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Apr

CPQ – vers une relance économique résiliente et durable

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Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a dévoilé par communiqué sa Feuille de route pour une relance économique résiliente et durable 2021-2022, un document qui passe en revue les enjeux fondamentaux et propose une série de recommandations aux décideurs publics.

« Cette feuille de route matérialise la vision d’un Québec qui sera plus fort économiquement, plus durable et plus inclusif. Elle est à la fois une analyse économique et un guide de travail destinés à tout intervenant soucieux de s’inscrire dans la relance », explique M. Karl Blackburn, président et chef de direction du CPQ.

Qu’en est-il de la position des entreprises industrielles, manufacturières et des grands travaux dans cette réflexion? Est-ce que les compagnies de ces secteurs, pleinement touchées, en perte de ressources et de moyens, peuvent faire partie de la route qu’entrevoit de CPQ? Regardons le tout de plus près.

Soutien aux plus touchés

Bien que le dépistage et la vaccination sont les premiers facteurs de réussite de cette relance inégale, où des secteurs fonctionnent au maximum de leur capacité alors que d’autres sont toujours en mode attente, le CPQ attend, comme plusieurs, une réponse adaptée des gouvernements pour soutenir les secteurs qui connaissent des temps difficiles. Plusieurs annonces ont fait la une depuis les dernières semaines pour les secteurs industriels et de grands travaux, mais il semble que le tout ne touche que la surface du problème.

Si l’urgence à court terme demeure le soutien aux secteurs les plus durement touchés, tels que le tourisme et l’aérospatial, les entreprises manufacturières se disent prêtes à se mettre en marche, et ce malgré le manque de main-d’œuvre et la difficulté à innover.

D’ailleurs, le document du CPQ explique que le chemin de la relance économique devrait suivre deux grandes voies principales, celles du rehaussement du capital humain, tant en quantité qu’en qualité, et de l’investissement par les entreprises, particulièrement en innovation.

Le capital humain et l’innovation

Identifiée comme un enjeu crucial par le CPQ dès la première minute suivant la présentation du budget provincial 2021-2022, la pénurie de main-d’œuvre est criante et constitue un réel risque pour l’économie du Québec, et même pour la pérennité des régions. La situation ne cesse de s’empirer, comme le révèle un nouveau sondage effectué auprès des membres du CPQ et de son réseau, indiquant que 94 % des entreprises, de toute taille, de tous les domaines d’activités et de toutes les régions, sont touchées.

Si certaines entreprises envisageaient d’investir dans l’automatisation de leurs processus, elles confirment toutefois devoir retarder, ou annuler, leurs projets d’investissements en raison du manque de personnel. Près de 40 % des répondants se retrouvent dans cette situation. Chez les entreprises de 250 employés et plus, c’est encore pire : elles sont 45 % à freiner leurs investissements et 53 % à refuser des contrats.

Le CPQ propose une série de mesures dans sa feuille de route afin de compenser pour cette pénurie et pour stimuler les investissements. Par exemple, il faut augmenter l’immigration économique permanente et raccourcir les délais de traitement des demandes. On souhaite également encourager le prolongement de la vie active des travailleurs d’expérience, améliorer la disponibilité des services de garde dans toutes les régions et renforcer les services de formation continue des établissements d’enseignement supérieur qui peuvent permettre le rehaussement des compétences. De plus, il faut stimuler le virage technologique, l’automatisation, la robotisation et l’investissement en équipements numériques, par exemple grâce à un amortissement à 100 % sur tous les actifs.

« Pour éviter de voir des entreprises tomber au combat, il faut des réponses multiples et créatives : c’est compter à la fois sur le rehaussement des compétences, un bassin de travailleurs plus diversifiés et bien sûr, une immigration économique plus importante. Les investissements doivent être au rendez-vous, car le virage technologique accentué par la pandémie nous a propulsés d’un coup vers le XXIe siècle », ajoute M. Blackburn.

L’opportunité de réussir un virage vert

Le mouvement inévitable de la lutte aux changements climatiques devenant un axe prioritaire, le CPQ est également d’avis que cette crise économique doit être l’impulsion apportant les changements nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en saisissant les opportunités économiques liées au développement durable et que les gouvernements devraient accompagner les entreprises vers ce virage résolument vert et mettre à leur disposition tous les moyens fiscaux et règlementaires pertinents.

Le CPQ recommande d’ajouter des critères de performance environnementale dans les appels d’offres, d’accélérer la mise en place des protocoles d’évaluation des crédits compensatoires dans le cadre du marché du carbone, de favoriser les initiatives en économie circulaire qui vise à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, et d’assurer le développement d’autres énergies renouvelables (notamment le gaz naturel renouvelable, la biomasse et la biométhanisation, l’éolien et le solaire), en sus du soutien aux filières liées à l’électrification.

« Cette feuille de route nous guidera toute l’année dans nos interventions et bien au-delà. Le contexte actuel est unique, les défis et les opportunités le sont tout autant. Ensemble, on peut se donner les moyens de définir un Québec à la hauteur de nos ambitions », conclut M. Blackburn.

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