Le gouvernement du Québec accorde un appui financier de 20 millions de dollars à ELYSIS, la coentreprise d’Alcoa et Rio Tinto fondée en 2018, pour accélérer la mise au point d’une technologie d’électrolyse de l’aluminium sans émission de gaz à effet de serre.
L’aide servira à financer le développement de nouveaux équipements nécessaires au projet et à accélérer les travaux après des arrêts temporaires survenus en raison de la COVID-19. L’intervention permettra également aux équipementiers québécois de jouer un rôle encore plus important dans le développement, la fabrication et la commercialisation des équipements clés requis par la technologie d’ELYSISTM.
« L’innovation est un facteur clé permettant à l’industrie mondiale de l’aluminium de poursuivre sa décarbonisation, et nous sommes fiers de voir la technologie qu’Alcoa a développée initialement évoluer vers une solution potentielle de modernisation des usines. La technologie ELYSIS offre la possibilité d’améliorer la compétitivité des alumineries existantes, non seulement en éliminant toutes les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi en augmentant la productivité et en réduisant les coûts », mentionne M. Ben Kahrs, vice-président exécutif et directeur de l’innovation d’Alcoa.
Première installation au Saguenay
ELYSIS a profité de ce moment pour annoncer, par communiqué, avoir choisi l’aluminerie Alma, opérée par Rio Tinto au Saguenay-Lac-Saint-Jean, afin d’établir la première installation dans un environnement industriel dans le but de commercialiser cette nouvelle technologie de fabrication de l’aluminium en éliminant tous les GES directement reliés à la production d’aluminium, et de produire de l’oxygène.
L’investissement permettra d’installer des cuves prototypes industrielles à anodes inertes à l’extrémité d’une ligne de production existante. Ce projet s’appuiera sur les travaux en cours au Centre de recherche et de développement industriel d’ELYSIS, également situé dans la région du Saguenay.
« La voie qui s’ouvre à nous est celle de la mise à l’échelle commerciale de cette technologie dans nos installations du Québec, où nous utilisons déjà l’hydroélectricité propre pour produire de l’aluminium dont l’empreinte carbone est parmi les plus faibles au monde. En combinant cette énergie hydroélectrique avec la technologie ELYSIS, nous pouvons faire passer l’aluminium à un niveau supérieur en tant que matériel durable et ainsi contribuer à réduire l’empreinte carbone de toutes sortes de produits, des voitures aux téléphones intelligents en passant par les bâtiments et les emballages d’aliments et de boissons » selon M. Samir Cairae, directeur général des opérations pour l’Atlantique de Rio Tinto Aluminium.
ELYSIS prévoit commercialiser sa technologie de rupture en 2024 qui sera utilisée pour moderniser les alumineries existantes et pour la construction de nouvelles installations.
En partenariat avec le gouvernement du Québec
L’annonce du nouvel investissement a été faite par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, M. Pierre Fitzgibbon, en compagnie du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval, M. Benoit Charette, et de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Andrée Laforest.
La réussite du projet ELYSIS permettra au Québec d’être à l’avant-plan d’un changement révolutionnaire pour l’industrie de l’aluminium : « Le Québec est réputé mondialement pour son aluminium vert. On veut développer ici, au Saguenay, une technologie pour produire de l’aluminium sans émettre de gaz à effet de serre. ELYSIS occupe la position de tête à l’échelle mondiale dans la course pour la mise au point de cette technologie. Notre contribution va accélérer son développement, tout en maximisant les retombées économiques au Québec », selon M. Fitzgibbon.
« Notre équipe est enthousiaste à l’idée de franchir une étape déterminante dans le développement de la technologie qui fera d’ELYSIS un leader de l’industrie de l’aluminium de demain. Nous tenons à remercier le gouvernement provincial pour son appui envers notre technologie de rupture. Nous avons hâte d’utiliser les nouvelles cuves à anodes inertes de 450 kA pour démontrer à l’industrie que décarboniser la production d’aluminium, tout en améliorant sa compétitivité, n’est pas qu’un simple rêve », conclut M. Vincent Christ, président-directeur général d’ELYSIS.