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Depuis le vendredi 18 avril, Féricar Chambord, spécialisée notamment dans la production et vente, ainsi que la réparation de semi-remorques, développe une remorque à plancher mobile, dédiée aux ordures et rebuts industriels. Les équipes d’ingénierie et technique ont vu à développer le nouveau modèle. Dans les villes plus importantes, le marché se développe déjà et en région, les dossiers de récupération sont d’actualité, rapporte madame Julie Laroche, contrôleur de l’entreprise.

«La dimension est la même qu’une remorque traditionnelle, soit de 53 pieds, mais sa résistance est plus grande pour des rebuts de construction; on a dû mettre des lattes intérieures plus épaisses et créer des murs d’acier adaptés à ce type de transport».

S’adapter à l’avenir

Cette nouvelle production vise aussi à combler les phases moins intensives de production. C’est une façon de s’adapter pour Féricar. On procède selon la formule des produits sur demande; le client décide du modèle qu’il veut faire fabriquer.

Féricar consacre quatre aires de travail aux réparations (unité affectée par la crise forestière) et une chaîne de montage dédiée à la production qui a déjà été plus soutenue. «On a déjà fait une remorque aux deux jours et demi, alors que la production en avril était d’une unité par semaine, parfois même moins. Une quinzaine de travailleurs oeuvraient à la production, tandis que de quatre à huit étaient affectés aux réparations, parfois moins, selon la demande».

Copropriétaire et fils du fondateur, Sabin Jean confirme que l’incertitude a pour effet de créer une rareté dans les commandes de remorques à copeaux. Les gens ont beaucoup de travail, mais aucun contrat à long terme explique-t-il. «Ils ne savent pas si, demain, leur moulin ou leur scierie sera en opération. Il demeure qu’il faudra un jour remplacer le matériel qui use…». Ne sachant trop quel sera l’avenir de leur entreprise, ils ne souhaitent pas s’embarquer dans des investissements à soutenir. Il prévoit plus cette phase pour 2009.

Les fabricants de remorques à copeaux ne sont pas si nombreux, au Québec. Féricar a toujours connu des baisses de production, même lors des bonnes années. Ce marché peut compter sur de l’expansion, notamment du fait qu’elle couvre les Maritimes et l’Ontario. Même ouvert, le marché est réduit. M. Jean croit que le règlement de la crise du copeau se fera vers 2009.

«Quelques mois après les élections américaines, cela commencera à s’améliorer. Si la crise économique américaine trouve une solution et que le marché américain se rétablit, cela va améliorer notre sort. Sans se régler, la crise des forestières pourrait se rétablir, de sorte que la situation des devises pourrait revenir à ce qu’elle était. Il faut que le taux de change redevienne à ce qu’il était». Interrogé sur l’avenir du transport, lié à celui de la forêt, M. Jean souligne que les acheteurs sont en mode «économique, survie. Les plus forts vont s’en sortir, mais les effets de la crise se font encore sentir».

Histoire et vision globale

Féricar existe depuis 1985, à Alma. À Chambord, elle emploie de 30 à 50 travailleurs, selon les fluctuations des contrats et saisons. Au moment de l’entrevue, après la mi-avril, le prix de l’essence venait de faire un nouveau bond, un facteur qui inquiétait beaucoup M. Jean.

«Cela va nuire à beaucoup; certains transporteurs ont des ajustements des mou-lins, pour le carburant. Cependant, pour ceux dont la situation est difficile, cela augmente encore les coûts. Il faut aussi penser aux autres transporteurs qui n’ont même pas ces ajustements. Je me demande bien ce qui va se passer».

Directeur général de la Conférence régionale des élus, Daniel Giguère voit d’un bon oeil qu’une entreprise comme Féricar se diversifie, réagisse à une situation de crise forestière en cherchant les nouvelles opportunités, pour en traverser les effets. Exemples à l’appui, il renchérit: «La CRÉ suit de très près le dossier de la forêt (…) et le fera jusqu’à la fin de la crise».

Président du comité de maximisation des retombées économiques et vice-président de la CRÉ, Réjean Laforest abonde dans le même sens et ajoute qu’en situation de crise, les horizons s’élargissent et qu’on regarde les opportunités, une fois absorbés les soubre-sauts.

«La diversification est notre salut et permet une base économique. Être trop dépendant d’une ressource ne présente rien, au retour, tous les oeufs étant dans le même panier».

Il prône notamment le développement de niches pointues, comme la biodiversité et l’agroalimentaire, deux créneaux porteurs. «Cela fera en sorte qu’on se démarquera des autres régions et pays».

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