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Cette pénurie de main-d’œuvre atteint des proportions alarmantes dans certaines industries et dans certains secteurs de l’économie. Alors que l’industrie du camionnage vit cette situation depuis quelques années, elle rattrape maintenant l’ensemble des secteurs économiques. Et cette pénurie vient définitivement nuire aux capacités de production et de croissance des entreprises québécoises.

Bien sûr, ce problème pourrait très bien se résorber de lui-même, advenant un ralentissement économique. Avec la renégociation de l’ALENA qui patauge, rien ne peut être exclu. Mais souhaiter la résolution d’un problème par la création d’un autre n’est peut-être pas l’attitude idéale à adopter.

De nombreuses solutions sont mises de l’avant depuis quelques mois; promouvoir le recrutement des jeunes étudiants dans les métiers et techniques, favoriser les formations qui incluent des stages en entreprises, adapter les conditions de travail aux réalités d’aujourd’hui en termes de conciliation travail-famille, accroitre la présence des femmes dans le domaine industriel, recourir à l’immigration pour combler les postes vacants et enfin, rehausser l’automatisation et la robotisation des entreprises manufacturières québécoises.

Une autre avenue s’offre aux entreprises qui cherchent à accroitre leur production dans ce contexte de crise de main-d’œuvre : l’acquisition. Dans le deuxième volet de sa récente étude, Vague de transferts d’entreprise en vue au Canada, la Banque de développement du Canada révèle que près d’un entrepreneur sur cinq prévoit se porter acquéreur d’une autre entreprise au cours des cinq prochaines années. Et cette proportion passe à 44% chez les chefs d’entreprises de 20 employés ou plus.

Cette vague d’acquisitions est intimement liée au départ à la retraite de propriétaires d’entreprises de la génération des babyboomers. Mais elle pourrait aussi constituer un excellent moyen de palier au manque de main-d’œuvre, car bien gérée, une acquisition d’entreprise peut mener à la consolidation et l’optimisation des moyens de productions des deux entreprises fusionnées. En termes de main-d’œuvre et de capacité de production, deux plus deux peuvent en effet donner bien plus que quatre!

Dans ce contexte de consolidation d’entreprises et de création de PME plus performantes pour être plus concurrentiel sur les marchés internationaux, faire l’acquisition d’un concurrent ou d’un fournisseur (intégration horizontale ou verticale) peut permettre de faire plus sans pour autant augmenter le nombre d’employés.

Quoi qu’il en soit, l’année qui s’amène sera assurément critique pour solutionner les problèmes de recrutement de main-d’œuvre dans l’industrie manufacturière au Québec. Et ce n’est qu’en combinant les diverses solutions de recrutement et de gestion de cette problématique que les entreprises réussiront à tirer leur épingle du jeu.

Par Claude Boucher, Directeur de l’information

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