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En route vers la première mine vraiment verte du monde grâce à un nouveau moulin électrique

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En décembre dernier, la Corporation minière Rocmec a annoncé que le minerai produit dans sa nouvelle mine d’or Rocmec-1, située à l’ouest de Rouyn-Noranda, sera traité à 130 mètres de profondeur à l’aide d’un procédé très particulier développé par l’entreprise RSW-Béroma, de Val-d’Or.

«Il s’agit d’un moulin électrique suffisamment petit pour être installé sous terre, directement à proximité des galeries d’où est extrait le minerai et transporté à volonté d’un site à l’autre. Cela présente plusieurs avantages. D’abord, nous économisons des coûts en n’étant plus contraints de remonter le minerai à la surface. De plus, les rejets miniers vont tous demeurer dans le sol. Plus besoin donc, d’aménager de parcs à résidus en surface. Ces rejets souterrains seront utilisés comme remblai au fur et à mesure de l’exploitation. En fait, à part la rampe d’accès, la mine sera pratiquement invisible vue de la surface», détaille John Stella, responsable des relations avec les investisseurs chez Rocmec.

Traitement écologique

L’usine portative mise au point par RSW-Béroma porte le nom d’Unité modulaire de concentration (UMCO). Elle utilise la technique dite de la flottation pour séparer les métaux précieux de la roche minéralisée. «On réduit d’abord la roche en une poudre très fine dont la texture évoque celle de la farine. La poudre passe ensuite dans des cuves où, à l’aide d’agents savonneux, on provoque des réactions chimiques afin de faire flotter les sulfures, c’est-à-dire l’or, le cuivre et la pyrite, à la surface. Finalement, on récupère les métaux afin de les transformer en concentré», explique le président de l’entreprise, Laurent Bérubé.

Dépendant du procédé de traitement choisi, l’UMCO peut comporter des unités de concassage, de broyage, de concentration, d’épaississement, de filtration et de raffinage des métaux précieux. L’usine pourrait d’ailleurs s’occuper aussi de cette dernière étape, mais Rocmec préfère les emmagasiner dans des contenants pour les affiner ailleurs.

Outre le fait de ne pas nécessiter de parcs à résidus miniers en surface, le moulin de RSW-Béroma ne recourt pas non plus au cyanure, un produit extrêmement toxique fréquemment employé dans le traitement du minerai.

«En fait, aucun des produits que nous utilisons dans notre procédé n’est nocif pour l’environnement», précise M. Bérubé. De plus, comme l’alimentation est électrique, l’usine ne génère pas d’émissions atmosphériques polluantes.

Rentabiliser ce qui ne l’est pas

Le seul défaut de l’UMCO, si l’on peut dire, c’est qu’elle n’est conçue que pour des gisements de petite taille. Sa capacité de traitement varie en effet de 50 à 200 tonnes de minerai par jour. «Dans le cas de notre mine Rocmec-1, on parle d’environ 75 tonnes par jour. Le procédé est par contre d’une grande efficacité et d’une grande simplicité. Un seul technicien minier est requis pour assurer le bon fonctionnement de l’usine. Tout cela nous permet de réduire nos coûts d’opération», fait valoir John Stella.

De plus, comme l’usine est conçue sur un modèle modulaire, elle peut être installée aussi bien sur la longueur que la hauteur. Pas besoin d’adapter la mine à l’usine. C’est l’inverse qui se produit. «Au fond, l’UMCO permet de rentabiliser l’exploitation de petits gisements qui, autrement, coûteraient trop cher par rapport aux bénéfices qu’on pourrait en retirer. Et pour autant qu’elle ait accès à une source d’énergie, l’UMCO fonctionne efficacement dans n’importe quelle partie du monde», assure Laurent Bérubé.

En nomination pour un prix environnemental

En utilisant la technologie d’avant-garde mise au point par RSW-Béroma et en choisissant d’installer son usine de traitement sous terre au lieu de l’aménager en surface, Rocmec soutient avoir réalisé une première mondiale. La société minière figure d’ailleurs parmi les finalistes dans la catégorie du Prix environnement de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs miniers, dont la convention internationale annuelle aura lieu du 1er au 4 mars à Toronto.

Partout dans le monde

L’UMCO n’est fonctionnelle que depuis peu que déjà on peut la voir à l’œuvre dans plusieurs endroits du monde, notamment aux États-Unis et au Kazakhstan. Pas mal pour une PME d’une trentaine d’employés située à l’écart des grands centres urbains! «Le potentiel d’exportation de notre produit est immense pour les gisements de petite taille. Nous avons d’ailleurs déjà plusieurs projets dans nos carnets pour des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique du Sud, dont le Pérou, le Mexique et le Maroc», mentionne Laurent Bérubé.

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