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Gestion de l’offre contre bois d’œuvre : un « deal » gagnant-gagnant

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« Les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis ayant stagné depuis le début des années 2000, éliminer la gestion de l’offre et les tarifs sur le bois d’œuvre serait un bon moyen de leur donner un nouvel élan », souligne Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM et auteur de la publication.

Le système de quotas et de tarifs imposés sur le lait, les œufs et la volaille bloque l’entrée de produits étrangers et coûtent 258 $ par année à chaque ménage canadien, selon l’OCDE. Par ailleurs, si les États-Unis allaient de l’avant avec l’imposition d’un tarif de 25 % sur le bois d’œuvre canadien, le prix moyen d’une nouvelle maison sur le marché américain augmenterait de 1300 $. Seulement pour les maisons unifamiliales, ces coûts supplémentaires totaliseraient 1 milliard $.

« Les barrières commerciales ont toujours enrichi un petit nombre au détriment de la vaste majorité », soutient M. Moreau. « Les bénéfices pour les consommateurs canadiens et américains seraient considérables si les barrières tarifaires qui subsistent encore disparaissaient ».

Les consommateurs ne sont pas les seuls perdants dans la situation actuelle. Les fermiers canadiens aussi écopent, puisque la gestion de l’offre les prive d’un accès à des milliards de consommateurs à travers le monde. De plus, les dépenses nécessaires à l’acquisition des quotas limitent leur capacité à investir pour augmenter la productivité de leur ferme.

« Mettre la gestion de l’offre sur la table serait un bon argument de vente qui pourrait convaincre le gouvernement américain de laisser tomber l’idée d’imposer des tarifs sur le bois d’œuvre canadien », ajoute M. Moreau. « On s’éviterait ainsi un énième psychodrame sur le bois d’œuvre, comme c’est le cas tous les cinq ou dix ans. »

Le Canada est le deuxième plus important partenaire économique des États-Unis et que leurs échanges commerciaux représentent près de 882 milliards $ par année, soit près de 2,5 milliards $ chaque jour.

« Pour préserver et même élargir les relations économiques entre les deux pays, il est impératif que les politiciens des deux côtés de la frontière résistent à l’influence des lobbys et se portent à la défense des millions de consommateurs qui font les frais du protectionnisme », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.

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