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Île d’Anticosti : la ruée vers l’or… noir

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Un dossier épineux

C’est donc en 2008 que le projet d’exploration a pris naissance pour Pétrolia, alors que celle-ci avait mis la main sur les permis détenus par Hydro-Québec après avoir remporté un appel d’offres. Jusqu’ici, ça va. Par contre, lorsque l’évaluation de Sproule a été dévoilée près de trois ans plus tard, et c’est là où le bât blesse, les gens ont pris conscience des ressources pétrolières que l’île pourrait renfermer. Grosso modo, selon l’estimation haute, la valeur brute de tout cet or noir serait de 3000 milliards de dollars. De plus, ce pétrole pourrait subvenir aux besoins des Québécois pour plusieurs décennies. La société d’État aurait-elle cédé ses droits d’exploration un peu trop hâtivement au secteur privé?

« Le gouvernement a un peu improvisé dans le dossier. En fait, les décideurs n’ont pas agi de façon visionnaire en matière de développement énergétique », affirme Pierre-Olivier Pineau, professeur agrégé en Méthodes quantitatives de gestion à HEC Montréal et spécialiste des politiques énergétiques. « Au Québec, nous consommons trop d’énergie, tant au sens propre qu’au sens figuré. Les dirigeants provinciaux doivent s’impliquent davantage pour que les choses évoluent. »

Du pétrole, mais à quel prix?

À l’heure actuelle, bon nombre de spécialistes de la communauté géoscientifique québécoise sont d’avis qu’il y a un réel potentiel pétrolier sur l’île, soit. Cependant, lorsque vient le temps d’évaluer les retombées qu’engendrerait l’exploitation pétrolière sur l’écosystème, les opinions sont partagées.

« Ici, c’est un village en perte de vitesse. La population est maintenant de 225 habitants alors qu’elle était de près de 450 personnes il y a trente ans. Les gens vivent de tourisme, de pêche au saumon et de chasse au chevreuil. Ils sont perplexes parce qu’ils ne sont pas certains que ça se fera dans le respect de l’écosystème de l’île », explique Pierre Pitre, directeur de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) Anticosti.

Bien que le projet ne fasse pas l’unanimité chez les insulaires, les travaux d’exploration ne font pas trop de vagues pour l’instant.

« Pour ma part, je ne suis pas totalement rassuré non plus, mais je sais qu’il y a toujours un moyen de bien faire les choses. Ça fait près d’une trentaine d’années que des compagnies font de l’exploration ici et on cohabite très bien », assure Pierre Pitre.

Du côté de Pétrolia, on se veut rassurant. Pas question de suivre les traces de l’industrie gazière qui navigue en pleine tourmente dans le dossier du gaz de schiste.

« Les Québécois sont prêts à investir dans des projets comme celui d’Anticosti, mais ça leur prend des garanties. C’est d’ailleurs une firme indépendante qui assurera le suivi environnemental au cours des prochains mois », affirme André Proulx, président de Pétrolia.

« Les gens ont peur de l’inconnu. Il faut démystifier tout ça. Nous avons déjà organisé une journée porte ouverte sur nos chantiers de forage en Gaspésie pour que la population voie comment ça se passe. Cela a été une belle réussite et on compte faire la même chose sur l’île d’Anticosti », conclut le dirigeant de la compagnie pétrolière.

Saviez-vous que :

  • les estimés de pétrole prévoient subvenir aux besoins des Québécois pour plusieurs décennies ?

Quelques liens intéressants :

http://www.sproule.com/ http://www.petroliagaz.com/ http://www.rdvenergie.qc.ca/

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