L’organisme gouvernemental a donc mis en place, en 2005, le Plan d’action Établissement volet sécurité des machines afin de rappeler aux employeurs leurs obligations en matière de santé et sécurité du travail et inciter les milieux de travail à rendre leurs machines sécuritaires. Selon Geneviève Trudel, porte-parole CSST, le plan donne des résultats.
« Le nombre d’accidents occasionnés par des pièces en mouvement a légèrement diminué, passant de 859 en 2009 à 800 en 2013. Les employeurs doivent appliquer un programme de prévention, donc planifier l’achat de machines sécuritaires, en assurer une implantation adéquate, respecter les directives d’utilisation du manufacturier, adopter une stratégie de maintenance préventive et réviser périodiquement les mesures de protection. »
Au cours des prochaines années, la CSST entend maximiser ses efforts sur l’accès restreint aux zones dangereuses des machines lors de la production, de l’entretien et de la réparation.
Dans cette optique d’optimisation de la sécurité, des entreprises d’ici ont résolument tourné leurs efforts de développement vers des solutions de sécurité pratiques, sans ralentir la production. C’est l’objectif que vise entre autres Automatisation JRT.
« Nous avons une bonne connaissance de la mécanique, ce qui est essentiel pour comprendre la sécurité des machines. Depuis quelques années, les compagnies sont plus conscientes de la sécurité mais, malheureusement, souvent encore, elles sont réactives et non proactives. Malgré tout, la prévention devient plus en plus importante. Chez JRT, nous proposons donc des solutions d’automatisation permettant de sécuriser les opérations les plus risquées, via la robotique par exemple, l’installation de gardes mécaniques, d’arrêts d’urgence ou de mécanismes de coupures contrôlées », explique Luc Hébert, président.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, Machineries ISOTOP mise depuis quelques années sur sa ligne de produits Xena, des tours conventionnels hautement sécurisés.
« Les ateliers d’usinage typiques utilisent encore des tours conventionnels. Nous ne voulons pas concurrencer les systèmes CNC, mais plutôt permettre à ces ateliers de perpétuer l’usinage traditionnel, dans des conditions plus sécuritaires, à l’aide d’appareils qui leur procureront des gains de productivité importants », souligne Louis Lapointe, vice-président de l’entreprise.
Dotés du contrôleur Tachyon, les tours Xena permettent à l’opérateur d’usiner, de fraiser, de percer la plupart des pièces métalliques et ce, à l’extérieur d’une chambre fermée où l’usinage s’effectue.
Il est parfois impossible de rendre une machine totalement sécuritaire. On doit donc sécuriser son environnement immédiat en restreignant l’accès aux zones de travail dangereuses. À Bécancour, Maxi-Concept JLP a donc fait de cet aspect son fer de lance. « Nous produisons des gardes et des systèmes de clés captives selon les besoins du client.
Notre tâche est de sécuriser le milieu de travail tout en permettant aux opérateurs une meilleure manœuvrabilité, en rendant les opérations plus faciles. Quand nous fabriquons un garde de sécurité, nous respectons les règles d’accès émises par la CSST, notamment au niveau des ouvertures permises », précisent Alain Gentes, technicien mécanique, et Maxime Gervais, ingénieur mécanique.
Mais avant tout, une analyse exhaustive des équipements en place et du niveau de sécurité de l’environnement de travail s’impose. Des firmes comme Germain Technologies, de Drummondville, procèdent à ces analyses, déterminent l’ampleur des failles, proposent et implantent les solutions adéquates.
« Tous les travaux de sécurité-machines doivent être certifiés par un ingénieur. C’est une norme, une obligation légale de la CSST. Nous devons donc nous assurer du bon niveau de sécurité, en procédant à une analyse de risque, afin d’en déterminer la nature. Il existe plusieurs solutions au même problème. Des travaux de sécurité inadéquats ou mal réalisés créeront une illusion de sécurité, qui pourrait conduire à une situation encore plus dangereuse », raconte Gabriel Germain, ingénieur et président de la firme drummondvilloise, active dans le domaine depuis plus de vingt ans.
La sécurité occupe d’ores et déjà une place prépondérante dans la gestion des opérations d’une entreprise et constitue un élément-clé dans la recherche de la productivité. Mais il reste encore beaucoup à faire pour qu’une majorité d’environnements de travail soient jugés sécuritaires.
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