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Aux dernières nouvelles, la recension de mars 2008 du Conseil du bâtiment durable du Canada, indiquait que pour 5 projets certifiés LEED au Québec on en trouvait plus de trente en Colombie Britannique et plus de quarante en Ontario.

Il est vrai que le climat y est peut-être plus clément et propice, mais cela n’explique pas pour autant le retard que le Québec accuse dans ce secteur de l’industrie. On s’en désole d’autant plus quand on sait que la consommation d’énergie des immeubles contribue à hauteur de près de 30% de la production des gaz à effet de serre au Canada.

La philosophie LEED:

Établis par le US Green building Council, un organisme américain depuis 1995, les standards de qualité environnementale des bâtiments durables doivent tenir compte de plusieurs éléments. D’abord, la construction doit se faire en tenant compte du principe des 3R, c’est-à-dire la réduction des déchets et des ressources utilisées, la réutilisation des matériaux et leur recyclage.

C’est que le caractère écologique du projet suppose autant que possible une utilisation optimale des ressources épuisables, l’idée étant de réduire au maximum «l’empreinte écologique» des nouvelles constructions. Ensuite, les projets doivent être élaborés en fonction des technologies permettant de respecter l’environnement en termes d’efficacité énergétique pour l’éclairage, l’utilisation de l’eau et du chauffage.

C’est d’autant plus important que ce sont les principaux critères en vertu desquels sont évaluées les nouvelles constructions visant l’obtention de la certification LEED.

Des normes sévères:

Il existe quatre niveaux de certification: certifié, argent, or et platine qui peuvent chacune être obtenue en fonction du niveau de performance atteint pour les différents critères à respecter. Sur le site Internet de l’école polytechnique de Montréal, d’où sont tirées presque textuellement les informations qui suivent, on décrit dans le détail le système de pointage employé et les notes attribuées en fonction des éléments suivants.

Premièrement, est examiné le choix du site de construction qui doit être durable, c’est-à-dire permettre un redéveloppement de friches industrielles, une gestion des eaux pluviales, un transport alternatif, une perturbation minimale du terrain et une diminution de la pollution lumineuse.

Deuxièmement, sont évaluées les mesures de conservation de l’eau qui impliquent un aménagement paysager nécessitant peu d’eau, des technologies innovatrices en matière d’eaux usées (pour l’eau des toilettes par exemple) et une réduction de l’utilisation de l’eau par un système de récupération d’eau de pluie entre autres.

Troisièmement, il faut prévoir une optimisation de la performance énergétique, des systèmes d’énergie renouvelables (comme la géothermie), une énergie verte (comme des panneaux solaires ou une maximisation d’utilisation de la lumière du jour par de nombreuses fenêtres) et élimination des HCFC et Halons.

Quatrièmement, un souci doit être porté aux matériaux et ressources qui, autant que possible, doivent être de provenance locale, réutilisées, certifiées bio quand c’est possible comme c’est le cas pour le bois et finalement, prévoir une gestion des déchets.

Enfin, la qualité de vie environnementale de l’édifice doit être aussi prise en compte. Cela implique un contrôle du CO2, un système de ventilation plus efficace et un contrôle thermique.

Appui gouvernemental:

Les bâtiments contribuent de manière très significative à la consommation totale de l’énergie, comme le montrent les enquêtes de Ressources naturelles du Canada disponibles en ligne. En plus des programmes Éco-énergie qui octroient des subventions aux particuliers et aux acteurs du secteur industriel pour une amélioration du rendement énergétique de leur bâtisse, le gouvernement du Canada prévoit aussi différentes mesures incitatives pour la mise sur pied de projets LEED.

Il est possible, par exemple, de recevoir des subventions pour les coûts supplémentaires engendrés par le choix d’une construction LEED. Bien qu’à long terme, des économies notables sont à escompter, c’est au moment de la conception que les coûts peuvent parfois s’avérer légèrement plus élevés.

Nous demeurons, malgré cela, bien loin des réalisations d’une ville comme Seattle où l’éco-construction est partie intégrante du plan d’urbanisation. Il faut s’en inspirer et reconnaître le potentiel de développement de ce secteur de la construction verte, qui représente, pour le moment, moins de 2% des constructions totales en Amérique du Nord.

Il faut espérer que les opportunités d’affaires stimuleront un leadership de l’industrie écologique encore embryonnaire au Québec.

Source: http://www.polymtl.ca/infochantiers/lassonde/batimentvert/leed.php

Myrna Chahine Professeure de philosophie Cégep Marie-Victorin

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