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Malgré une crise économique qui touche l’ensemble des secteurs d’activités depuis des mois, celui du cuir et textile se veut prometteur dès que la reprise s’amorcera. Du moins, une lumière semble poindre au bout du tunnel. Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), Raymond Bachand, estime que les actions de plusieurs entreprises, au cours des dernières années, de migrer d’une production de textiles traditionnels de masse à celle de textiles techniques et à valeur ajoutée va porter fruit éventuellement.

«Cette stratégie assure aujourd’hui un meilleur positionnement des produits québécois sur les marchés national et international ainsi qu’une plus grande compétitivité de nos entreprises».

Carte routière technologique

Dans une entrevue accordée au magazine MCI, Raymond Bachand indique que l’industrie s’est donnée un plan d’action ambitieux pour soutenir son adaptation aux nouvelles réalités du marché pour les prochaines années. «La Carte routière technologique de l’industrie canadienne des textiles techniques et autres textiles à valeur ajoutée a été lancée officiellement par cette dernière l’automne dernier et l’industrie prévoit maintenant mettre en place des projets concrets de développement de produits, de partenariats, de commercialisation et d’investissements».

Enjeux

Les textiles techniques sont la voie de l’avenir. Dans le cadre des projets ACCORD pour développer ce créneau, trois régions ont emboîté le pas. Il s’agit du Centre-du-Québec, de la Montérégie et de Chaudière-Appalaches. Bien que Montréal présente la plus grande concentration d’activités pour ce secteur, les autorités n’ont pas suivi.

Grâce à la Carte routière technologique, une stratégie fut établie à court, moyen et long terme. Les régions mentionnées précédemment devraient être les premières à recevoir les retombées économiques. Le ministre Bachand soutient que plusieurs projets sont sur la table comme la mise sur pied d’un consortium de recherche sur les vêtements de protection, la poursuite des activités de réseautage d’affaires, les missions à l’étranger, le bureau d’affaires en Chine, le développement des initiatives de rapprochement des secteurs utilisateurs (transport, voirie, etc…) et des fabricants de textiles par l’organisation d’activités de réseautage dans les domaines prioritaires.

«L’élément qui va permettre au Québec de se démarquer dans ce secteur est l’innovation et la collaboration entre les différents acteurs». Voilà le principal enjeu au cours des prochaines années pour l’industrie du cuir et textile au Québec.

Aide financière

Le ministre Bachand précise que son Ministère assure le financement des études entourant la Carte routière, conjointement avec le fédéral. Même chose pour les projets qui en découleront. «À partir de la stratégie québécoise de l’innovation, le secteur a pu profiter de plusieurs programmes, dont celui de l’intensification technologique, qui permet aux entreprises de mandater un Centre collégial de transfert technologique pour développer de nouveaux produits».

Raymond Bachand ajoute que le MDEIE étudie actuellement un projet de consortium de recherche sur les vêtements de protection réunissant des centres de recherche, entreprises et utilisateurs pour développer de nouveaux produits.

Dans le secteur du design de mode, un crédit d’impôt est offert à toute société oeuvrant dans le secteur du textile. «L’objectif est de favoriser l’utilisation du design de mode ou du design textile comme moyen de recherche et de développement de produits afin de stimuler, au Québec, le développement d’entreprises compétitives sur le marché mondialisé et générer un maximum de retombées économiques au Québec en tenant compte des contraintes concurrentielles. À l’automne 2007, j’ai annoncé une Stratégie de mode et de vêtement (PRO MODE) d’un montant de 82M$ sur 3 ans qui profite aux textiles vestimentaires».

Secteurs à surveiller

Selon le MDEIE, les secteurs médical, de la protection, du transport et de la construction sont des segments de marché porteurs de croissance et d’innovation. C’est le cas pour la nouvelle entreprise, Aviscen, qui offre des uniformes antimicrobiens dans le secteur médical. «La performance de leurs uniformes médicaux est fort pertinente pour aider à combattre la contamination croisée et ses risques».

Plusieurs autres entreprises se démarquent en innovant avec le textile technique. Mentionnons Texel et ses géotextiles que l’on retrouve pour la construction de routes, Stedfast, un spécialiste de l’enduction qui offre des produits performants aux secteurs militaire, du loisir, de la protection etc…, Transfex avec son produit Silver Clear, un enduit antimicrobien et finalement, J. B. Martin avec ses tissus techniques de haute performance dans la protection thermique et les vestes anti-balistiques, dans le secteur du transport pour les coques de bateau, de camions, d’avions et dans le secteur du sport pour les planches à neige, les masques de gardien et les bâtons.

Avenir

Pour le ministre Bachand, il est important que les entreprises poursuivent leurs efforts en recherche et développement. À son avis, le Québec possède les atouts pour leur permettre de continuer en ce sens pour la conception de nouveaux produits. «Le Groupe CTT constitue le moteur de l’innovation textile au Québec».

Bien que la crise économique actuelle ait un impact direct sur la demande et le resserrement du crédit, le ministre Bachand croit qu’en raison du virage déjà effectué par les entreprises, le secteur des textiles sera prêt à prendre son envol lorsque les conditions économiques le permettront.

«Des efforts importants ont été faits et continueront à être faits dans le développement de produits par l’innovation et dans le positionnement des produits. Selon la stratégie de développement établie par le secteur, l’accent doit maintenant être mis sur la diffusion et la commercialisation des produits, ici et à travers le monde».

Selon les dernières données du MDEIE, l’industrie du textile au Québec comptait 533 établissements et 15 900 travailleurs en 2007. Toujours au cours de la même période, la valeur des livraisons s’établissait à quelque 1,9M$, avec 678 000$ en exportations et 1,6M$ en importations. Le Ministère indique que la projection mondiale de croissance des textiles techniques est de 3% par année entre les périodes 2005 et 2010.

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