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Apr

CMP solutions mécaniques avancées – Manufacture

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Par Eric Bérard

Qu’ont en commun votre iPhone, une station de location de vélos en libre-service et une unité de stockage d’énergie de 45 000 livres? Ils portent tous, à des degrés divers, la signature de CMP solutions mécaniques avancées, dont le siège social se trouve à Châteauguay.

Ne cherchez toutefois pas le logo de CMP ni même une mention de son nom sur ces items, puisque l’entreprise québécoise travaille incognito, fournissant des assemblages électromécaniques à des fabricants d’équipement d’origine (OEM dans le jargon) qui, eux, vendent le produit à l’utilisateur final.

« On est comme leur bras manufacturier », résume Alain Prévost, vice-président, amélioration continue et qualité chez CMP, à l’occasion d’une entrevue au Magazine MCI.

À titre d’exemple, l’entreprise a réalisé certaines des composantes des portières des voitures de métro Azur. Pas les voitures en entier, mais des pièces qui peuvent néanmoins avoir un grand impact sur la qualité de l’expérience des usagers.

CMP dessert six secteurs d’industrie : train léger et transport ; équipement capital ; sécurité et inspection ; stockage d’énergie ; kiosque et libre-service ; stockage industriel et automatisation.

Deux usines sont mises à contribution pour réaliser les assemblages qui peuvent parfois être très complexes. Celle de Châteauguay, qui fait 220 000 pieds carrés et qui sera bientôt agrandie de 75 000 pieds carrés supplémentaires, et une autre de 250 000 pieds carrés à Binghamton, dans l’État de New York.

À ces installations, il faut ajouter un centre de distribution de 140 000 pieds carrés à Cornwall, en Ontario, tout près de la frontière américaine.

« L’usine de Binghamton a une spécialité dans l’usinage et dans la production de composantes de plus grandes dimensions. Donc les équipements qui sont dans cette usine-là sont plus compatibles à de grosses composantes tandis que l’usine de Châteauguay, historiquement, a toujours été plus axée sur des composantes de plus petite taille », explique M. Prévost.

C’est ainsi que, pour certains contrats, des composantes vont être produites à Châteauguay puis expédiées dans l’État de New York où l’on procédera à l’assemblage destiné au client OEM.

L’inverse peut également se produire quand Châteauguay a besoin de composantes qui demandent de l’usinage. Alors c’est New York qui prend le relais pour cette étape de la production.

Des composantes par milliers

Et lorsqu’on parle d’assemblages complexes, qu’il suffise de mentionner qu’un produit typique de CMP peut avoir 300 composantes à l’intérieur, et que chacune de ces 300 composantes peut avoir 4 à 5 composantes qui les constituent.

« Ça fait beaucoup, beaucoup de pièces à produire pour arriver à la fin avec cet amalgame », indique l’expert de CMP.

L’entreprise est spécialisée dans la fabrication de type « high-mix low-volume », c’est-à-dire que ses clients lui commandent des composantes très variées, mais en petites quantités, des commandes qui vont revenir une fois par mois ou une fois par année.

C’est très stimulant intellectuellement, mais c’est aussi un défi puisque les gens de CMP doivent pouvoir répondre à des commandes qui diffèrent chaque fois et demandent des solutions souvent inédites d’intégration. C’est là que les technologies de l’information entrent en jeu.

Travailleur connecté

« La genèse du virage 4.0 chez CMP, ça a été un virage 4.0 au niveau du travailleur connecté. Les besoins étaient vraiment ciblés, d’être capable de produire différentes composantes là où l’humain ne peut pas se rappeler de toutes les séquences de transformation à faire sur un produit donné », explique M. Prévost.

« C’est pour ça que CMP a développé la solution VKS [Visual Knowledge Share], qui a été lancée à l’intérieur de CMP. C’est la solution logicielle qui supporte toutes les instructions de travail visuelles de nos employés. C’est un peu le mode co-pilote pour nos employés de production, pour être capables d’exécuter les étapes de transformation manufacturière de chacun des postes de travail », ajoute-t-il.

