C’est du moins ce qu’affirment d’un commun accord Québec International, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et le CLD de Québec, trois organismes qui jouent un rôle dans le développement de la ville.
La crise économique de 2008 n’a pas eu de réelles conséquences, selon Juan Pablo Camacho, économiste chez Québec International. À son avis, la diversification des activités et l’investissement dans les secteurs à très forte valeur ajoutée et du savoir-faire ont permis à Québec de se démarquer.
À la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, on abonde dans le même sens. « Il y a un équilibre entre toutes les composantes, que ce soit les secteurs manufacturier, de l’appareil gouvernemental, des services et des assurances. De cette façon-là, nous protégeons notre économie. Et fait à noter, l’agronomie, les sciences de la vie et les technologies de l’information ont gardé le cap pendant la crise de 2008.
À l’heure actuelle, l’électronique et la fabrication de ses composantes et l’agronomie sont les deux secteurs qui se développent le plus », raconte Benoit Bernier, président de l’organisme.
De son côté, le Centre local de développement (CLD) de Québec estime que l’entrepreneurship manufacturier joue un rôle prépondérant dans la croissance économique. « Depuis trois ans, nous accompagnons plus de mille entrepreneurs dans leurs démarches pour de l’aide économique.
La région administrative de la Capitale-Nationale comptait 391 600 emplois en avril 2012, un gain de 29 900 emplois par rapport à la même période en 2011. L’accroissement de l’embauche s’est principalement observé dans le secteur des services. Le taux de chômage est passé de 7,1 % en avril 2011 à 5,6 % en avril 2012. La région a enregistré une augmentation de son taux d’emploi, passant de 61,7 % à 66,1 % pendant cette même période. Le taux d’emploi de la Capitale-Nationale était le plus élevé au Québec en avril.
C’est extrêmement vivant ce phénomène à Québec. Depuis le début de l’année, nous avons eu au-delà de 68 % de nouvelles demandes supplémentaires par rapport à 2011. Et la moitié des dossiers accompagnés sont pilotés par des jeunes de moins de 35 ans », indique Jacques Fiset, directeur général, CLD de Québec.
Résultat : la croissance économique fut de 2,4 % en 2011, contrairement à 2,1 % pour l’ensemble du Canada. « Après Edmonton et Vancouver, Québec figure au palmarès des régions métropolitaines avec les meilleurs résultats. Notre produit intérieur brut (PIB) est très diversifié.
Dans le secteur manufacturier, lequel représente 10 % de l’ensemble des activités de Québec, la répartition se lit comme suit :
En se hissant au Top 7 des villes les plus intelligentes au monde en janvier dernier, Québec venait de démontrer la richesse de sa communauté innovante et créative, selon les propos du maire Régis Labaume. « Au cours des prochaines années, notre action mettra l’emphase sur cette capacité plus que prometteuse comme annoncé au moment de la présentation de notre Stratégie de développement économique en 2011. »
Selon Québec International, les emplois du secteur manufacturier offrent de bonnes perspectives d’ici 2015.
L’économie du savoir élevé représente 15 % des activités économiques. « Entre 2006 et 2011, l’emploi a augmenté de 4,5 % dans ce secteur à l’intérieur duquel on y retrouve des entreprises qui fabriquent des appareils de précision, des produits électroniques, des appareils médicaux et machines en biopharmaceutique », ajoute Juan Pablo Camacho.
Celui-ci indique qu’il y a également le secteur du savoir moyen, c’est-à-dire la production de masse comme la transformation alimentaire. Le savoir élevé et le savoir moyen représentent à eux seuls 65 % des nouveaux emplois. « Grâce à la diversification économique de la région dans les secteurs à valeur ajoutée, cela crée un environnement à l’intérieur desquels les autres secteurs en tirent avantage. »
Selon les dernières statistiques, plus de 5 000 chercheurs travaillent dans les centres de recherche à Québec. « Notre positionnement nous favorise à l’échelle mondiale. Des efforts ont été déployés pour se comparer à d’autres villes. Notre objectif est d’innover et de rendre la ville encore plus attirante pour les investisseurs. Les autorités municipales sont ouvertes à développer l’approche intelligente. J’ajouterai aussi que 15 000 personnes travaillent dans le secteur des technologies de l’information. C’est pas rien », précise Juan Pablo Camacho.
