À l’approche du dévoilement du budget du gouvernement du Québec pour la prochaine année, le Magazine MCI a recueilli les demandes des grandes associations québécoises des entreprises, PME et des domaines industriels et manufacturiers.
Conseil du patronat du Québec (CPQ)
C’est le 18 février dernier que le CPQ rencontrait le ministre des Finances, M. Éric Girard, pour lui proposer dans un mémoire que le développement du capital humain, les investissements dans les virages numérique et vert et la résilience du système de santé soient au centre du budget à venir.
« Il n’est pas exagéré de dire qu’au Québec, on est à la croisée des chemins. Avec la COVID-19, le système de santé a eu un effet domino monstrueux sur la stabilité économique. Pour éviter qu’un tel scénario catastrophe se reproduise, mener une réforme en santé est urgent. La pénurie de main-d’œuvre et les changements climatiques sont les autres enjeux qui doivent préoccuper le gouvernement. Ce sont des défis de taille auxquels il faut s’attaquer maintenant au moyen d’investissements ciblés, une fiscalité compétitive pour nos entreprises et une immigration qui répond aux besoins du marché du travail et de nos régions », déclarait M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Afin d’augmenter la productivité et la croissance économique, le CPQ croit qu’il faut s’appuyer sur de plus grands investissements en éducation et en formation, mais aussi dans des équipements technologiques plus performants. Le virage numérique des entreprises, de même que leur transformation technologique, doit encore s’accélérer. Finalement, pour faire face aux défis environnementaux, le CPQ fait plusieurs recommandations en lien avec l’écofiscalité, l’efficacité énergétique et l’électrification des transports. Il faut aussi accélérer les investissements en technologie verte et renforcer le soutien financier au transport collectif et à la mobilité durable.
Sans surprise, l’immigration est encore un thème phare dans les demandes du CPQ. Le processus d’immigration, tant permanent que temporaire, nécessite des améliorations. « La pénurie de main-d’œuvre que nous vivons depuis 2019 touche aujourd’hui tous nos secteurs et cela ne va pas en s’améliorant. Avec les bons outils d’intégration et les ressources adaptés, le Québec peut assurément accueillir davantage d’immigrants économiques. Ceux-ci sont une richesse pour notre société. Québec et Ottawa sont certes parvenus à sceller des ententes intéressantes dans les derniers mois, mais il reste du pain sur la planche », justifie M. Blackburn.
Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ)
Du côté de MEQ, les entreprises manufacturières espèrent que le gouvernement misera davantage sur les entreprises manufacturières.
« Le gouvernement du Québec ne pourra pas réaliser sa vision économique sans les manufacturiers. Ce sont eux qui sont au cœur des grandes priorités économiques, notamment en ce qui concerne la hausse des exportations, la capacité de fabriquer des produits du Québec ainsi que la hausse de la productivité et de l’innovation. Dans ce contexte, il y a lieu de considérer leurs préoccupations dans le cadre de la préparation du budget. Il faut donner aux manufacturiers les outils nécessaires pour favoriser l’innovation et augmenter leur productivité et les aider à pallier la pénurie de main-d’œuvre », affirme Mme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de MEQ.
MEQ a proposé dans un mémoire prébudgétaire remis au Ministère, des recommandations qui concernent la favorisation de l’innovation et l’augmentation de la productivité du secteur manufacturier. Puisque la pandémie crée beaucoup d’incertitudes, MEQ propose d’assurer l’utilisation des bons leviers qui permettront aux entreprises de faire les investissements nécessaires. Il faut également stimuler l’innovation et favoriser davantage les activités de recherche et développement (R&D) pour se démarquer et pallier la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur manufacturier en mettant en place un incitatif financier pour les immigrants arrivés depuis moins de cinq ans qui travailleront en région, favoriser l’installation et l’intégration durable des travailleurs étrangers temporaires et en intensifiant les efforts pour mieux attirer et former les travailleurs du secteur manufacturier.
Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)
La FCCQ a aussi présenté au ministre Éric Girard ses attentes en vue du prochain budget du Québec. Elle recommande au gouvernement de prioriser ses actions afin de solutionner la rareté de la main-d’œuvre et assurer une reprise rapide de l’économie québécoise.
« Au Québec, la rareté de main-d’œuvre est le principal obstacle à la compétitivité des entreprises et à leur croissance. Depuis 2014, le nombre de Québécois en âge de travailler est en diminution et, selon les plus récentes projections démographiques, devrait continuer de décliner jusqu’en 2031. », affirme M. Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
La FCCQ a entre autres recommandé, au sujet de la main-d’œuvre, d’adopter un Chantier des compétences, une mise en place les mesures nécessaires pour aider à la rétention des travailleurs expérimentés, une modernisation de l’approche en formation continue en instituant le RVEFC (Régime Volontaire d’Épargne Formation Continue) et l’accélération de la réforme de l’immigration.
Au niveau du développement régional : « Pour nous, il est clair qu’une reprise économique ne peut être viable et durable si elle ne bénéficie pas à l’ensemble des régions du Québec. En ce sens, le gouvernement se doit de répondre aux besoins du milieu d’affaires œuvrant en région qui, en plus de chercher à se remettre de la pandémie, doit composer avec des enjeux propres à leur territoire », a souligné M. Milliard.
La FCCQ a mis de l’avant des recommandations pour faire face aux enjeux rencontrés par les entreprises en région, notamment :
Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI)
Crise de la pénurie de main-d’œuvre, lourdeur du fardeau fiscal des PME, impacts de la COVID-19 et augmentation des coûts pour les entreprises sont les sujets abordés par la FCEI lors de la rencontre avec M. Girard.
« Ayons l’ambition de donner une impulsion pour les PME de tous les secteurs économiques dans le prochain budget. Il est temps de faire confiance aux entrepreneurs et de mettre de l’avant des mesures fortes pour les aider à se relever et à les propulser pour assurer une économie florissante dans toutes nos régions », mentionne François Vincent, vice-président pour le Québec de la FCEI.
Selon une récente étude, la FCEI a démontré que Le Québec est la province qui vit le plus les impacts de la crise de la pénurie de la main-d’œuvre. Les chiffres sont inquiétants et devraient alarmer le gouvernement. « La pénurie de main-d’œuvre est le frein n°1 d’une très et trop grande majorité de PME. Sans action plus directe répondant aux demandes des entrepreneurs, le gouvernement du Québec met lui-même un bâton dans les roues de sa relance économique. Les demandes des dirigeants de PME sont claires et limpides : baisser les taxes et impôts, améliorer les crédits d’impôt pour les aider à attirer des travailleurs et prendre le virage de l’automatisation. Aussi, on doit faire plus sur le plan fiscal pour encourager le retour des personnes sur le marché du travail. Le ministre Girard doit éviter de privilégier certaines industries au détriment d’autres et adopter des mesures fiscales qui seront bénéfiques pour toutes les PME », insiste M. Vincent.
Positions communes avec les associations économiques
Rappelons que le CPQ, MEQ, la FCCQ, FCEI et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) ont annoncé des recommandations communes :
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