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Écotechnologies. Les PME majoritairement impliquées

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Mais avant de cerner l’impact de leur travail, tentons de définir les écotechnologies. En général, on identifie les écotechnologies à toute technique intégrée qui évite la formation de polluants durant les procédés de production, et les techniques en bout de chaîne qui réduisent les rejets dans l’environnement de toute substance polluante générée, mais également les nouveaux matériaux, les procédés de fabrication économes en énergie et en ressources, ainsi que le savoir-faire écologique et les nouvelles méthodes de travail.

Donc, les façons d’être écotechnologique sont nombreuses et diversifiées. Selon le site de Technologies du Développement durable Canada (TDDC), l’impact économique des écotechnologies est indéniable. Elles génèrent plus de 50 000 emplois à travers le pays et des revenus de 12 G$, dont 50 % sont issus de l’exportation. Au Québec, plus d’une cinquantaine de projets reliés aux écotechnologies sont en cours ou envisagés.

Ces technologies sont appliquées dans divers secteurs d’activités : la production d’énergie, l’industrie minière, l’agriculture, la foresterie et ses produits dérivés, les transports, la conservation d’eau et d’énergie, ainsi que le pétrole et le gaz naturel.

Parmi les projets québécois, notons celui de RTPMC Côte-Nord AE, évalué à près de 72 M$. La technologie développée et mise en place utilisera la pyrolyse rapide d’Ensyn pour convertir le bois et les matières ligneuses en un carburant liquide. Le mazout renouvelable (« MR »), produit par le projet, sera substitué au mazout fossile dans des applications industrielles et institutionnelles.

Situé sur le site de la scierie Arbec de Port-Cartier, le projet pourra traiter 36 400 tonnes métriques de matières biologiques en 21 millions de litres de MR annuellement. À Québec, l’entreprise CO2 Solution fait la démonstration d’une technologie qui peut aider le Canada et le monde entier à s’occuper des émissions de dioxyde de carbone nocives provenant d’un éventail de procédés industriels.

En employant un bioréacteur unique fondé sur les enzymes qui fonctionne dans un environnement aqueux, cette technologie fait appel à des principes mécaniques et physico-chimiques ainsi qu’à l’action catalytique d’une enzyme pour capter et séquestrer le CO2 sous la forme de composés de bicarbonate inertes.

Ces composés peuvent ensuite être réutilisés dans des produits de valeur comme le bicarbonate de soude. Il serait trop fastidieux ici de décrire tous les projets impliquant des entreprises québécoises, mais le site de TDDC les présente tous avec une explication sommaire de l’écotechnologie impliquée.

Ces projets ont des retombées économiques intéressantes et engendrent également des retombées environnementales quasi immédiates. À preuve, les 65 projets terminés à la fin de 2014 ont permis de réduire l’émission de gaz à effet de serre de façon appréciable, soit 4,5 millions de tonnes de CO2, l’équivalent du retrait de 950 000 voitures sur nos routes.

Au ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MMEIE), les données « écologiques » parlent d’elles-mêmes : des revenus environnementaux de 8,1 G$, impliquant 1 460 entreprises, générant 28 000 emplois verts, et des exportations de 3,2 G$ (Institut de la statistique du Québec, 2011).

« Sans contredit, nous pouvons affirmer que les écotechnologies sont populaires au Québec. À preuve, le financement de la recherche universitaire québécoise qui a presque décuplé entre 2000 et 2013, pour atteindre 30 M$ », nous précise Jean-Pierre D’Auteuil, responsable des relations médias à la direction des communications du MEIE.

« Le Québec compte près de 500 entreprises de technologies propres détentrices de propriété intellectuelle. Avec une demande mondiale pour ces technologies en croissance, particulièrement dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la conservation et du traitement de l’eau ainsi que de l’ingénierie, la position du Québec est nettement avantageuse.