« La région métropolitaine de Québec connaît actuellement un essor qui en fait une étoile montante au Canada et à l’international. La recherche, l’innovation, l’audace, et l’esprit de collaboration font maintenant partie de la signature économique de la région. La présence de Québec parmi l’élite mondiale des villes intelligentes en constitue une belle illustration, explique Carl Viel, président-directeur général de Québec International.
Au CLD, on partage le même point de vue. « Nous avons beaucoup soutenu le démarrage d’une coopérative dont l’objectif est de permettre aux usagers du cellulaire de se brancher à des réseaux sans fil un peu partout dans la ville. Cette entreprise, connue sous le nom de ZAP Québec, offre le service gratuitement et propose plusieurs applications intéressantes », ajoute Jacques Fiset.
Les résultats du premier trimestre de 2012 laissent croire que l’ensemble des gains réalisés en 2011 a un effet d’entraînement positif sur le début de l’année. Le marché de l’emploi est demeuré en hausse avec un gain annuel de 15 200 emplois. Les projets d’investissements se poursuivent alors que plus d’une centaine de chantiers d’une valeur approximative de 8 G$ sont en cours.
L’embauche s’est principalement accentuée du côté des services moteurs. Pour l’industrie de la construction, la création d’emplois a été plus calme en raison du départ d’un moins grand nombre de nouveaux chantiers
Soulignons aussi que la bonne tenue de l’emploi dans la région de Québec en ce début d’année s’est reflétée sur le taux de chômage. Il est d’ailleurs descendu à 5,8 % à la fin du mois de mars, contre 7,1 % l’an dernier. L’accroissement du nombre de travailleurs (+3,8 %), supérieur à celui de la population active (+2,4 %), expliquerait cette diminution.
Ainsi, la région administrative de la Capitale-Nationale comptait 391 600 emplois en avril dernier, un gain de 29 900 emplois par rapport à la même période en avril 2011. L’accroissement de l’embauche s’est principalement observé dans le secteur des services.
Pour ce qui est du taux de chômage, il est passé de 7,1 % en avril 2011 à 5,6 % en avril 2012. Le taux d’emploi était le plus élevé au Québec en avril. Les dernières statistiques indiquent que la valeur des exportations manufacturières est de 8 milliards de dollars et que 960 établissements exportent à l’extérieur du Québec.
Selon les résultats de l’étude Choix concurrentiels 2012 de KPMG, la région métropolitaine de Québec se classe au premier rang parmi les villes canadiennes et américaines comptant une population de 500 000 à 2 millions d’habitants. Elle occupe le 2e rang mondial dans cette même catégorie tout juste derrière Marseille et devant les villes de Calgary, Winnipeg, Edmonton, Raleigh et Austin.
Toujours selon l’étude de KPMG, il en coûte de 13,8 % à 20,5 % moins cher pour une entreprise en R-D (biotechnologie, essais cliniques, développement de systèmes électroniques) de s’installer à Québec par rapport à la moyenne des villes américaines. En divertissement numérique, l’avantage de 23,4 %, alors qu’il se situe à 12,4 % pour le développement de logiciels.
Les secteurs du matériel de télécommunications (4,6 %), des produits pharmaceutiques (4,3 %), des appareils médicaux (4,2 %), des produits électroniques (3,9 %), des produits chimiques (3,5 %) et des pièces de précision (2,9 %) sont aussi visés.
Outre l’industrie du savoir et de la haute technologie à valeur ajoutée, l’industrie du jeu vidéo semble poursuivre son ascension. Selon Service Canada, plusieurs entreprises sont associées à de grands noms de l’industrie, ce qui contribue à leur stabilité ainsi qu’à l’obtention de contrats pour le développement de nouveaux jeux pour les différentes consoles dont la nouvelle console 3D.
De nouveaux créneaux se développent : jeux que l’on peut jouer sur les réseaux sociaux et l’Internet mobile, l’animation, les technologies 3D, les effets spéciaux pour le cinéma, l’assurance-qualité ainsi que le développement du marché du jeu pour les téléphones cellulaires intelligents.
Certaines entreprises ont modifié leur modèle d’affaires et assurent leur indépendance en développant des titres originaux alors que d’autres peaufinent leur expertise dans le créneau des nouveaux contrôleurs de jeu (Xbox Kinect, PlayStation Move). Le dynamisme de l’industrie s’accompagnera d’embauches supplémentaires.
