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May

Enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada

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Un lent retour vers la normale

Par Claude Boucher

Présenté par les Salons Industriels

La confiance des entreprises canadiennes stagne, selon les résultats de l’enquête sur les perspectives des entreprises du premier trimestre de 2023 et des enquêtes Le Pouls des entrepreneurs de janvier à mars 2023 de la Banque du Canada. Faible croissance des ventes, baisse de l’intention des investissement, hausse des coûts des intrants et pénurie de main-d’œuvre qui perdure, l’inquiétude face à une possible récession se fait sentir.

Les plus récentes études de la Banque du Canada auprès des entreprises canadiennes indiquent que celles-ci prévoient un ralentissement de la croissance des ventes, après une forte croissance l’année dernière. Les entreprises sondées estiment que ce ralentissement est principalement dû à la hausse des taux d’intérêt, à l’inflation et à la crainte d’une récession. De façon générale, les indicateurs du premier trimestre 2023 sont semblables à ceux du dernier trimestre de l’an dernier, ce qui porte à croire que les conditions commerciales sont demeurées inchangées, malgré les pressions sur le système bancaire mondial.

Le premier trimestre 2023 est le cinquième consécutif où les entreprises prévoient un ralentissement de la croissance des ventes, dans toutes les régions et la plupart des secteurs de l’économie. Les entreprises œuvrant dans des secteurs connexes au marché du logement s’attendent à une incidence négative de la hausse des taux d’intérêt.

Autre signe clair d’une accalmie après une période de croissance, les entreprises indiquent que les problèmes connus au cours des deux dernières années dans les chaînes d’approvisionnement diminuent et affectent moins les ventes. Ce constat de l’étude coïncide avec une réduction de l’extrême tension vécue par l’industrie de la logistique et du transport de marchandises au cours de la même période.

Crainte de récession

La crainte d’une éventuelle récession est bien présente, près de la moitié des répondants aux études ayant inclus ce risque dans leur plan d’affaires. Les entreprises estiment toutefois que si récession il y a, celle-ci devrait être modérée.

Toutefois, après quatre trimestres en baisse, les intentions d’investissements se sont stabilisées au cours des trois premiers mois de l’année 2023, comme l’indique le graphique ci-dessous.

Les entreprises ont réduit ou songent à réduire leurs dépenses en immobilisation, en raison des craintes de récession, des taux d’intérêt ou des conditions de crédit plus difficile. Mais de manière générale, les entreprises maintiennent leurs intentions d’investissement dans leurs plans à long terme, notamment en matière de numérisation et d’automatisation.

Pressions atténuées du marché du travail

Si les pressions sur les coûts continuent d’être la principale préoccupation des entreprises (voir graphique 2), la pénurie de main-d’œuvre demeure bien présente et constitue le deuxième problème en importance pour les entreprises. Les augmentations salariales se maintiennent au-dessus de la moyenne historique, mais dans une moindre mesure que le sommet atteint au cours des trimestres précédents.

La demande de main-d’œuvre continue d’être robuste, plus de la moitié des entreprises prévoyant augmenter leur personnel dans les douze prochains mois. Mais selon la Banque du Canada, des signes portent à croire que cette pression s’atténue, tant du côté de la demande que de celui des augmentations salariales. En effet, pour une première fois en deux ans, l’indicateur d’intensité de pénurie de main-d’œuvre est passé à un niveau nettement négatif. Les entreprises indiquent qu’il est maintenant plus facile de trouver la main-d’œuvre nécessaire pour répondre à leurs besoins. Ce revirement s’expliquerait par une diminution de la concurrence sur le marché de l’embauche et par l’arrivée sur le marché du travail d’une nouvelle main-d’œuvre due à l’accroissement de la population active.

Atténuation de l’inflation

Selon les études de la Banque du Canada, les entreprises s’attendent à une atténuation des pressions inflationnistes. D’une part, les coûts élevés de la main-d’œuvre et la forte demande intérieure poussent les prix vers le haut, mais la réduction des problèmes de chaîne d’approvisionnement et des prix de l’énergie tirent l’inflation vers le bas. La plupart des entreprises prévoient toutefois que l’inflation se maintiendra au-dessus de la cible de 2% de la Banque du Canada au moins jusqu’en 2025.

Comme l’offre et la demande effectuent graduellement un retour à la normale, les entreprises estiment que l’ampleur et le rythme des fluctuations de prix vont progressivement diminuer au cours de la prochaine année, et qu’elles retourneront tout aussi graduellement leurs pratiques normales de fixation des prix.

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