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Exportation annuelle de 600 000 tonnes d’acide sulfurique à la Fonderie Horne

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Dans les années 1970 et 1980, Rouyn-Noranda était considérée comme une des villes les plus polluées en Amérique en raison des rejets acides de dioxyde de soufre (SO2) de la fonderie Horne, qui ont acidifié les lacs et les forêts dans un rayon de 100 kilomètres, en plus de causer plusieurs dommages aux édifices et aux véhicules.

À la suite d’intenses pressions populaires, le gouvernement du Québec a obligé en 1985 la fonderie Horne à réduire ses émissions de 50% avant 1990. C’est à ce moment que l’entreprise s’est lancée dans un vaste programme de réduction de ses émissions par la construction d’une usine d’acide sulfurique. Elle est entrée en production en 1989.

«Au moment de l’ouverture de l’usine, nous avons réduit nos émissions de 60%, ce qui était plus que les exigences du gouvernement», soutient le directeur affaires commerciales et croissance de revenus à la fonderie, Gerry Bariault.

En 1997, l’entrée en opération du convertisseur Noranda a permis de réduire de 70% les émissions acides et l’année dernière, la fonderie a établi à plus de 90% ses émissions d’acide par rapport à ce qu’elles étaient avant la construction de l’usine d’acide sulfurique. «Nous dépassons largement les exigences du gouvernement et nous en sommes très fiers», soutient M. Bariault. En 1970, la fonderie avait émis 620 000 tonnes de SO2 dans l’atmosphère.

En 2006, seulement 45 000 tonnes ont été émises. Des études ont montré que les lacs et les forêts environnants sont en meilleure santé depuis la construction de l’usine d’acide. De plus, l’odeur caractéristique du dioxyde de soufre se fait maintenant rare à Rouyn-Noranda au plaisir des citoyens.

Pas rentable, mais nécessaire

En 20 ans, la fonderie Horne a investi quelque 200 millions $ pour améliorer son bilan environnemental, mais aussi produire de l’acide sulfurique qui est transporté par train ou par camion et vendu sur le marché nord-américain par le biais du distributeur NorFalco, une filiale de Xstrata, aussi propriétaire de la fonderie Horne. Une vingtaine d’emplois ont ainsi été créés.

En 2006, la Horne a expédié environ 600 000 tonnes d’acide sulfurique, ce qui en fait un des plus gros producteurs au pays.

«Pour nous, l’usine d’acide sulfurique était une nécessité afin d’être capable de continuer à produire du cuivre. Sur un plan strictement commercial, on ne peut pas dire que c’est une usine rentable parce qu’on ne fait pas nos frais. On dépend d’un marché mondial. Il arrive souvent que des pays comme la Chine ou l’Inde inondent le marché américain, ce qui fait baisser les prix. Il n’est cependant pas question de revenir en arrière. C’est une question de survie», indique M. Bariault.

Un produit essentiel

Les propriétés variées de l’acide sulfurique, c’est-à-dire l’acidité, la réactivité et la corrosivité, son contenu sulfureux et son affinité avec l’eau, jouent un rôle essentiel dans la fabrication de produits tels que l’engrais, la peinture, les explosifs, les pâtes et papiers, les plastiques, les détergents, les textiles, les piles et autres. C’est un produit dont la demande est appelée à croître puisqu’il est utilisé dans la production de carburants à l’éthanol.

Le transport sur de grandes distances de produits aussi acide n’est pas une mince tâche, car il s’agit d’un produit extrêmement nocif s’il se retrouve dans l’environnement. La fonderie Horne expédie son acide par train dans des wagons conçus uniquement à cette fin.

Les employés qui manipulent le produit reçoivent une formation très poussée sur les risques et les réactions chimiques que peut avoir le produit avec l’eau et les métaux. Près de 20 ans plus tard, aucun incident important n’est survenu lors de la manipulation du produit et les résidents de Rouyn-Noranda apprécient de vivre dans un meilleur environnement.

Cependant, des investissements importants devront être effectués pour maintenir la qualité de l’usine dans les prochaines années. «Même si on avait utilisé des produits de grande qualité lors de la construction, la vie utile de plusieurs composantes de l’usine s’achève. L’entretien commence à coûter cher, mais on n’a pas le choix», raconte M. Bariault.

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