L’industrie des télécommunications se porte mieux. Les fournisseurs de services réalisent des investissements majeurs afin d’offrir à leurs clients tous les nouveaux services désormais disponibles par le développement technologique. Dans cette perspective, Bell a annoncé des investissements de 225 millions de dollars sur trois ans dans la région pour développer son réseau de fibres optiques jusqu’au domicile de ses abonnés. Une soixantaine d’emplois seront créés pour l’installation de l’équipement. Telus et Rogers ont également annoncé des investissements à leur réseau de télécommunication pour améliorer la couverture territoriale, la qualité du signal, la capacité et la vitesse de transport des données.
Le transport par camion est un sous-secteur important de l’industrie du transport. Il concentre environ 30 % de l’emploi total de cette industrie dans la région. Le camionnage assure la presque totalité du transport local et interurbain des marchandises. Efficace pour le transport de marchandises sur de courtes distances, le camionnage a l’avantage de la flexibilité et de la rapidité.
Au cours des dernières années, le niveau d’emploi de ce sous-secteur s’est abaissé, victime, entre autres, de dommages collatéraux du déclin de l’industrie de la fabrication et de l’industrie forestière. La réorganisation des centres de distribution (notamment ceux liés au secteur de l’alimentation) a également affecté l’industrie.
En 2010, la situation du transport par camion s’est redressée un peu mais le niveau d’emploi demeure toujours nettement inférieur à celui d’avant récession. Les perspectives de temps meilleurs pour le secteur de la fabrication et l’amélioration progressive des exportations et des importations devraient favoriser le transport routier.
Le secteur des technologies de l’information jouit de circonstances favorables. D’un côté, les stratégies gouvernementales misent sur le développement de l’économie numérique afin d’améliorer la capacité des citoyens, des entreprises et des organisations gouvernementales à tirer profit des possibilités offertes par les technologies numériques.
De l’autre, le contexte de reprise économique et le retour aux profits des entreprises incitent celles-ci à accroître leurs investissements et dépenses en nouvelles technologies afin de supporter le développement de leurs affaires. Les entreprises doivent constamment assurer l’efficacité de leurs systèmes et procédés informatiques pour garantir le bon fonctionnement de leurs communications et de leurs transactions, non seulement avec leurs clients et leurs partenaires, mais aussi entre les différents services de l’entreprise.
7e région métropolitaine au Canada (nombre d’habitants)
Superficie : 3 349 km2
Population : 765 706 (2011)
Population active: 445 200 (janvier 2012)
Nombre d’emplois : 433 500 (avril 2012)
PIB : 26,3 milliards $CA (T-3 2011)
Salaire moyen : 40 849$CA (T-4 2011)
Revenu personnel disponible par habitant : 30 936$CA (T-3 2011)
Valeur du portefeuille d’investissement publics et privés en cours ou annoncés : 12,0 milliards $CA
Valeur des exportations manufacturières : 8 G $CA (données 2007)
960 établissements exportent à l’extérieur du Québec (données 2007)
Selon Québec International, les emplois du secteur manufacturier offrent de bonnes perspectives d’ici 2015. C’est notamment le cas dans la fabrication de produits électriques, électroniques et informatiques, alors que la croissance annuelle prévue sera de 2 % à 3 %. Pour la fabrication de produits métalliques, de bois et de meubles, elle sera de 2 %.
À la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, l’enjeu des prochaines années est de travailler sur l’entrepreneuriat. « Ça peut être du coaching, du mentorat d’affaires, nous travaillons très fort là-dessus. De concert avec l’organisme SAGE, nous avons mis sur pied un comité entrepreneuriat pour permettre à des entrepreneurs chevronnés d’offrir des conseils à d’autres entrepreneurs qui ont des besoins spécifiques selon l’évolution de leur entreprise », indique Benoit Bernier.
À son avis, lequel est partagé par Québec International, le défi de Québec repose sur la main-d’œuvre qualifiée. Un enjeu de taille confirmé par un sondage de Québec International auprès des entrepreneurs de Québec. Les résultats démontrent clairement que 78 % éprouvent de la difficulté à recruter du personnel qualifié tels soudeurs, machinistes d’entretien, outilleurs, etc.
Quant au CLD de Québec, Micheline Audet, conseillère en développement local, secteur manufacturier, la relève devient un enjeu pour les prochaines années.
« L’âge croissant des entrepreneurs doit être sérieusement envisagé pour assurer une relève adéquate. De plus,
j’ajouterai qu’en 2009 nous avons formé des groupes de discussions à l’issue desquels il a été démontré qu’il fallait éviter les dédoublements en aide financière et en consultation. Un intervenant qui a développé une bonne relation d’affaires avec l’entreprise est le mieux positionné pour la guider vers les bonnes ressources. »
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