La sécurité avant tout
Que ce soit lors de l’achat de nouvelles machines, d’un déménagement ou de la construction d’une nouvelle usine, déplacer et installer de lourds équipements de production est une opération à ne pas prendre à la légère. Comme dans toutes les sphères du monde industriel, la sécurité doit primer. Mais pour y arriver, encore faut-il être bien préparé.
Stéphane Fleet est gérant de projet chez le Groupe Lipari, une entreprise spécialisée dans le déménagement et l’installation de machinerie. En près de 30 ans de carrière, il en a vu de toutes sortes. Malgré la sensibilisation aux risques, il estime qu’il est encore difficile de faire comprendre aux clients l’importance de la sécurité, dans la manutention et l’installation de machine industrielles. Et pas que dans le processus de déplacement des machines. L’enjeu : l’espace disponible.
« Il faut regarder la superficie nécessaire, respecter les distances entre les panneaux électriques de la machine et les autres composantes ou autres machines. Il y a des distances à respecter, spécifiées par les manufacturiers, pour être capables de faire le service ou l’entretien de la machine. »
Car au moment de choisir une machine, ou de construire le bâtiment qu’il l’accueillera, il faut en effet penser à l’entretien et à l’espace nécessaire. Et pas qu’en espace plancher, mais aussi en hauteur. Car si l’entretien nécessite d’avoir accès à des points élevés sur la machine, une nacelle peut devenir essentielle, ce qui requiert l’espace pour cette nacelle.
Et selon Stéphane Fleet, c’est encore plus difficile dans les salles mécaniques de bâtiments industriels.
« Souvent, lors de la construction d’une usine, l’entrepreneur ne veut pas une grande pièce mécanique, qui est vue comme de l’espace perdu. Il veut plus de superficie pour la production. Mais s’il a les moyens de faire une plus grande salle mécanique, avec de gros équipements comme des compresseurs, et avec une facilité d’entretien pour réparer ou remplacer les machines, à longue échéance, ça va réduire les coûts. Une salle mécanique bien pensée pour l’entretien vient réduire les coûts. »
Mieux vaut prévenir
Pour Stéphane Fleet, la plus grave erreur à commettre, c’est de trop attendre avant de faire intervenir ceux qui seront chargés de transporter et installer les machines et équipements dans une usine. Et cette expertise va bien au-delà de la simple installation.
« Il faut évaluer l’espace qui sera nécessaire pour décharger à l’extérieur, ou entrer le camion à l’intérieur, pour faciliter le déchargement, s’il n’y a pas d’espace à l’extérieur pour décharger et temporairement entreposer la machine en attendant son installation. Il faut aussi prévoir un emplacement pour les équipements de levage et manutention des machines. Il est parfois nécessaire d’obtenir un permis de la ville pour stationner ces équipements ou même occuper temporairement une voie sur la rue. Et il faut penser aux limites en termes d’heures où on peut opérer. »
Mais l’implication des experts chargés de l’installation des machines dans une usine doit commencer dès le début du projet, au moment du design du bâtiment et des préparatifs en vue de la construction. Car les plans et la séquence de la construction du bâtiment peuvent avoir un impact énorme sur les coûts de manutention et d’installation des machines.
Idéalement, nous dit Stéphane Fleet, dès que la construction est prête à recevoir les machines plus volumineuses, le feu vert devrait être donné, avant même que tous les murs soient fermés. Car ces ouvertures peuvent faciliter le déplacement des machines.
« On livre et installe souvent avant la fin de la construction, parce que ça nous laisse des ouvertures qui nous permettent d’entrer les machines avant que le mur soit fait. Ça vient sauver des coûts. Mais il faut que le toit soit étanche pour protéger la machine. »
Prévoir une plus grande porte, même si celle-ci ne sera pas utilisée régulièrement, est également un choix judicieux, car cette porte permettra des manœuvres nécessaires pour l’entretien ou le remplacement de machines.
« Avant d’aller trop vite, il faut nous consulter, afin d’éviter de faire ces erreurs coûteuses », nous dit Stéphane Fleet. « Il faut aussi inclure le déménageur et installateur d’équipements dans les réunions de chantier. Il faut coordonner tout ça pour qu’on ne se nuise pas l’un l’autre, et qu’on puisse conseiller sur la séquence d’installation des tuyaux et autres éléments de la bâtisse. Quand tout est bien planifié, ça va bien. »
Bien gérer la séquence de réception des machines est aussi un point important, pour éviter que des machines qui seront installées plus tard dans le processus viennent encombrer les espaces extérieurs. Autre sage conseil, éviter d’entrer d’abord de plus petits équipements qui pourraient nuire au passage de plus grosses machines.
Des équipements à la hauteur
Le choix d’une entreprise pour la manutention et l’installation de machines industrielles est bien sûr lié à son expertise et ses compétences. On ne s’improvise pas installateur de machines industrielles. Cartes de compétences, formations diverses, équipements sécuritaires et une connaissance poussée des différents types de machines et de leurs particularités, pas question de couper les coins ronds.
Et à l’heure où les machines deviennent de plus en plus complexes et de plus en plus grosses (et donc lourdes), la flotte d’équipements de manutention et de levage vient aussi joueur un rôle important.
Stéphane Fleet confirme que ces équipements ont grandement évolué au fil des ans.
« Il y a aujourd’hui des équipements de levage plus sophistiqués qui ont été conçus pour certains types de travail. On a beaucoup d’équipements spécialisés. On a maintenant des patins téléguidés, des patins à air, avec lesquels tu peux facilement pousser des machines de milliers de livres. »
Et surtout, prévoir et prévenir. Ne pas attendre qu’il soit trop tard.
« Il faut que la firme qui gère le chantier soit consciente de tout ce que ça implique, le transport, le déplacement et l’installation de grosses machines ou équipements industriels. Ce n’est pas une pizza qu’on livre. Plusieurs sont à la dernière minute, et il arrive souvent qu’on soit obligé de dire non, parce que le délai est irréaliste. »
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