Partager :
Auteur:  

« Actuellement, il y a une crise conjoncturelle. Il y a dans le monde un recul de l’acier et du béton au profit du bois qui, sous les indicateurs environnementaux, déclasse tous les autres matériaux. Il faut se préparer pour le jour où pointera une nouvelle demande, par exemple, pour des maisons à ossature de bois, dans l’institutionnel où il y aura plus de bois apparent à l’intérieur des édifices et aussi dans le non-résidentiel de trois étages et moins », soutient Richard Savard, responsable du dossier forêt à la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent.

Dans une quinzaine d’année, la forêt du Bas-Saint-Laurent sera complètement renouvelée.

Au plan environnemental, le bois a une longueur d’avance sur les autres matériaux puisque son cycle du carbone est neutre. Un mètre cube de bois emmagasine pendant des dizaines d’années une tonne de CO2. Le bois est recyclable sans produire à nouveau du CO2 contrairement au fer, au béton ou à l’aluminium. Le bois-énergie par déchiquetage se fait sans émission de CO2 dans les nouvelles chaufferies de bois. « L’utilisation polyvalente de la forêt, la reconnaissance des forêts de proximité pour les communautés locales et l’aménagement multi-ressources seront aussi au cour de ce changement et de moins en moins dans les produits de commodité comme le bois d’ouvre.

Dans une quinzaine d’années, la forêt du Bas-Saint-Laurent sera complètement renouvelée. Le tiers des boisés aura alors été régénéré depuis le début des années 1980. Cette nouvelle forêt est aussi marquée par l’arrivée de grandes entreprises acéricoles, la certification forestière des produits destinés à l’industrie et une charte de la forêt privée qui compose la moitié du couvert forestier du Bas-Saint-Laurent.

La forêt acéricole

Avec plus de 1 000 entreprises acéricoles et 6.5 millions d’entailles, le Bas-Saint-Laurent est la deuxième région productrice d’eau d’érable au Québec avec en 2002, près de 20 % de la production totale québécoise. (15 millions de livres). 40% des entreprises acéricoles québécoises qui ont environ 25 000 entailles se retrouvent dans la MRC du Témiscouata. Le chiffre d’affaires, à la ferme, est de 130 M $ sans compter les produits transformés comme les alcools à base de sève d’érable.

Des producteurs forestiers

Les producteurs forestiers abordent aussi le virage de l’utilsation polyvalente de la forêt avec un plan d’action dont l’augmentation du rendement des boisés privés de 2.1 mètres à 3 mètres cubes à l’hectare. Les quelque 10 000 producteurs forestiers bas-laurentiens livrent aux usines de transformation de la région 40 % de leur approvisionnement.

Les producteurs bas-laurentiens appliquent aussi une charte qui vise à augmenter les bénéfices économiques, environnementaux, sociaux et culturels de la forêt privée au profit des futures générations dans une perspective de développement durable.

Laboratoire naturel

Il y aussi l’aménagement d’un grand laboratoire naturel sur le terrain d’expérimentation de la forêt d’enseignement et de recherche du Lac Macpès, située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Rimouski.

Cette forêt comprend des dizaines de capteurs et des arbres ceinturés de senseurs électroniques.

Pendant plusieurs générations, des arbres seront auscultés de leur sommet jusqu’à un mètre dans le sol comme si plusieurs stéthoscopes avaient été jetés sur des dizaines d’hectares de forêt.

« C’est comme une sorte de vigile qui nous permettra de voir pousser les arbres en diamètre et en longueur. Par exemple, durant l’hiver, avec nos capteurs, notre équipe sera mieux à même de voir les effets de réchauffement qu’on connaît pendant certaines périodes de l’hiver, mais dans une optique des effets à long terme », décrit Luc Sirois, professeur de biologie et titulaire de la Chaire de recherche sur la forêt habitée de l’Université du Québec à Rimouski ( UQAR).

Les connaissances acquises au fil des années permettront de mieux adapter les activités d’extraction de la matière ligneuse à la capacité de régénération des systèmes forestiers et de connaître l’impact à long terme du changement climatique et des opérations sylvicoles sur le régime hydrique et le cycle des éléments nutritifs.

L’ex-Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent a aussi apporté sa contribution, par exemple, en prenant les devants avec le programme de certification forestière environnementale « CertificAction ». La certification environnementale des forêts est maintenant exigée par les acheteurs qui veulent d’assurer que cette matière première n’est pas victime d’une surexploitation.

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs