À l'approche des élections fédérales, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) présente aux chefs des différents partis politiques son carnet de recommandations visant à assurer la compétitivité du secteur manufacturier, une industrie névralgique pour l'économie canadienne.
Ces recommandations sont le reflet des quatre grands enjeux auxquels les manufacturiers sont confrontés, eux qui sont particulièrement impactés par l'incertitude qui règne depuis les derniers mois.
Alors que le gouvernement du Québec a déjà annoncé un appui aux entreprises manufacturières touchées par les droits de douane, rien n'a encore été mis de l'avant sur la scène fédérale. Des aides financières directes et urgentes doivent être mises en place pour contrer les impacts de ces tarifs. Les secteurs qui font l'objet des tarifs les plus élevés, comme l'aluminium et l'acier, ainsi que les grandes filiales de l'économie québécoise, dont l'aéronautique, doivent avoir un soutien approprié dans cette période.
Rappelons qu'il est essentiel que l'ensemble des sommes récoltées par les contre-tarifs mis en place par le gouvernement fédéral soient réinvesties dans les entreprises directement touchées par le conflit commercial.
Les mesures mises en place par le gouvernement fédéral afin de limiter le nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) fragilisent les manufacturiers partout au Québec. Avec près de 12 000 postes à pourvoir dans le secteur, les manufacturiers ont plus que jamais besoin de bras afin d'éviter des conséquences telles que des baisses de production, des retards de livraison ou l'annulation de projets d'investissements.
MEQ demande que le secteur manufacturier soit exclu de l'application des règles annoncées à l'automne dernier afin de permettre une plus grande flexibilité pour recruter les employés dont il a besoin, particulièrement dans le contexte actuel où les droits de douane nuisent déjà à la compétitivité de nos entreprises.
« Le spectre d'une récession pèse lourd chez les manufacturiers qui vivent l'incertitude économique des derniers mois. Dans ce contexte fragile, nous demandons au prochain gouvernement de donner à nos entreprises les outils nécessaires pour face à ces épreuves et pour demeurer compétitives et productives. Les priorités des manufacturiers constituent une feuille de route concrète et ciblée pour soutenir les entreprises d'ici et protéger notre industrie de façon pérenne. Nous espérons que l'ensemble des partis politiques fédéraux s'engageront à réellement soutenir notre secteur, qui sera le plus affecté par les tarifs douaniers américains. », mentionne Julie White, présidente-directrice générale de MEQ.
Les défis auxquels sont confrontés les manufacturiers génèrent aussi des opportunités qu'il ne faut pas négliger. Face à l'incertitude, les manufacturiers peuvent agir à titre d'alliés, notamment en pivotant leur production vers des secteurs stratégiques de l'économie.
MEQ réitère donc la nécessité de mettre en place un plan d'investissement solide pour les infrastructures stratégiques, notamment celles permettant le transport des marchandises, et de défense. Le prochain gouvernement doit être au rendez-vous pour renforcer la résilience de la chaîne logistique afin de minimiser les impacts sur notre économie.
Face aux tensions commerciales avec les États-Unis, le gouvernement doit faire preuve de leadership et montrer l'exemple pour que les produits fabriqués ici soient mis en valeur et que notre économie puisse bénéficier d'un soutien accru en ces temps difficiles. MEQ s'attend à la mise en place d'une politique d'approvisionnement claire afin de favoriser les produits fabriqués au Canada et au Québec dans les appels d'offres publics.