La FCCQ constate de grandes disparités régionales dans l’impact économique de la crise sur les entreprises.
De concert avec l’Institut de recherche sur les PME associé à l’UQTR, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) dévoile les résultats d’une enquête sur les impacts régionaux de la crise de la COVID-19 auprès des entreprises et des organisations dans les différentes régions. Il s’agit de la première démarche d’enquête harmonisée et structurée pour l’ensemble du Québec, permettant ainsi d’analyser la situation comparative dans chacune des régions administratives.
« Ce sondage confirme à nouveau l’énorme impact économique de la COVID-19 sur l’économie québécoise, mais il révèle également de grandes disparités selon les régions. Il nous permet aussi d’avoir un portrait de l’efficacité des mesures d’aides gouvernementales jusqu’à maintenant et de la façon dont les entreprises s’adaptent à la nouvelle réalité », a expliqué Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
Chiffres de l’’impact économique sur les entreprises:
Impact variable selon les régions
Un des grands constats de cette enquête est que l’impact de la crise varie en fonction des régions. Ainsi, les régions qui semblent les plus fortement touchées sont le Saguenay – Lac-St-Jean, Lanaudière et l’Estrie. À l’autre bout du spectre, les zones métropolitaines (Montréal / Laval / Capital-Nationale) et les régions de la Côte-Nord, de Chaudières-Appalaches, de la Mauricie et de la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine semblent moins ressentir les effets économiques de la COVID-19.
Quatre variables ont été évaluées pour mesurer le degré d’impact : le niveau d’arrêt des activités de l’entreprise pendant la pause, la variation des revenus, le nombre de contrats et de commande et les licenciements. L’indice d’impact régional global représente une moyenne du pourcentage des entreprises ayant connu une forte influence à travers ces quatre variables.
Transformation et adaptation
« La nouvelle réalité à laquelle sont confrontées les entreprises les force à s’adapter. Les mesures concernant les règles sanitaires et la distanciation physique dans l’entreprise occupent une place importante. Nous avons d’ailleurs souligné la nécessité de prévoir des sommes pour accompagner les entreprises dans ces transformations », a ajouté Charles Milliard.
L’accélération de la transformation numérique et la révision ou l’élaboration d’une stratégie de gestion du risque sont également évoquées par les répondants au sondage. L’action la moins mise en œuvre pour l’instant dans les entreprises est celle de l’accélération de la formation de la main-d’œuvre. Au niveau régional, c’est le Centre-du-Québec, la Mauricie et Lanaudière qui semblent être les régions où les transformations et adaptations d’entreprises sont les plus fortes.
Les mesures gouvernementales en demande
Une grande majorité des entreprises répondantes (70 %) ont bénéficié de l’une ou l’autre des mesures d’aide du gouvernement fédéral ou provincial mises en place. Le sentiment des entreprises par rapport à la capacité des programmes à répondre à leurs besoins particuliers est assez modéré. Elles sont tout de même 41% à trouver que les mesures répondaient fortement ou très fortement à leurs besoins, contre 28% pensant le contraire.
« Parmi les entreprises n’ayant pas bénéficié de ces mesures gouvernementales, le principal motif (74 %) est le fait de ne pas se qualifier aux différents programmes de soutien. Une autre raison évoquée pour ne pas profiter des programmes gouvernementaux est la crainte de s’endetter davantage, un enjeu que nous avons soulevé à maintes reprises dans les dernières semaines. L’importance des aides directes est primordiale pour limiter l’endettement et assurer une relance durable », a réagi M. Milliard.
Optimiste face à la relance
« Même si nous pouvons maintenant concentrer nos énergies sur la relance économique, les mois à venir seront difficiles et comporteront de nombreux défis. Nous constatons cependant que la proportion d’entrepreneurs optimistes pour le développement de leur entreprise (45,1 %) est plus élevée que celle des répondants plutôt pessimistes (31,2 %). Près de 82 % des répondants ont peu ou pas de crainte de faire faillite dans les prochaines semaines, ce qui est une excellente nouvelle, et contraste avec le portrait que nous obtenions au tout début de la crise », a conclu Charles Milliard.