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Cognitum : un réseau pour aider le secteur forestier à sortir de la crise

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C’est la raison pour laquelle le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) vient de mettre sur pied le réseau de gestion de connaissances Cognitum – Secteur forestier, pour mettre en lien les organisations de recherche, universités, centres de transfert technologique et experts du secteur avec l’ensemble des entreprises et intervenants du secteur forestier québécois.

« Il est évident que ce réseau va permettre à tous de travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes. Chacun a une partie de la solution et il s’agit de tout mettre en œuvre pour en arriver à une solution finale », explique Richard Tremblay, vice-président, Information stratégique et conformité des produits à l’exportation au CRIQ.

Depuis des années, l’industrie forestière québécoise vit des moments très difficiles et la situation ne semble pas s’améliorer. Mais il y a une lumière au bout du tunnel. C’est du moins ce que prétend Yves Dessureault, directeur, Innovations vertes et Valorisation de la ressource forestière, CRIQ.

« Certes, il y a des produits qui sont plus problématiques que d’autres à cause des perspectives d’un marché en récession. Mais il y a d’autres raisons comme celle de la fin du cycle de vie. C’est le cas du papier journal. Oui, nous allons continuer d’avoir des usines de pâtes et papiers, mais la production ne sera plus la même. Il faudra innover et trouver de nouveaux créneaux beaucoup plus intéressants pour la fibre secondaire issue de la mise en copeaux. Des questions et des repositionnements dans de nouvelles filières sont appelés à surgir, notamment sur l’approvisionnement actuellement expédié pour ce genre de fabrication. »

Énergie verte

Au CRIQ, l’urgence d’agir rapidement et efficacement est bien palpable. Des experts des milieux universitaires, spécialistes en recherche et intervenants en développement économique sont tous mis à contribution pour mettre l’épaule à la roue. La bioénergie, le bio-diesel et l’énergie verte sont trois filières susceptibles d’être exploitées par l’industrie forestière au cours des années à venir.

« Dans les diverses essences de bois, il existe des molécules qui peuvent être exploitées pour des applications à développer. Pour y parvenir, il faut une stratégie diversifiée afin qu’une multitude d’entreprises puisse tirer profit de cette fibre », ajoute Yves Dessureault.

Le rôle de Cognitum

Le mandat premier de Cognitum est de partager les connaissances, les technologies, l’information stratégique et les expertises disponibles dans toutes les régions du Québec. L’innovation est à l’avant-scène. En moins de quelques mois, le CRIQ a reçu l’inscription de 180 experts et son objectif d’atteindre les 200 utilisateurs est presque déjà complété. Même des experts à la retraite ont accepté de joindre les rangs du groupe pour partager leurs connaissances avec leurs pairs.

« L’objectif derrière tout ça est de créer une mémoire collective et nous sommes sur le bon chemin. Nous voulons rendre l’expertise disponible à plus grande échelle avec le moins d’intervenants possibles.»

Cette nouvelle plateforme comporte trois parties. La première est la bibliothèque de données qui regroupe des documents pertinents sur des thématiques stratégiques et opérationnelles choisies par les partenaires. Chaque utilisateur du réseau peut apporter une valeur ajoutée aux documents.

La deuxième partie est un forum de discussions. Des experts se mettront au défi pour trouver des réponses à des questions et des solutions aux problèmes exprimés.

Finalement, la troisième et dernière partie est la cartographie des compétences. Elle vise à faire connaître tous les experts du réseau à l’ensemble des entreprises et intervenants du secteur forestier.

Avenir prometteur

Pour Yves Dessureault et Richard Tremblay, le bois est un matériau vert à l’échelle mondiale et son avenir est assuré. Il suffit d’être patient et les résultats viendront, disent-ils. Il s’agit simplement de lui donner une nouvelle direction.

« Je crois fermement que la reprise du marché du bois est sur le point d’être relancé. Ce qui signifie que la consommation en matériaux de construction est appelée à repartir, ce qui devra mettre un baume à la problématique. Pour ce qui est du rééquilibre de la filière, ça va prendre des décisions concertées de la part des municipalités, des gouvernements et des entreprises. Sinon, l’effet du marché va faire son temps et des entreprises vont disparaître. Avant de les remplacer, cela ça prendre un certain temps. Il y a des logiques à changer dans l’industrie pour obtenir les résultats escomptés », soutient M. Dessureault.

C’est le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) qui a apporté un soutien financier de 45 000 $ pour la mise sur pied de Cognitum. D’autre part, chez FP Innovation, on croit fortement que la forêt est appelée à jouer un rôle fondamental dans le cadre de la préservation de l’environnement.

Et en ce sens, le vice-président de l’entreprise, Hervé Deschênes, affirme que l’industrie n’a pas le choix de changer son modèle d’affaires et son approche pour survivre. Ce qui, dit-il, est déjà en cours, puisque plusieurs nouveaux édifices sont construits en bois, comme ce sera le cas dans la Cité verte à Québec.

À l’Université Laval, le doyen de la faculté de foresterie, Robert Beauregard, abonde dans le même sens. Il indique que les entrepreneurs forestiers ont un gros défi à relever dans la mesure où les émissions de gaz carbonique devront être neutres.

Quant au maire de Québec, Régis Labeaume, il soutient que l’innovation est la voie de l’avenir pour le développement de l’industrie forestière du Québec. Non seulement le Québec doit-il investir, mais Ottawa doit en faire tout autant en recherche et développement.

Dans le cadre de la Semaine du bois, qui s’est déroulée en septembre dernier, la chef de l’opposition officielle, Pauline Marois, a réitéré que le bois était fondamental pour l’économie du Québec. « Malgré les multiples plans d’aide, des milliers de travailleurs de la forêt en ont subi les contrecoups. Il est primordial de se retrousser les manches ; cela ne doit pas nous empêcher de développer la fierté des Québécoises et Québécois envers la ressource du bois, un produit noble, renouvelable et écologique. »

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