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May

Inflation et taux d’intérêt élevés : impacts sur les PME

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La 14e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ révèle que la moitié des entreprises ont retardé des projets d’investissement, notamment en immobilisations, en achat d’équipements ou en implantation de technologies numériques, en raison de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt. Dans la même proportion, les répondants affirment que leurs marges bénéficiaires en ont grandement souffert.

« On parle ici de conséquences importantes pour le secteur manufacturier », déclare M. Blanchet. « En effet, au-delà des impacts à court terme, le report d’investissements et la diminution de la capacité financière des entreprises à allouer des sommes à des activités telles que la formation, la recherche et le développement et l’innovation, ne doivent pas être négligés. Ces éléments peuvent nuire à la compétitivité de nos entreprises au cours des prochaines années et même mettre en péril l’avenir de certaines d’entre elles. À cet égard, l’étude démontre qu’une entreprise sur dix se dit inquiète pour sa survie, face à ces enjeux » souligne M. Blanchet.

La pénurie de main-d’oeuvre coûte cher aux entreprises

L’étude met en évidence l’enjeu crucial que représentent les difficultés de recrutement et de rétention des employés pour les PME manufacturières québécoises. Passant de 565 000 $ en 2019 à 840 000 $ en 2022, les coûts de la pénurie de main-d’oeuvre ont littéralement explosé en trois ans (+ 50 %), selon les entrepreneurs sondés. Ajoutons qu’ils ont en moyenne neuf postes à combler dans leur entreprise.

« Recruter du personnel et le retenir, qu’il soit spécialisé ou non, demeure un casse-tête pour nos PME. À elles seules, les 500 entreprises interrogées par STIQ dans le cadre du Baromètre auront 4 550 postes à combler en 2023. Dans un marché favorable aux employés, les entreprises n’arrivent plus à se différencier de la concurrence par des mesures, autrefois incitatives, comme l’augmentation des salaires et l’accroissement de la flexibilité des horaires. Les employeurs misent de plus en plus sur la rétention et l’implantation des technologies numériques. Le recrutement à l’étranger s’est également avéré, pour plusieurs, la solution privilégiée ayant eu le plus d’impacts positifs. Toutefois, il s’agit d’une démarche longue et complexe. » précise M. Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ.

Intégration de nouvelles technologies numériques : des efforts qui ne se traduisent pas encore en résultats

Les données du Baromètre illustrent les progrès qu’il reste à réaliser en matière de virage numérique. Ainsi, la moitié des entreprises n’ont intégré aucune ou qu’une seule des huit technologies numériques évaluées dans l’étude, 30 % en ont intégré deux ou trois sur les huit et seulement 19 % en ont intégré quatre ou plus. On observe également qu’aucun progrès réel n’a été constaté au cours des 3 dernières années en ce sens. De ce fait, le pourcentage d’entreprises n’ayant intégré aucune ou qu’une seule technologie numérique, de même que le pourcentage de celles qui en ont intégré au moins six, n’a pas évolué depuis 2019.

Les freins à l’implantation des technologies numériques sont nombreux et encore plus importants que lors des années précédentes. Le manque de temps et le manque de personnel qualifié trônent au sommet et concernent trois répondants sur quatre. Trois autres freins touchent la moitié des entrepreneurs sondés : le manque de connaissance sur ce qui est pertinent pour l’entreprise, la difficulté à évaluer le retour sur investissement et l’importance du retard technologique à rattraper. Ces facteurs peuvent expliquer, en partie, pourquoi les entreprises font du surplace dans l’intégration des technologies numérique depuis trois ans.

« Sur une note plus positive, notre étude révèle que les investissements en technologies numériques ont connu une certaine hausse en 2022 par rapport aux années précédentes. A priori, on pourrait déceler une certaine contradiction entre cette hausse et la stagnation du nombre de technologies intégrées. Cependant, il ne faut pas oublier que le processus d’implantation d’une technologie peut s’étendre sur quelques années et on peut présumer que la hausse des investissements en 2022 portera fruit à moyen terme. D’autre part, il est probable qu’une part de ces investissements soient consacrés à bonifier ou mettre à jour des technologies déjà implantées » ajoute Richard Blanchet.

Gestion environnementale : les deux tiers des entreprises ont pris des engagements

En cette ère de changements climatiques et de volonté des gouvernements de décarboner l’économie, la gestion environnementale est un enjeu incontournable auquel le secteur manufacturier doit faire face. Les résultats démontrent la volonté d’une majorité de PME de s’attaquer à ces enjeux puisque les deux tiers d’entre elles ont pris des engagements en matière de réduction de leur empreinte environnementale au cours des trois dernières années. Ces engagements ne sont pas vains, car ils se traduisent par des actions concrètes, que ce soit en matière de gestion des matières résiduelles, d’efficacité énergétique, d’élimination du papier ou des emballages non recyclables.

Fait intéressant à noter, l’étude démontre que, pour l’instant, peu de clients (17 %) exigent de telles actions de la part de leurs fournisseurs. C’est donc selon leurs propre initiative et conscience environnementale que ces entreprises québécoises mettent en place des initiatives pour réduire leur empreinte environnementale.

Le secteur manufacturier : moteur de notre économie

Quelques chiffres :▪ Valeur du PIB : 49,1 G$▪ 87 % des exportations québécoises▪ 213 G$ de ventes▪ 440 000 salariés dans 13 569 établissementsPour consulter l’étude complète : STIQ.com

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