Les entreprises vertes sont bien encadrées et soutenues par différentes associations sectorielles telles Écotech Québec, Réseau Environnement, l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie, le CETEQ, SWITCH, et bien d’autres », poursuit-il.

Vu l’importance grandissante des écotechnologies au Québec, le MEIE travaille à l’élaboration d’une mesure d’aide financière pour appuyer les entreprises dans l’acquisition, l’implantation et la commercialisation d’équipement et de technologie permettant de réduire les émissions de GES.

« Un budget de 50 M$ est alloué à cette mesure. Ces sommes proviennent du Fonds vert, créé à partir de l’ensemble des revenus générés par le marché du carbone, dont la mise en place engendre un surcoût pour les entreprises québécoises qui, entre autres, consomment des carburants et combustibles fossiles.

Le développement et l’intégration de nouvelles technologies qui permettent à ces entreprises de diminuer leur empreinte carbone sont essentiels pour l’atteinte des objectifs fixés par le Québec et les autres champs de compétence qui valorisent la réduction des émissions de GES », d’ajouter Jean-Pierre D’Auteuil.

Partenaires de recherche

Le MEIE n’agit toutefois pas seul dans le dossier des écotechnologies. Plusieurs organismes, soutenus par le ministère, aident les PME à implanter des produits et processus plus écoresponsables.

Parmi ceux-ci, notons certains centres collégiaux de transfert de technologie dont le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité, le Centre d’études des procédés chimiques du Québec, le Centre de transfert technologique en écologie industrielle, le Centre des technologies de l’eau, le Centre national en électrochimie et en technologies environnementales, le Centre technologique des résidus industriels, l’Institut du véhicule innovant, Oleotek-Centre collégial de transfert de technologie, le Service de recherche et d’expertise en transformation des produits forestiers et le TechnoCentre éolien.

« Plus récemment, le MEIE a créé Inno-Vé, un regroupement sectoriel de recherche industrielle sur les véhicules électriques. »

Faire avancer le monde, sans faire reculer la Terre

Voilà un slogan que toute entreprise devrait adopter. Toutefois, c’est Gaudreau Environnement qui en a fait son leitmotiv.

Même avec des procédés technologiques plus verts, les entreprises doivent gérer leurs résidus industriels et des firmes comme Gaudreau Environnement s’y affairent en proposant des solutions de récupération efficaces.

Plus encore, l’entreprise a développé, après de nombreuses années de recherche, un produit qui pourrait littéralement révolutionner les paysages urbains québécois.

« Notre département de R&D a mis au point une dalle, fabriquée à partir de verre, de porcelaine et de sacs de plastique post-consommation. Ces résidus trouvent difficilement une deuxième vie. Chez Gaudreau Environnement, nous y avons vu. Ainsi, pour une dalle d’un pied carré, on utilise 30 bouteilles de vin pulvérisées et 500 sacs de plastique.

Le résultat : une dalle, appelée Regénération, ultra chic, écoperformante, qui ne craint pas le gel, le dégel, qui résiste aux impacts, à l’abrasion et aux produits de déglaçage. De design urbain, elle pourra contribuer à rehausser tant les allées d’accès d’édifices résidentiels que commerciaux, que servir de revêtement pour les aires de repos », nous confie Gabrielle Lapointe Saint-Pierre, responsable des communications chez Gaudreau Environnement. Ces dalles sont offertes à l’ÉcoCentre de Victoriaville.

Un tel exemple nous prouve hors de tout doute qu’écotechnologie rime avec innovation et recherche. Les besoins sont présents pour de tels produits. Suffit de développer l’idée écoresponsable qui les comblera.

Saviez-vous que?

  • En 2014, les écotechnologies ont généré plus de 12 G$ en revenus au pays et créé plus de 50 000 emplois

Liens Internet:

  1. Technologies de développement durable Canada
  2. Gaudreau Environnement
  3. REGÉNÉRATION

Lien vidéo:

  1. Dalle écologique de Gaudreau Environnement
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