Reportons-nous une quinzaine d’années en arrière. Une personne décédait d’un accident d’auto. Les enquêteurs détectaient une pièce défectueuse à l’intérieur du coussin gonflable. Le constructeur automobile se voyait dans l’obligation de retirer de la route toutes les voitures de la même année et de remplacer le dispositif de sécurité de tous les sacs gonflables du modèle en défaut.
Aujourd’hui, grâce au marquage permanent qui permet une traçabilité des composantes de leur fabrication à leur fin de vie, on n’a qu’à remplacer la ou les pièces identifiées sur les véhicules construits durant la période où l’erreur s’est produite (entre le 4 et le 30 septembre, par exemple).
« Autrefois, raconte Alain Bouchard, ingénieur et président de SIC Marking, on n’avait pas les moyens pour marquer les objets de façon permanente. On pouvait produire un million de pièces ayant toutes les mêmes numéros. Maintenant, en raison de la réduction significative des coûts des solutions de marquage et de l’informatique, les avantages coûts/bénéfices de la traçabilité des produits par marquage permanent en font une opération manufacturière incontournable. »
Le frottement, l’abrasion, la température ou encore les rayons ultraviolets représentent les principaux facteurs pouvant endommager une identification industrielle. Les méthodes développées depuis quelques années peuvent, au besoin, contrer ces phénomènes.
Une technique bien connue est sans doute l’étiquetage. Cette approche consiste à identifier le produit en lui apposant une étiquette autocollante ou en lui attachant une étiquette volante. « C’est la technique la plus répandue en raison de son universalité et de sa versatilité, ajoute Jean Éthier, ingénieur et président d’IMS inc. On peut apposer des étiquettes sur un grand nombre de surfaces à un coût relativement bas. »
Le marquage direct est une autre technique couramment utilisée. On grave directement sur la pièce l’information requise (numéro, nom ou code). Pour ce faire, plusieurs technologies sont disponibles. Parmi celles-ci, « le marquage direct sur la matière, même sur les aciers les plus durs, d’un texte ou logo, explique M. Bouchard, est réalisé par un stylet carbure ou une pointe de diamant qui pénètre et raye la surface. Le stylet crée un sillon profond dans la matière et forme ainsi des lignes continues. » Quant au rayage, c’est un marquage précis, silencieux et en profondeur.
Par ailleurs, « les solutions au laser, poursuit Alain Bouchard, consistent à émettre un rayonnement à partir d’une source, de l’amplifier et de le diriger via des miroirs vers la pièce à marquer ». Enfin la micro-percussion, une technologie de pointe, déforme légèrement la pièce à marquer (texte, nombre, logo, code Datamatrix) en apposant une succession de points sur la surface.
Parmi les produits révolutionnaires, le shrink sleeves fait bonne figure. En effet, au-delà de sa fonction d’identification, cette étiquette haut de gamme thermorétractable présente un impact visuel unique. Elle contribue à rehausser l’image de marque d’un produit, notamment dans le secteur alimentaire et les industries cosmétique, de la santé et de l’entretien. « Les étiquettes de ce type marient plus facilement les impératifs de marketing et d’identification de base des produits», pense Jean Éthier.
Une autre technologie, qui a fait son apparition il y a quelque temps, est le marquage inaltérable d’un code 2D Datamatrix par laser ou micro-percussion. Utilisé principalement dans l’industrie aérospatiale, électronique et automobile, le Datamatrix permet de transmettre une quantité importante de renseignements sur une surface réduite. « Le but principal de cette technologie, informe M. Bouchard, est de pouvoir suivre les composantes pendant toute la durée de vie du produit (traçabilité). »
Gravé sous forme de matrice carrée (chaque point correspond à un bit), ce code à barres 2D (avec une densité de données très élevée) améliore la productivité, le contrôle de la qualité et la gestion des stocks. Comme pour les codes à barres linéaires standards (représentation de données numériques sous forme de symboles constitués de barres verticales et d’espaces), la lecture d’un code Datamatrix se fait à l’aide un lecteur muni d’une caméra intégrée avec logiciel décodeur approprié.
La variété de technologies et de techniques d’identification fait en sorte qu’on trouve des fabricants un peu partout à travers le monde. On croit que les Français et ensuite les Américains tiennent le haut du pavé en matière de rayage, de micro-percussion et de laser. On trouve trois acteurs importants au Québec.
Redemac se spécialise dans l’impression d’étiquettes par les techniques du marquage, de l’étiquetage et du codage. Elle touche notamment le domaine de l’emballage de même que les industries automobile et de l’aluminium pour l’encodage de pièces individuelles.
SIC Marking Canada est le centre de compétence nord-américain de la société du même nom (dont le siège social est en France). L’entreprise conçoit, fabrique et distribue des machines de marquage par micro-percussion, rayage et laser (pour de nombreux matériaux, tels l’acier, les alliages, l’inoxydable, le titane, l’aluminium et les plastiques), en misant sur l’identification permanente et la traçabilité complète des composants industriels.
Quant à IMS, la compagnie se qualifie de spécialiste de l’identification de produits par le biais d’étiquettes autocollantes. L’entreprise s’applique à en rehausser l’image de marque.
Devant le besoin impératif de connaître le cycle de vie d’un objet, d’un aliment ou encore d’une pièce d’équipement, le codage industriel devient un instrument incontournable.
Que ce soit pour un meilleur coup d’œil du produit, par sécurité et protection, ou encore pour s’attaquer au vol et à la contrefaçon, l’identification des produits demeure un outil essentiel à intégrer dans le processus de fabrication.
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