Les chiffres suivants sont éloquents : depuis les dix dernières années, les produits de plastique importés de Chine enregistrent une hausse de 188 %. À elle seule, la valeur des importations en 2004 a atteint les 169 M $. Et en 2005, les premiers rapports indiquent déjà que les résultats de 2004 ont été dépassés.
De façon générale, les produits les plus souvent importés sont des articles domestiques, de toilette, de cuisine et de décoration, de même que des accessoires de mode. En fait, tout ce qui est manufacturé représente un attrait.
Selon l’Institut des matériaux industriels du Conseil national de recherche du Canada, les produits chinois ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois ; ils sont de très bonne qualité. Les machines pour le moulage et l’extrusion sont comparables à celles de l’Occident et la résine utilisée est la même que celle des Américains.
À l’Association canadienne de l’industrie du plastique, on estime que les Chinois gagnent du terrain chaque année en menaçant de déstabiliser sérieusement les marchés d’ici si des mesures appropriées ne sont pas adoptées. L’Association indique que la Chine vise à étendre son offre de polymères.
Les producteurs de plastique québécois s’inquiètent principalement du fait que les Chinois agissent comme acheteurs de matière première en vue d’assurer une production continuelle de leurs usines. Certains producteurs ajoutent que les Chinois achètent tout ce qui est disponible sur les marchés, ce qui n’exclut pas, disent-ils, une flambée des prix en raison d’une pénurie potentielle de certaines résines. Et ce qui n’aide en rien à la situation, c’est que des pays tels le Brésil, la Russie et l’Inde achètent la matière première tout autant que la Chine.
Plusieurs fournisseurs québécois en résines ont déjà haussé les prix. Depuis 2002, le coût du polyester a monté de plus de 50 %, tandis que le polypropylène et le polyéthylène enregistrent des majorations moyennes de 40 %.
Pour ce qui est des producteurs de résine recyclée, la présence chinoise se fait également de plus en plus sentir. Le produit est difficile à trouver parce que la demande est en croissance continue.
Dans le monde, les États-Unis demeurent toujours le leader du secteur de l’industrie du plastique, malgré les progrès de la Chine. Au Québec, nos importations viennent surtout de nos voisins du Sud : elles atteignent 63 % des 1,55 milliard de dollars du volume total des importations dans le secteur du plastique.
Selon des experts du milieu, les fabricants québécois doivent miser sur la valeur ajoutée, des productions plus complexes et taillées sur mesure pour contrecarrer les conséquences de la menace chinoise sur nos marchés.