Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) tenait le 29 septembre dernier le Colloque sur les prévisions salariales 2023. Faisant suite à la parution de leur Dossier spécial – Prévisions salariales 2023, et bien que plusieurs entreprises mentionnent être encore en attente de leur approbation budgétaire, on retient que les employeurs du Québec prévoient un budget supplémentaire moyen de 4,1 % (excluant les gels) en 2023.
« Considérant qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre et un nombre record de postes vacants, la dynamique de hausses salariales historiques n’a rien de surprenant. Les employeurs doivent être attrayants dans leur offre de rémunération. Cette situation s’intensifie d’année en année. Évidemment, l’inflation en ajoute une couche. Par contre, la marge de manœuvre d’un grand nombre d’entreprises se retrouve réduite dans ce contexte inédit, surtout qu’une récession n’est pas exclue », déclare Mme Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef du CPQ.
Les gels de salaires se font de plus en plus rares. Seulement 1 % des organisations songent à y recourir en 2023.
Encore une fois cette année, quelques secteurs d’activités se démarquent par des augmentations plus élevées : technologies de l’information (4,7 %), services immobiliers (4,7 %), services professionnels (4,5 %) et fabrication (4,4 %).
Des ajustements « spécial inflation »
Selon l’une des enquêtes, environ le tiers des organisations envisagent d’offrir des ajustements hors cycle pour contrer l’inflation.
« Les données démontrent que les employeurs sont sensibles à la réalité de l’inflation et des répercussions sur le personnel. Ils n’ont pas le choix d’être proactifs parce que le marché du travail change extrêmement rapidement. On s’éloigne de l’époque où l’évaluation de rendement se faisait une fois par année. On constate aussi que les leviers pour fidéliser les employés se diversifient et se multiplient », conclut M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Il est toutefois important de noter que la question salariale n’est pas toujours le principal facteur de rétention en entreprise. D’après un sondage mené à l’automne 2021 par Normandin Beaudry, c’est la flexibilité qui trônait au sommet des raisons évoquées par les employés pour demeurer en poste. Le salaire n’arrive qu’au troisième rang.
Le document a été produit en collaboration avec les firmes Solutions Mieux-être LifeWorks, Mercer, Normandin Beaudry, PCI Rémunération-conseil et Willis Towers Watson de même que le Regroupement Loisir et Sport du Québec : le Dossier spécial des prévisions salariales 2023.