Pourtant selon l’Association de l’Aluminium du Canada (AAC), le Québec demeure un leader mondial dans l’industrie de l’aluminium. C’est du moins la principale conclusion à laquelle les principaux dirigeants ont convenu au cours de la Conférence internationale de l’aluminium du Canada (CIAC) en juin dernier.
Au cours de ces deux journées de colloque à Montréal, il est clair que les prochains défis à relever sont très nombreux. Le nerf de la guerre continue de se situer au niveau des coûts de production et particulièrement de l’énergie.
L’AAC est formel : il faut continuer à bénéficier des opportunités créées par le besoin en nouveaux produits et en technologies innovantes dans un marché mondial en croissance. Et comment? En développant son offre en produits finis et en poursuivant ses activités en recherche et développement.
«Nous constatons une forte croissance de la demande d’aluminum en Amérique du Nord, alimentée notamment par le secteur automobile. Si l’industrie ne veut pas creuser le déficit de disponibilité d’aluminium d’origine nord-américaine, elle devra augmenter sa capacité de production et prendre de l’expansion pour assurer sa propre croissance», indique Jesus Villegas, vice-président, Harbor Aluminium Intelligence.
Bien que l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne doive améliorer l’accès à des marchés de niche, ainsi que le développement de partenariats et l’entrée sur le marché européen et la mobilité des capitaux, d’autres obstacles risquent de freiner la croissance de l’industrie de l’aluminium.
L’industrie mondiale de l’aluminium est appelée à vivre de grands bouleversements depuis les changements climatiques. Des experts, comme Liza Leclerc du consortium Ouranos, ont expliqué que cette nouvelle réalité est à prendre sérieusement en compte tout au long de la chaîne de production : depuis les mines de bauxite jusqu’à la consommation finale.
Le Québec demeure un leader mondial dans l’industrie de l’aluminium – Association de l’Aluminium du Canada
De son côté, André Martel, président et chef de la direction chez Aluminerie Alouette à Sept-Îles, a déclaré que l’industrie dans son ensemble avait l’obligation de continuer à s’adapter et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES).
Certes, le Québec se donne des objectifs à atteindre dans la lutte à la préservation de l’environnement, mais la question qui demeure : est-ce que les pays émergents en feront tout autant ?
L’innovation sur la transformation et les applications de l’aluminium sont deux voies sur lesquelles le Québec se distingue dans le monde. C’est du moins ce qui s’est dégagé des discussions entourant l’atelier portant sur les meilleures pratiques et l’aluminium durable.
Dans sa présentation, le chef des affaires commerciales chez RioTinto Alcan, Gervais Jacques, a indiqué que l’avenir de l’industrie passe inexorablement par de nouveaux concepts pour assurer un cycle de vie durable de l’aluminium.
Selon l’AAC, qu’ils s’agissent d’infrastructures, de transport routier collectif et individuel, ou encore de l’aérospatiale, plusieurs secteurs misent sur des innovations basées sur l’utilisation de l’aluminium.
Au cours du CIAC 2014, un protocole de collaboration est survenu entre l’Association de l’aluminium du Canada et le Gulf Aluminium Council, qui représente l’industrie de l’aluminium des États du Golfe Persique. L’objectif de l’entente vise à approfondir les échanges entre les deux grandes régions productrices d’aluminium.
« L’expertise et le savoir-faire du Québec sont reconnus à travers le monde. Elles peuvent contribuer davantage à développer notre industrie en pleine croissance, en particulier par le rayonnement de ses chercheurs, y compris de niveau postdoctoral », a précisé Mahmood Daylami, Secrétaire général du Gulf Aluminium Council.
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