Filière du cuivre au Canada : l’UQAT mène un projet porteur visant un prétraitement des concentrés.
Les concentrés de minerai de cuivre recèlent une richesse actuellement sous-exploitée : des métaux critiques et stratégiques (MCS) comme le bismuth, le cadmium, le gallium, le nickel, le germanium et le zinc. Actuellement, seule une faible proportion des MCS est valorisée, notamment le nickel qui entre dans la fabrication de batteries de voitures électriques. La majorité des autres MCS se retrouvent dans les résidus métallurgiques, une perte de ressources non renouvelables qui représente une occasion d’approvisionnement à saisir.
La filière du cuivre cherche aussi à développer des solutions pour séparer et valoriser des éléments délétères comme l’antimoine et l’arsenic. Des procédés hydrométallurgiques peu utilisés jusqu’à présent permettent la séparation de certains d’entre eux, ce qui doit s’accompagner d’une gestion responsable des résidus. C’est pour relever ces défis que le professeur en métallurgie extractive des éléments critiques et stratégiques à l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Jean-François Boulanger, s’est vu octroyer une subvention Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) de 219 950 $ sur 3 ans.
Intitulé « Identification, extraction et valorisation des éléments critiques et stratégiques chalcophiles des concentrés de cuivre par un prétraitement hydrométallurgique », ce projet implique également deux cochercheuses et un cochercheur de l’IRME, soit les professeures Carmen Mihaela Neculita et Lucie Coudert ainsi que le professeur Benoît Plante. Le projet bénéficie de l’appui de la Fonderie Horne et de son expertise en traitement de concentrés de cuivre ainsi que du soutien des entreprises spécialisées 5N Plus et IOS Services Géoscientifiques.
Valoriser les MCS et gérer les éléments délétères
L’objectif principal du projet est d’étudier différents prétraitements hydrométallurgiques visant à extraire de façon sélective les MCS. Ces travaux permettront également d’étudier le potentiel de ces procédés pour séparer l’arsenic des concentrés de cuivre. Ceux-ci seront comparés et la faisabilité technico-économique de chacun sera également évaluée. Du même souffle, des méthodes de gestion de l’arsenic en solution et d’autres éléments difficiles à valoriser seront mises à l’essai.
« Actuellement, la Fonderie Horne sépare le cuivre des concentrés complexes par voie pyrométallurgique, un procédé qui pose des défis en lien avec les éléments délétères. Comme plusieurs sont difficilement valorisables, leur gestion est un sujet de recherche d’intérêt. Ultimement, le projet pourrait permettre d’accroître la valeur tirée des concentrés traités et possiblement d’en traiter davantage, avec un potentiel de réduire les émissions de contaminants », explique le professeur Boulanger.
L’étude de Jean-François Boulanger s’inscrit dans une approche de développement minier plus durable et constitue une opportunité de consolider la filière de traitement du cuivre Canada. Elle se distingue par la gamme des éléments ciblés, les MCS chalcophiles, ainsi que par l’approche distinctive de l’IRME-UQAT qui cible le développement de solutions environnementales pour l’ensemble du cycle de vie d’une mine.
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