C’est du moins le constat qu’a établi le Comité sectoriel de la main-d’œuvre de l’industrie électrique et électronique (CSMO), qui vient d’adopter une nouvelle raison sociale: Élexpertise. «Depuis une bonne année, nous n’avons pas enregistré de fermeture d’usine dans la grande région de Montréal. La situation est stable, bien que certaines entreprises notent une reprise à la hausse», indique le directeur général du Comité, Jacques Boudreau.
C’est le cas notamment du fabricant de matériel électronique Varitron, à Longueuil, qui est passé d’un manque à combler de 100 postes à plus de 200 employés à l’heure actuelle. «C’est une entreprise qui tire très bien son épingle du jeu. Elle a réussi à traverser l’éclatement de la bulle technologique et résister à la concurrence des pays émergents, grâce à la qualité de son travail», explique de son côté, Jean-François Poirier, chargé de projet.
La grande région de Montréal représente 50% de tous les emplois dans le secteur des produits électriques et électroniques. Au CSMO, il est clair que le fond du baril est atteint. Les activités sont en train de se consolider, même que certaines entreprises ne suffisent plus à la demande. À ce chapitre, Varitron est sur le point de mettre sur pied une deuxième usine pour répondre à la demande.
«Certaines entreprises, qui faisaient affaire avec la Chine pour commander des petits lots de 10 000 à 15 000 unités, ont été très déçues de leur expérience. Les raisons sont nombreuses: la qualité des produits n’était pas au rendez-vous, les délais de livraison accusaient souvent des retards et les coûts de transport devenaient onéreux. En bout de ligne, ce n’était pas nécessairement rentable. Nous commençons maintenant à observer un dynamisme chez bon nombre d’entreprises sur la rive-sud de Montréal, tout particulièrement dans l’industrie des produits électroniques», poursuit M. Poirier.
Une autre entreprise qui réussit à traverser la vague chinoise est le fabricant de produits informatiques et électroniques, de semi-conducteurs et autres composantes électroniques Sanmina. Avec ses 800 employés dans l’Ouest de Montréal, ce fabricant dessert le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Asie.
À Longueuil, dans l’arrondissement Brossard, il en va de même pour un fabricant de plus petite taille, Optimont. Avec une cinquantaine d’employés, la PME se spécialise dans divers services de production, dont celui de l’assemblage de plaquettes électroniques. «Au chapitre de la qualité, il est indéniable qu’elle est supérieure. De plus, lorsqu’un problème surgit, il est beaucoup plus facile de rejoindre le fournisseur vu la proximité, comparativement à la Chine. C’est toute la différence», note M. Boudreau.
Selon MM. Boudreau et Poirier, l’important est de concentrer les activités chez nous. «Les gens se connaissent et ont avantage à continuer ainsi. Tout converge vers l’électronique et il faut favoriser les contacts», soutient M. Poirier.
Les défis à relever dans le secteur des produits électriques et électroniques sont encore nombreux. Pour le CSMO, les enjeux de taille sont la production à valeur ajoutée et des conditions intéressantes pour susciter l’intérêt des jeunes à choisir ce secteur. Si la relève ne se présente pas, il y aura assurément une pénurie de main-d’œuvre majeure dans une industrie en pleine croissance.
Le CSMO est conscient de cette réalité et propose aux gestionnaires des ressources humaines divers services, veille à la formation continue des travailleurs et participe au développement des régimes d’apprentissage et de projets de main-d’œuvre.
Baptisé sous la nouvelle raison sociale Élexpertise, le CSMO célèbre son dixième anniversaire de fondation depuis le 15 septembre dernier. Après la tenue d’un tournoi de golf cet été, Élexpertise va bientôt annoncer d’autres activités qui se dérouleront en 2008.
«La raison du changement de nom vise à rajeunir notre image, à afficher une nouvelle identité visuelle et à accroître notre notoriété dans les secteurs de l’électrique et de l’électronique. Nous souhaitons que les artisans de ce milieu pensent systématiquement à Élexpertise lorsqu’ils ont des besoins en matière de main-d’œuvre ou des questionnements à ce sujet», conclut Jacques Boudreau.