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Feux de forêt : 50 M$ d’aide aux entreprises touchées

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Par Eric Bérard

La saison des feux de forêt a été très hâtive et agressive au Québec en 2023. Et elle n’est pas terminée.

À la mi-août, la SOPFEU recensait 1,49 million d’hectares de forêt affectés par ces incendies dévastateurs c’est près de 100 fois plus que la moyenne des 10 dernières années, qui s’établit à un peu plus de 15 000 hectares.

Ces sinistres ont entraîné leur lot de drames humains, avec les évacuations précipitées et les problèmes de santé occasionnés à certains par la mauvaise qualité de l’air, causée par la fumée intense se dégageant des brasiers.

C’est aussi toute une industrie qui pâtit de ces immenses volumes de bois partis en fumée. Industries sylvicoles, transporteurs par camion, scieries, pâtes et papiers, construction et plus encore.

À la demande du Magazine MCI, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a accepté de faire un état des lieux.

« Le Québec vit actuellement une situation exceptionnelle en matière de feux de forêt, qui a débuté tôt ce printemps. Le nombre de feux et les superficies touchées sont largement au-dessus de la moyenne des dernières décennies, plus spécifiquement dans les régions du Nord-du-Québec, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay–Lac‑Saint‑Jean et de la Côte-Nord », nous disent les autorités dans un premier temps.

Une course contre la montre a été lancée pour récupérer ce qui peut l’être. Le MRNF a élaboré des plans d’aménagement spéciaux pour que la récupération des volumes de bois affectés par les feux puisse débuter rapidement.

Selon ce qui sera constaté sur les lieux, on aura une meilleure idée de l’état et de la quantité de la ressource ligneuse disponible pour le reste de cette année et les années à venir.

« L’élaboration de ces plans est encadrée par la Loi sur l’aménagement durable des forêts. Ceux-ci remplacent, dans la mesure qui y est indiquée, tout plan d’aménagement qui était applicable sur ce territoire », ajoute le service des communications du MRNF.

Et si la pérennité de la ressource était compromise, des mesures encore plus sévères pourraient être mises en place.

« Selon l’article 46 de la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, Le Forestier en chef peut modifier les possibilités forestières assignées à un territoire, à la demande de la ministre, lorsque les circonstances sont telles que, sans une modification immédiate de celles-ci, l’aménagement durable des forêts risquerait d’être compromis », nous répond le MRNF. Bref, toutes les options sont sur la table.

Mais répétons-le, rien ne sert d’être alarmiste puisque qu’il est encore « trop tôt pour confirmer si des ajustements seront à apporter aux possibilités forestières de certaines régions », dit Québec.

Aide financière

Le gouvernement du Québec a par ailleurs réagi afin de venir en aide aux différents secteurs économiques touchés par les feux de forêt.

Le 4 juillet, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a annoncé la mise en place de mesures spéciales pour soutenir les entreprises sylvicoles réalisant notamment des travaux de plantations et de débroussaillage.

« Ces mesures permettront d’atténuer les conséquences de l’arrêt ou du ralentissement des travaux sylvicoles en forêt », précise son service des communications.

Dès le lendemain, trois autres ministres ont également mis l’épaule à la roue. Pierre Fitzgibbon (Économie, Innovation et Énergie), Christopher Skeete (délégué à l’Économie) ainsi que Caroline Proulx (Tourisme) annonçaient pour 50 millions $ d’aide financière, sous forme de prêts et de garanties de prêts.

Ceux-ci peuvent atteindre un montant maximal de 50 000 $ administré par les MRC ou un montant maximal de 1 million $ géré par Investissement Québec pour des besoins de liquidités de plus de 50 000 $.

« Les mesures ciblent notamment les exploitants forestiers, les scieries, les papetières, les pourvoiries, les entreprises touristiques et les commerces de proximité. Certaines entreprises peuvent également être indirectement touchées par des perturbations affectant les chaînes d’approvisionnement. Ce financement d’urgence vise à soutenir le fonds de roulement nécessaire au maintien des activités des organisations », peut-on lire dans le communiqué de presse émis à cette occasion.

« Notre objectif est de faire preuve d’agilité dans le soutien qu’on leur offre. Notre gouvernement est conscient que nos régions sont au cœur du dynamisme économique du Québec. À cet effet, nous déploierons tous les efforts nécessaires et ajusterons nos décisions en fonction de l’évolution de la situation », a ajouté le ministre Skeete.

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