Bien que l’industrie du papier et de ses produits connexes soit un secteur économique majeur dans la province québécoise, ce n’est malheureusement pas le cas dans la région de Lanaudière.
Seulement une poignée d’entreprises se spécialisent dans la fabrication de produits liés au papier, comme Kruger et Norampac. Les efforts mis en place pour rehausser le secteur sont toutefois intéressants.
La fabrication de papier et de ses produits connexes cumule plus de 2 000 emplois dans la région lanaudoise. Ce taux d’emploi représente 6,3% de l’emploi manufacturier et 1,1% de l’emploi total régional.
Le taux de croissance annuel est par contre négatif. Il est prévu que d’ici 2009, une réduction moyenne de 0,6% du taux d’emploi se fera chaque année. Ces perspectives négatives découleraient des efforts de restructuration de l’industrie. Cette dernière a grandement été touchée par la hausse des coûts d’approvisionnement de la ressource première. Les entreprises de la région doivent donc trouver des solutions afin de garder le cap.
Les produits Kruger – autrefois Scott Papers – emploient plus de 700 personnes à son usine de Crabtree, dans la MRC de Joliette. C’est l’un des plus gros employeurs de la région. Spécialisée dans le secteur du papier hygiénique, l’usine Kruger Papier Scott a récemment investi 18 millions de dollars dans l’achat d’équipements modernes pour le secteur de l’enveloppage, du bobinage, ainsi que pour la mise en caisse.
L’entreprise de Crabtree a également investi un million de dollars, avec l’aide du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, pour un projet de formation d’employés lié à l’implantation du nouvel équipement. Ce projet a donc assuré le maintien d’une soixantaine d’emplois. Selon un communiqué émis par Emploi-Québec, ces investissements étaient nécessaires afin de permettre à l’entreprise de maintenir sa compétitivité.
Du côté de Le Gardeur, l’entreprise Norampac emploie plus de 100 personnes et fabrique des produits d’emballage: du carton plastifié et des boîtes de carton. L’usine est une division du géant Cascades, qui applique un programme environnemental étoffé dans toutes ses filiales. Norampac Le Gardeur fabrique donc ses produits à partir de fibres recyclées.
Selon François Goulet, directeur de l’usine, Norampac Le Gardeur a la chance de bénéficier de la force du groupe auquel il appartient. Il détient donc ses propres moulins à papiers, d’où proviennent les fibres recyclées, ce qui lui assure un approvisionnement constant et de qualité. «En faisant partie de ce groupe, nous pouvons toucher à peu près à tout dans les produits d’emballage, mais surtout toucher à toutes les quantités», souligne M. Goulet. Norampac Le Gardeur peut alors fournir à la fois des clients majeurs et des petits clients locaux.
Pour le directeur de l’usine, le marché du papier et de ses produits connexes est difficile, car Cliquez sur il y a de la compétition de toutes sortes: «La compétition amène les emballages à être moins fabriqués en région», précise-t-il.
La mondialisation apporte également de nouveaux défis à relever et de nouveaux paramètres à travailler. «La tarte est en décroissance, il y a moins de produits fabriqués à cause de pays compétiteurs comme la Chine. Il faut innover quant aux utilisations des produits d’emballage et trouver de nouveaux créneaux à développer», explique M. Goulet.
Jusqu’à tout récemment, la région de Lanaudière était le plus gros producteur de tabac jaune du Québec, avec plus de 1 500 hectares de culture. Mais en 2003, les principaux acheteurs de ce tabac se tournent vers les manufacturiers brésiliens et chinois, créant une vraie crise dans la région lanaudoise, tout particulièrement dans la partie joliettaine. Les nombreux producteurs de tabac ont donc dû retrousser leurs manches et se lancer dans une autre sorte de culture.
C’est là que l’organisme Lanaupôle Fibres entre en jeu. Elle propose une alternative très novatrice à la culture du tabac aux anciens producteurs: la production de chanvre industriel. Ce dernier est une plante à fibres utilisables à 100% et a de nombreuses applications industrielles. Le chanvre peut donc être utilisé à des fins de transformation, comme le papier.
L’organisme veut donc créer une regroupement de producteurs dans Lanaudière et établir un partenariat avec des entreprises existantes, comme les producteurs de papier, afin d’aider les anciens tabaculteurs à développer l’industrie des fibres végétales. Le vaste marché du chanvre industriel pourrait donc, avec un partenariat avec l’industrie des pâtes et papiers, remplacer la perte des cultures de tabac. La région lanaudoise offre donc un vaste potentiel à l’industrie du papier, que ce soit par ses innovations ou, comme on peut le voir ici, ses ressources.