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Forêt: les entreprises de transformation s’en tirent mieux

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Toutefois, certaines petites usines de transformation s’en tirent beaucoup mieux et prouvent que l’avenir est dans la spécialisation. Sans les déboires des forestières, l’Abitibi-Témiscamingue serait une des régions les plus prospères du Québec en raison du boom minier.

Cependant, les quelque 2 000 emplois directs perdus dans le domaine forestier font très mal à la région, en particulier dans les villages où la forêt est la seule industrie.

À Lebel-sur-Quévillon, par exemple, la scierie et l’usine de pâte sont fermées, ce qui a mené au chômage quelque 550 travailleurs dans ce village comptant 3 000 habitants. Même situation critique à Taschereau où la scierie de Tembec a fermé envoyant 140 travailleurs au chômage sur les 1 000 habitants.

La transformation: la voie de l’avenir

Si les entreprises qui se contentent de faire des 2×4 en arrachent, ce n’est pas le cas de celles qui transforment le bois. Par exemple, l’entreprise Chevrons Rouyn-Noranda ne cesse de prendre de l’expansion. L’usine de 12 000 pieds carrés compte maintenant 16 employés et vend en moyenne 25 000 fermes de toit par année et autant de poutrelles.

Autre exemple que l’avenir de l’industrie forestière est dans la transformation: les Bois G.L.A de Barraute. L’entreprise, qui fabrique des composantes de palettes, prévoit investir 1,3M$ dans les prochains mois pour créer une ligne d’empilement et acheter un séchoir à bois. Cette entreprise prévoit prendre de l’expansion aux États-Unis dans les prochains mois, ce qui permettra de créer une vingtaine de nouveaux emplois.

De l’autre côté de la rue, on retrouve l’entreprise Planure Abitibi Woodshavings qui fabrique des copeaux que l’on utilise pour faire de la litière d’animaux. À court terme, l’entreprise doublera sa production et embauchera cinq personnes supplémentaires. Le contraste est sévère. Alors que les villes mono industrielles se meurent, Barraute et ses petites usines de transformation s’en tirent beaucoup mieux.

Ces entrepreneurs locaux n’ont pas hésité à faire ce que tous les économistes disent depuis une quinzaine d’années et ça leur rapporte aujourd’hui. L’avenir est dans les deuxième et troisième transformations du bois.

Fermetures

Dans tous les cas de fermetures de scieries, les compagnies justifient leurs décisions par les conditions défavorables du marché. Déjà fragilisées par un long conflit sur le bois d’œuvre, par la hausse du dollar canadien et par la baisse de 20% de la possibilité forestière, c’est l’effondrement du prix du bois qui a été la goutte qui a fait déborder le vase. La baisse de la construction résidentielle aux États-Unis a causé une baisse du prix.

«Le prix de la fibre est plus élevé au Québec qu’ailleurs. Nous ne sommes tout simplement plus concurrentiels», affirme le vice-président aux affaires publiques Tembec, Pierre Brien. Le problème à la base est que les scieries de la région peuvent traiter 11M de mètres cubes du bois alors que notre forêt n’en produit que 6M.

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