1
Jun

De l’amande au chocolat québécois !

Partager :
Auteur:  

Selon Christine Dion, conseillère en transformation alimentaire au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), secteur Outaouais, « depuis que le ministère a mis en place une stratégie de soutien à la transformation alimentaire avec une série de 10 programmes, cela a suscité un très grand intérêt de la part des entreprises. » La région de l’Outaouais est stratégiquement bien située pour une entreprise industrielle agroalimentaire avec l’énorme potentiel du marché de Gatineau-Ottawa et de ceux de Montréal et Toronto.

Pâte d’amande Edde

Jean Edde, propriétaire de « Pâte d’amande Edde » a décidé de profiter de la crise économique.Grossiste en produits dont se servent les artisans pâtissiers et chocolatiers depuis maintenant vingt et un ans, il veut compléter son offre pour en faciliter l’exportation. « Lorsque j’ai lancé mon idée de projet d’agrandissement, c’était le début de la récession. Je me suis dit que c’était le temps d’investir parce que lorsque la récession sera terminée, moi, je serai prêt à répondre à la demande et à offrir une gamme complète de produits » raconte le fondateur de l’entreprise, Jean Edde, qui n’a pas hésité à investir 1,6 million $, dont 250 000 $ provenant d’un prêt remboursable de Développement économique Canada (DEC).

Pendant que monsieur Edde nous parle, il surveille du coin de l’œil les travaux d’agrandissement et l’installation des nouveaux appareils. Il ne ménage pas ses efforts, ni son temps. Il est sur place depuis 5 h 15 pour s’assurer que tout est dans les délais et pour répondre aux imprévus même si tout a été rigoureusement planifié depuis longtemps. Monsieur Edde est un homme dynamique et souriant qui ne fait pas ses 72 ans.

Aujourd’hui, Jean Edde, exporte plus de 50 % de sa production au Moyen-Orient, en Asie et aux États-Unis. En plus de la pâte d’amande, il fabrique des préparations à gâteaux, à muffins, à beignes, en plus de plusieurs produits comme des nappages utilisés par les pâtissiers et les boulangers. C’est important pour monsieur Edde « de répondre aux besoins du client.

Dans mon cas, j’expédie par conteneur. Il faut remplir ce conteneur. Si le client ne commande qu’un seul item, le conteneur ne sera pas plein. Donc, j’augmente mon offre de produits pour que le client puisse trouver chez moi, tout ce qui lui est nécessaire dans l’exercice de son métier de boulanger, pâtissier ou chocolatier ».

Jean Edde est à son deuxième agrandissement. « Il ne faut pas avoir peur d’oser. Il ne faut jamais perdre de vue son objectif d’entrepreneur. » Après avoir ouvert l’entreprise en novembre 1989, il lance son premier agrandissement en 2004. À chaque fois, l’entrepreneur ajoute de nouveaux équipements pour élargir la liste des produits.

« Je veux offrir toute la gamme des ingrédients qui sont nécessaires aux pâtissiers et chocolatiers dans leur travail. En 2004, j’ai ajouté les produits pour garnir les intérieurs de tartes et les glaçages à gâteaux. En 2010, ce sont les pépites de chocolat pour boulangerie et les différents bonbons chocolatés pour toutes occasions qui s’ajoutent », mentionne l’entrepreneur d’origine libanaise.

Ce que peu de gens savent, c’est « Pâte d’amande Edde » à Gatineau, est le seul au Québec à produire de la pâte d’amande dans un pays où l’amandier ne pousse pas. L’histoire commence en 1987 alors qu’il était propriétaire de Edde’ s Bakery and Pastry à Ottawa. Son fournisseur de pâte d’amande lui annonce une hausse de cinq dollars le kilo. Il décide d’en fabriquer lui-même puisque tout le monde en Canada l’importe et vend sa pâtisserie pour construire la seule et unique usine de pâte d’amande au Canada.

L’entreprise du boulevard de l’Aéroport à Gatineau compte maintenant plus de 27 000 pieds carrés et emploi quinze personnes. Trois autres personnes s’ajouteront bientôt à l’équipe. Au Canada, la chaîne de supermarchés Loblaw vend notamment sa pâte d’amande en tube. D’autres endroits spécialisés vendent quelques-uns de 200 produits fabriqués par EDDE.

D’autres projets

Jean Edde n’envisage pas la retraite. « J’aime travailler. Je suis en bonne santé », dit-il. À la veille de faire les premiers essais des nouveaux équipements, le propriétaire est déjà à travailler pour obtenir d’ici le mois de juin, la certification religieuse juive casher pour tous les produits. Il se donne encore deux ans avant d’aller percer le marché européen en participant au prestigieux salon de l’alimentation, le SIAL en France et IBA en Allemagne.

Lire notre plus récent magazine
Nos annonceurs