Selon le président de l’entreprise, Mario Di Iorio, c’est plutôt la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée qui est un réel problème. «Dans notre industrie, nous devons assumer continuellement la formation à nos travailleurs. Heureusement, il y a quatre institutions d’enseignement qui vont offrir des programmes en plasturgie. Bien que nos activités ne soient pas au ralenti, ce problème met un frein à notre croissance».
Selon M. Di Iorio, l’industrie est dans un cul-de-sac. Les intervenants sont en quête de solutions pour assurer l’avenir du plastique. Dans la grande région de Montréal, on relève plus d’une cinquantaine de fabricants de plastique.
Chez Plastifab, des investissements de 7M$ ont été réalisés depuis les trois dernières années pour la relocalisation des installations, l’achat d’une vingtaine d’appareils. «Nous avons triplé l’espace des lieux, doublé notre capacité et amélioré les systèmes de contrôle de qualité. Ce ne sont pas les contrats qui manquent, bien au contraire, nous devons en refuser parce que nous n’arrivons pas à produire les matériaux en raison du manque de main-d’oeuvre».
Dans le secteur de la distribution des feuilles de plastique, Marc Trépanier, directeur des ventes chez Plastiques Laird, soutient quant à lui que la croissance suit son rythme et que la concurrence des marchés asiatiques n’est pas une menace en soi. «Les feuilles de plastique asiatiques ne sont pas de la même qualité que les nôtres et les délais de livraison sont beaucoup plus longs. Finalement, les produits ne sont pas moins chers et plusieurs clients ne sont plus intéressés à faire affaire avec les Chinois».
À Montréal, ils sont une vingtaine de distributeurs à desservir le marché des feuilles de plastique. Chez Laird, l’entreprise se spécialise particulièrement dans les produits pour présentoirs et enseignes. Selon M. Trépanier, Montréal se situe parmi les 20 plus importantes villes en Amérique du Nord dans l’industrie des plastiques.
Toujours dans la grande région de Montréal-Laval, l’industrie du caoutchouc vit sensiblement la même situation que celle des plastiques. Le rechapage des pneus est le secteur qui subit davantage les contrecoups de la concurrence asiatique. Selon Lucie Bourgault, directrice générale au Comité sectoriel de main-d’oeuvre de l’industrie du caoutchouc du Québec (CSMO), une partie de la production est transférée dans des pays qui produisent à moindres coûts.
«L’objectif des entreprises d’ici est de trouver des produits à valeur ajoutée, ainsi que des niches à l’intérieur desquelles elles peuvent évoluer pour mieux servir leurs clients, tout en se démarquant des autres concurrents et en investissant dans des secteurs où elles ne sont pas menacées par les pays asiatiques».
Depuis un an et demi, une quinzaine d’entreprises ont cessé leurs activités au Québec. À Montréal-Laval, les données disponibles nous permettent de découvrir que les 29 entreprises oeuvrant dans l’industrie du caoutchouc, sont toujours actives.
Au CSMO, le plan d’action est de soutenir la gestion des ressources humaines. Et c’est la raison pour laquelle tous les efforts sont dirigés vers la création d’un guide pour aider les entreprises à mieux se positionner.
«Au cours de l’année, nous allons établir des rencontres avec les entreprises pour soutenir l’implantation de meilleures pratiques en gestion de ressources humaines. Nous croyons fermement que ceci devrait permettre aux entreprises à mieux se structurer».
Au CSMO, la solution réside dans la formation d’un personnel mieux qualifié. Selon madame Bourgault, ce n’est pas un problème de main-d’ouvre. «Peu d’entreprises mettent l’emphase sur l’évaluation et le soutien de leurs employés dans des éléments qui représentent un problème. En prenant le temps de mieux informer les travailleurs et de s’assurer que les tâches sont bien effectuées, nous pensons déjà que les entreprises seront mieux positionnées pour performer».