Mais comme l’univers ne tolère pas plus le vide que le statisme social, voilà que le Québec prépare déjà l’intégration à son infrastructure routière d’environ 500 000 véhicules à propulsion électrique d’ici 2018. Plus qu’une simple avancée technologique, c’est une nouvelle ère qui s’annonce et il semblerait qu’un bon nombre de conditions gagnantes soient déjà réunies pour faire de ce mode de transport éco-responsable un modèle d’avenir.
En termes d’incitatifs à la réduction de consommation d’essence, nous aurions beau penser à des solutions de rechange tels les postes de péage, tant que le système de transport en commun qui lui est parallèle ne sera pas ultra-performant et apte à desservir une clientèle beaucoup plus importante, ce qu’elle peine déjà à faire, alors ces incitatifs ne seront réellement pas efficaces. Ainsi, comme choix viable au pétrole, la voiture électrique a de quoi nous faire rêver ! Qui plus est, elle a beau n’en être qu’à ses premiers balbutiements, cette innovation est déjà à l’heure actuelle performante, si l’on se fie au 160 km d’autonomie en temps normal que permet la voiture 100% électrique Nissan LEAF. C’est donc rêver… les deux pieds sur terre !
Depuis quelque temps, il semble que remettre en question l’authenticité du réchauffement climatique ait été remis au goût du jour. N’empêche, que le phénomène existe ou non, nous pouvons à tout le moins constater les impératifs écologiques à éradiquer la formation de smog dans nos villes, à préserver la biodiversité, à boire et à se baigner dans une eau non contaminée, etc. Il s’agit d’éléments environnementaux qui nous nuisent autant à court qu’à long terme, car nous pouvons déjà en subir les conséquences.
En ce sens, le virage électrique procède aussi d’un gain écologique important sur le court terme. Qui plus est, l’image du vert en tant que marque associée au progrès est déjà si ancrée dans les mentalités que le déni du réchauffement climatique devient presque secondaire pour l’essor du véhicule électrique. Car peu importe qu’il y ait consensus entre les scientifiques ou non, la population ne veut pas respirer l’air pollué, ni incarner le pollueur et s’attend donc à ce que les marques et les industries s’adaptent aux changements environnementaux et intègrent la technologie en conséquence. La voiture qui fonctionne à l’essence, même si elle est plus performante, risque de passer pour plus rétrograde que la voiture électrique.
Au-delà de ce jeu d’image, il n’en reste pas moins que la voiture électrique comporte aussi son lot de bémols. Elle a beau être ce qu’il y a de plus propre comme véhicule que l’on peut trouver sur le marché actuel, on peut néanmoins se poser la question à savoir s’il s’agit véritablement d’un engin « propre ».
D’abord, quelques inquiétudes peuvent légitimement être soulevées quant aux batteries, lesquelles sont habituellement très nocives pour l’environnement. Toutefois, cette ombre au tableau ne saurait tuer notre engouement pour la chose compte tenu des moyens de recyclage à nous être de plus en plus connus. Là où le bât blesse tient plutôt au fait que l’électricité est produite dans bien des coins du monde de manière très néfaste pour l’environnement.
Du coup, peut-on réellement parler d’une voiture propre si ce qui l’alimente ne provient pas d’une source d’énergie renouvelable ?
La réponse n’est pas simple. À tout le moins, pour les consommateurs d’électricité hydraulique du Québec le passage aux voitures électriques est définitivement un virage vert. Qui plus est, à part au cinéma, la voiture parfaitement écolo n’est pas encore disponible. Et ce qui est certain, c’est que la voiture électrique, c’est l’avenir.
Entre-temps, reste à savoir si cet avenir est rapproché. Car pour l’instant, certains pourraient croire, compte tenu de la capacité limitée que possède la batterie de ce type de véhicule, cette nouveauté n’est pas fait pour tous les modes de vie de tout le monde. Qu’à cela ne tienne, l’homme et la technologie nous ont déjà démontré ce qu’ils sont capables d’accomplir en peu de temps et pour l’instant, qu’il s’agisse d’une rapide ou lente révolution, n’en reste pas moins qu’il s’agit-là d’un grand pas pour le domaine automobile et d’un pas de géant pour le monde entier.
Emmanuelle Gauthier-Lamer