Richard Marcil

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