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Plus grave encore, après l’extraction minière et l’extraction de pétrole et de gaz, qui ont connu une baisse non seulement en raison des prix du pétrole et des matières premières, c’est le secteur de la fabrication de biens qui connaît la baisse la plus marquée, avec une diminution de 2,4% pour l’ensemble de la production manufacturière.

Malgré ces chiffres peu optimistes, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) s’est donné pour objectif de d’amener la part du PIB du Québec pour le secteur manufacturier de 14 à 20% d’ici 2026. Dans un article récent du journal Les Affaires, le président de MEQ, Éric Tétrault, reconnaît que l’objectif est ambitieux, mais soutient qu’il est réaliste. Toujours selon cet article sous la plume de François Normand, Éric Tétrault souligne que pour y arriver, le Québec devra créer en moyenne 200 nouvelles entreprises manufacturières par année durant les 10 prochaines années.

La part du PIB créée par les entreprises manufacturières au Québec surpassait les 20% jusqu’au milieu des années 2000, et n’a cessé de décliner depuis pour passer sous la barre des 15% en 2009. Et si, jusqu’à cette date, l’Ontario suivait la même courbe, l’industrie manufacturière de nos voisins immédiats remontent légèrement mais constamment la pente depuis, alors que la courbe demeure vers le bas pour le Québec.

Le taux de change est revenu à la normale après des années d’un taux artificiellement gonflé par le pétrolier, ce qui en théorie aurait dû aider l’industrie manufacturière. Mais pour regagner des points perdus en matière d’exportation, nos industries doivent maintenant faire face à une concurrence plus féroce à l’échelle internationale.

MEQ dévoilera cet automne sa stratégie pour atteindre l’objectif que l’organisme s‘est fixé pour relever le pourcentage du PIB attribuable à l’industrie manufacturière. Mais déjà, Éric Tétrault souligne comme avenue l’exportation aux pays émergents, rappelant que dans ces pays, la classe moyenne progresse.

Et il n’a pas tort. Pour avoir vécu durant quatre ans dans un pays encore considéré en voie de développement, le Guatemala en Amérique centrale, je peux confirmer que la progression de la classe moyenne y est phénoménale depuis le début des années 2000. Alors qu’à mon arrivée en 2001, il était difficile d’y trouver des produits de consommation aux normes nord-américaines, en 2008, lors d’un deuxième séjour, j’ai constaté à quel point cette réalité avait changé. Produits de marque et de luxe y sont devenus monnaie courante pour une part grandissante de la population, bien qu’une large part du pays demeure d’une grande pauvreté.

Les Guatémaltèques adoptent d’ailleurs une hiérarchie de qualité des produits. En bas de l’échelle de valeur, les produits nationaux ou régionaux, considérés (à tort parfois) comme de piètre qualité. Viennent ensuite les produits des pays émergents, Brésil et Chine en tête. Mais le luxe suprême, ce sont les produits nord-américains, incluant le Fait au Canada, ou encore européens.

Les Européens l’ont bien compris, et les marques européennes de produits ont aussi pris d’assaut les tablettes des commerces, au Guatemala et partout ailleurs en Amérique centrale.

Les nouveaux marchés ne sont pas toujours ceux auxquels on pense d’instinct. Et après les États-Unis et le Mexique, l’Amérique centrale est, par sa proximité et ses habitudes de consommation, un marché que les entreprises manufacturières québécoises auraient intérêt à regarder de plus près. Habla español?

Par Claude Bouchere

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