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Diversifier pour réinvestir et créer de nouvelles opportunités? Mais encore…

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Selon un analyste à la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain (CCMM), il est assez rare qu’il y ait création de nouveaux produits seulement dans le but de réinvestir dans des marchés émergents.

Il s’agirait plutôt d’adapter certains produits à certains marchés puisque cela relève trop souvent du cas par cas. Maintenant, l’entrepreneur doit-il impérativement s’ouvrir aux marchés émergents ? Si oui, quels seraient les défis d’une telle démarche ?

« Les entreprises qui ne prennent pas le virage vers les marchés émergents courent effectivement un risque. La technologie d’un produit X ne doit pas être obsolète, mais évolutive. Ainsi, il faut créer des produits à valeur rajoutée, par exemple des vélos haut de gamme et toujours diversifier ces produits » – Audrey Azoulay, directrice, Affaires publiques et relations gouvernementales, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).

Avec une population d’environ 8 millions d’habitants, quelques grosses et beaucoup de petites entreprises, le Québec constitue une petite économie.

« On est toujours soumis directement ou indirectement à l’international, que ce soit au niveau de la chaîne d’approvisionnement ou de la distribution », explique d’emblée Madame Audrey Azoulay, directrice, Affaires publiques et relations gouvernementales, Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).

Aéronautique, mines, foresterie, etc… on a certainement intérêt à se spécialiser dans des secteurs, il s’agit là d’une règle de base évidente.

Or, un équilibre entre spécialisation et diversification est naturellement souhaitable, car on n’est pas sans rappeler les tristes événements de Gagnon, notamment, ancienne ville minière du Québec détruite en 1985 suite à la fermeture de la mine Fire Lake, opérée par la compagnie minière Québec-Cartier depuis les années 1960.

Le défi ultime, dira quant à lui le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, c’est d’abord de dénicher des opportunités là où les besoins sont énormes.

« Ensuite, dans les pays émergents, la parole est très importante puisque l’environnement d’affaires et les pratiques commerciales sont souvent bien peu encadrés par un cadre législatif strict. »

Ajoutons à cela l’instabilité politique, qui n’améliore en rien le scénario ; on n’a qu’à regarder ce qui se passe actuellement en Russie et en Inde pour s’en enquérir.

Après le Brésil, la Chine et l’Asie du Sud-Ouest, notamment, c’est au tour de l’Afrique de l’Ouest de se trouver potentiellement en zone émergente, tandis que l’on constate une demande croissante pour des biens de qualité.

« Le taux de croissance économique y est intéressant, mais la base économique reste encore faible. Si la tendance se maintient, le PIB per capita continuera à s’accroître et propulsera cette zone de l’Afrique vers l’émergence », rapporte M. Leblanc.

Qui dit meilleur taux de croissance, dit meilleures infrastructures, exportations plus intéressantes et donc biens de qualité supérieure au final.

« Les entrepreneurs ont intérêt à profiter des ressources publiques en place à l’étranger ; les consulats, les délégations commerciales à l’étranger et les diverses associations liées au développement des affaires à l’étranger sont de très bonnes ressources pour aider des entreprises d’ici à atteindre l’autonomie à l’étranger » – Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain (CCMM).

Maintenant, l’entrepreneur doit-il investir beaucoup pour créer de nouvelles opportunités? Nos experts sont unanimes : on doit y mettre le paquet.

« Les petites et moyennes entreprises doivent investir beaucoup, que ce soit avec l’acquisition d’une nouvelle machinerie, dans le capital humain ou en recourant à des matériaux révolutionnaires pour fabriquer son produit… la difficulté aujourd’hui – qu’importe la nature de l’entreprise – s’inscrit au-delà du défi technologique. Cela prend des moyens, évidemment, et il faut tout mettre en œuvre pour que ça fonctionne », partage Mme Azoulay.

Dans l’industrie biotechnologique par exemple, on peut prendre dix ans à mettre un nouveau médicament sur le marché. Les coûts sont énormes, mais l’investissement, lui, devient incontournable.

Les entreprises qui s’abstiennent de prendre ce virage courent en effet un risque, répond Audrey Azoulay. « D’ailleurs, la technologie d’un produit X ne doit pas être obsolète, mais évolutive. Ainsi, il faut créer des produits à valeur rajoutée, par exemple des vélos haut de gamme et toujours diversifier ces produits. »

Exemple : embauche d’experts en recherche pour améliorer les produits, recourt à des chaînes de montage toujours plus sophistiquées et à des matériaux toujours plus légers et durables, etc.

À la CCMM, on incite les nouveaux entrepreneurs d’entrée de jeu à développer une stratégie d’affaires qui s’ouvre aux marchés internationaux.

« C’est ce que la mondialisation nous permet de faire. Tout le monde sait que lancer une entreprise au Québec n’est pas simple. D’autre part, on n’a qu’à penser aux différences culturelles, à la difficulté de détecter des partenaires potentiels et aux contraintes de communication reliées aux fuseaux horaires pour se convaincre que c’est encore plus difficile de s’ouvrir à l’international…

Néanmoins, les entreprises qui ne prennent pas ce virage se limitent à un petit marché, ce qui ne permet pas d’avoir une économie d’échelle et de viser l’expansion. Le danger ici, c’est qu’une entreprise d’ailleurs vienne s’installer et nous prendre ce marché », termine M. Leblanc.

NOUVEAU*** MEQ lance le Réseau Leadership Global, un réseau privé de dirigeants d’entreprises et de gestionnaires chevronnés de PME qui souhaitent consolider ou accroître leur présence à l’international. Quatre groupes constitués de 12 à 20 membres devraient prendre forme dans quatre régions du Québec : Montréal et la couronne nord, en Montérégie, dans la Capitale nationale et ses environs (Centre-du-Québec) et au sein de la région de l’Estrie et de Chaudière-Appalaches. Plus d’info à venir au qc.cme-mec.ca.

Saviez-vous que?

  • Financement, enjeux légaux, partenariats d’affaires, rapatriement de profits… la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain (CCMM) et Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) offrent des services assez complets pour informer les actuels et futurs entrepreneurs des réalités économiques issues du commerce avec l’étranger.

Liens internet:

  1. Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) : http://qc.cme-mec.ca
  2. Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain (CCMM): http://www.ccmm.qc.ca/
  3. Le World Trade Center Montréal: http://www.ccmm.qc.ca/fr/international/
  4. Info entrepreneurs (membre du Réseau Entreprises Canada: http://www.infoentrepreneurs.org/
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