Selon une enquête annuelle de PricewaterhouseCoopers ( PwC ), les entreprises ciblent des créneaux porteurs de possibilités et adoptent des modèles d’affaires non traditionnels pour contrôler les coûts, gérer les risques et développer de nouveaux marchés.
« Les alliances stratégiques et les coentreprises figurent en tête de liste des préoccupations, alors que quelques retraits stratégiques et des fusions et acquisitions sont envisagés. Les sociétés ayant actuellement des bilans solides pourront probablement maximiser leur rentabilité dès que le raffermissement du marché sera effectif. Les sociétés financièrement solides pourraient tirer avantage des possibilités de rachat des actifs des producteurs moins performants ou de partenariats en vue d’une meilleure pénétration des marchés à forte demande potentielle », souligne Frédéric Bouchard, leader des transactions dans le secteur forestier, papetier et de l’emballage chez PwC Montréal.
Au Conseil de l’industrie forestière du Québec ( CIFQ ), les propos sont les mêmes. Les entreprises doivent migrer vers de nouveaux produits, de nouvelles avenues, pour sortir de l’impasse. Or, pour financer cette migration, elles doivent penser à des consolidations et à des alliances pour obtenir des capitaux qu’elles n’ont pas nécessairement, comme ce fut le cas entre Domtar et FPInnovations en juin 2011.
Parmi les nouveaux produits à développer, le biocarburant est une source intéressante pour l’industrie pétrochimique. « À partir du moment où Québec adoptera une réglementation obligeant un ajout significatif de biocarburant dans le pétrole en vue d’atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre et de combattre le réchauffement de la planète, on assistera à des activités de consolidation entre les industries du bois et de la pétrochimie. Tout pointe en cette direction puisque le papier journal est en baisse constante et que le bois est appelé à adopter une nouvelle orientation », précise André Tremblay, président-directeur général du CIFQ.
Selon PwC Montréal, au moins deux conditions sont nécessaires pour relancer les activités du bois d’œuvre. Le marché de l’habitation chez nos voisins du Sud doit se poursuivre à moyen terme de même que l’expansion prévue de l’économie chinoise. « Toutefois, la volatilité économique, les coûts de l’énergie, l’accès aux matières premières et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée sont des facteurs déterminants pour assurer la croissance où le secteur du bois d’œuvre passera à la vitesse supérieure », ajoute Frédéric Bouchard.
« D’ici cinq ans, l’industrie du bois ne sera plus du tout comparable à celle d’aujourd’hui. » – André Tremblay, président-directeur général, Conseil de l’industrie forestière du Québec.
Saviez-vous que les coûts des fibres de bois au Québec sont les plus élevés en Amérique du Nord? « C’est un problème de taille, dit le CIFQ, qui menace toute la compétitivité de l’industrie. Cela met en réel danger nos producteurs de bois qui doivent aller sur les marchés d’exportation. C’est sérieux », affirme André Tremblay.
« Heureusement, dit-il, l’objectif cette année du nouveau régime forestier du ministère des Ressources naturelles (MRN) sera de créer la rareté des fibres de bois, ce qui va entraîner, à mon avis, une concurrence entre les intervenants et la création d’un système où les plus forts de l’industrie seront en mesure d’acheter les fibres. »
André Tremblay conclut en disant que d’ici cinq ans l’industrie du bois ne sera plus du tout comparable à celle d’aujourd’hui et que d’autres consolidations, fermetures d’usines et déplacements de volumes vers d’autres usines sont à prévoir.