« L’acier inoxydable n’est pas seulement utilisé en agroalimentaire, mais aussi en ornements et rampes d’escaliers, dans l’industrie du meuble, dans les usines industrielles de fabrication de cuisines commerciales. Ces marchés se développent rapidement et se diversifient. Je ne crois pas qu’on assiste à la fin ou la diminution de la demande pour l’inox. Bien au contraire. Avec cette diversification des marchés, l’inox est de plus en plus en demande », affirme Charles Rivard, président d’EBR inc.
Chef de file dans le développement et la fabrication d’équipements en acier inoxydable pour l’industrie de l’alimentation, EBR Équipements est une entreprise de Québec fondée en 1976 par Benoît Rivard, le père de Charles, Pierre et Marc, dont les noms sont intimement liés au développement de l’entreprise familiale.
Le président d’EBR rappelle qu’avec les avantages indéniables que l’on reconnaît à l’acier inoxydable (pas de rouille, pas de peinture et peu d’entretien), la demande pour ce produit est loin de se tarir. Grâce à sa haute capacité de production et à des ententes de distribution de produits européens, EBR s’étend maintenant partout dans le monde. Et elle n’est pas la seule société québécoise pour qui l’acier inoxydable est gage de succès.
De nombreuses entreprises québécoises liées à l’acier inoxydable connaissent de grands succès. L’exemple d’Inox Den-Mar, de Québec, mérite d’être raconté.
Dès 1989, alors que l’économie québécoise tourne au ralenti, deux visionnaires, Denis Duquet et Marcel Blondeau, qui viennent de perdre leur emploi en raison de la fermeture de l’entreprise pour laquelle ils travaillaient, décident de se lancer à leur compte. Ils débutent d’abord en proposant des services de réparation de pièces d’aluminium. Au fil des ans, l’entreprise évoluera au point de devenir un joueur important dans le secteur de l’acier inoxydable.
Un quart de siècle plus tard, les produits en acier inoxydable de Den-Mar sont reconnus pour leur très grande qualité, au Québec comme à l’étranger : devantures de magasins, rampes, réservoirs, cuves de brassage, cages métalliques et enclos, comptoirs et tablettes, armoires, hottes, rampes d’escalier acier et bois, acier et verre, équipements de cuisines et cafétérias, chariots, réchauds, hottes et systèmes de ventilation, meubles réfrigérés, la liste de produits est interminable.
Il y a aussi l’histoire toute aussi captivante d’Acier inoxydable Fafard, de Boucherville. Fondée en 1986 par François Fafard et dirigée aujourd’hui par son fils Jean-François, cette entreprise familiale fabrique de l’ameublement et de l’équipement commercial en acier inoxydable destiné aux hôpitaux, laboratoires, restaurants et établissements commerciaux et industriels.
L’entreprise n’a cessé de grandir au fil des ans pour devenir aujourd’hui une référence dans ce secteur industriel. L’entreprise se spécialise dans la fabrication et la fourniture d’équipements de cuisine de haute qualité dans un marché commercial composé de restaurateurs et de cuisines institutionnelles. Plus de 50 personnes travaillent dans une usine de 38 000 pieds carrés qui propose aussi des produits et services en agroalimentaire, en traitement des eaux, en pharmaceutique, en transport, en architecture et en équipements industriels variés.
Même « success story » pour Acier Inoxy-Lab, de Québec, une entreprise en pleine expansion qui conçoit et fabrique de l’ameublement de cuisine et de laboratoire en acier inoxydable. Les deux copropriétaires, Claude et Serge Laberge, sont toujours en quête de nouveaux procédés et composantes en vue d’augmenter la qualité des produits.
Même si l’histoire fait remonter à l’Antiquité la naissance des premiers alliages de fer et d’acier, il faut attendre jusqu’en 1913 avant que le Britannique Harry Brearley, qui travaillait sur l’érosion dans les canons d’armes à feu, ne développe un acier, d’abord baptisé rustless (sans rouille) et renommé par la suite stainless. Universellement, Brearley est reconnu comme l’inventeur de l’acier inoxydable.
Dans l’industrie moderne, on estime cependant que l’acier inoxydable, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a été créé dans les années 1950.
De nos jours, notre société semble ne plus être capable de vivre sans l’acier inoxydable. Comme si nous étions soudain devenus « intox à l’inox ». Seulement dans le répertoire d’entreprises du Québec du CRIQ, on recense 950 entrées de sociétés, groupes ou industries qui proposent, utilisent ou distribuent une kyrielle de produits liés à l’acier inoxydable.
L’acier inoxydable se marie à tout. Cette multiplicité des applications donne à l’acier inoxydable une position enviable dans le palmarès des entreprises actives dans le domaine de la transformation des métaux.
L’inox présente tout d’abord une haute résistance mécanique et possède une étonnante longévité. Il est aussi facilement usinable. Mais les deux principaux arguments en faveur de l’acier inoxydable sont sa résistance à la corrosion et son entretien facile. Il résiste aux environnements les plus corrosifs comme les eaux riches en chlore, les produits de nettoyage et les désinfectants.
Lorsqu’il est question d’hygiène, là encore, l’acier inoxydable fait l’unanimité chez les industriels de l’agroalimentaire. Afin de lutter contre la prolifération indésirable de bactéries et moisissures, l’inox n’a pas de concurrent. De plus, l’inox est un matériau qui se nettoie facilement.
Seul inconvénient de l’inox : son prix. Depuis le milieu des années 2000, le prix des aciers inoxydables contenant du nickel fait l’objet de tractations spéculatives. À long terme, cependant, le rapport qualité/prix de l’inox demeure intéressant.
Selon Frédéric Chevalier, directeur général du Réseau de la Transformation métallique du Québec (RTMQ), le pronostic est excellent en ce qui concerne la santé de ce secteur.
« Le secteur de la transformation de l’acier inoxydable se porte bien. Il est l’un des secteurs les plus porteurs de l’agroalimentaire. C’est un secteur où le Québec excelle, un secteur qui va continuer d’être en demande car l’agroalimentaire poursuit de plus en plus son automatisation. Et lorsqu’on robotise des chaînes entières de production alimentaire, on a un énorme besoin d’acier inoxydable », souligne Frédéric Chevalier.
Par Roger Clavet