Ainsi, les travailleurs ont accès à des moniteurs où sont illustrés les produits à assembler ainsi que des consignes, par exemple quel boulon doit être vissé à quel couple de serrage, dans quel ordre, et avec quel outil. Des icônes dans un coin de l’écran rappellent même le type d’équipement de sécurité que doit revêtir l’employé pour accomplir une tâche donnée.

Puisque la précision est un souci de tous les instants, CMP fait appel à des outils de pointe pour la découpe au laser des métaux ou encore l’impression 3D pour la préparation de prototypes destinés à ses clients. Il y a littéralement une mini-usine à l’intérieur de l’usine de Châteauguay destinée justement à ces phases de prototypage.

Prix des métaux

Selon le produit auquel sont destinés les assemblages de CMP – scanner de bagages dans les aéroports, trains légers, unités de stockage d’énergie, etc. – l’entreprise utilise différents métaux et alliages. Et on l’a vu avec la pandémie, les prix des métaux peuvent grandement varier à la hausse comme à la baisse et il faut bien sûr les surveiller avant de proposer une soumission afin d’assurer la rentabilité des opérations.

« C’est partie intégrante des étapes de discussion avec les clients et des approches d’approvisionnement. Comme toutes les entreprises, on doit mettre en place des stratégies d’approvisionnement pour sécuriser la variation du prix des matières premières. On a une équipe qui ne fait que ça », dit M. Prévost au sujet de l’élaboration de plans d’approvisionnement.

45 000 livres et du haut voltage

Lorsqu’on demande à Alain Prévost quel est le projet le plus imposant, en termes de taille, sur lequel CMP a récemment eu à travailler, il songe immédiatement aux 38 unités de stockage d’énergie livrées jusqu’à maintenant à EVLO, une filiale d’Hydro-Québec.

« Ça a la taille d’un conteneur maritime », dit-il au sujet de ces caissons qui font plus ou moins 20 pieds de longueur par environ 8 pieds de largeur et d’une hauteur d’une dizaine de pieds.

Et ils ne fabriquent pas qu’un caisson de métal.

« À part les batteries et les contrôleurs électroniques, c’est tout CMP qui a fait les étapes. Toutes les solutions mécaniques, toute l’intégration de ces solutions mécaniques ainsi que l’intégration de tout ce qui est câblage, la connexion des composantes entre elles et les tests de mise en puissance – charge, décharge – sont faits directement dans nos locaux, ici à Châteauguay », explique notre invité.

À titre d’exemple, ils n’ont pas fabriqué les batteries à haut voltage des unités de stockage d’énergie, mais ce sont eux qui les ont intégrées, tout comme les systèmes mécaniques destinés à la ventilation ou les gicleurs. Ils ne font pas non plus les contrôleurs électroniques, mais ce sont eux qui les installent dans chaque unité.

« C’est une solution de stockage d’énergie qui va être intégrée dans les réseaux de distribution pour venir pallier les variations dans la capacité de production ou les variations de la consommation [d’électricité] », explique M. Prévost, précisant que les parcs éoliens sont un bon exemple d’application pour ces unités.

Le marché américain est particulièrement intéressant pour les unités de stockage d’énergie de ce type.

« Avec l’augmentation de l’électrification des transports, entre la production et l’utilisation de l’énergie, il doit y avoir des solutions de stockage », analyse M. Prévost.

Agrandir vert

CMP elle-même envisage de se doter d’une unité de stockage d’énergie à batteries pour éviter d’utiliser des génératrices qui brûlent des combustibles fossiles.

Cela fait partie de l’initiative d’agrandissement de l’usine de Châteauguay évoquée plus tôt.

« À chaque investissement, on s’est posé la question à savoir si on avait vraiment besoin d’avoir l’apport d’énergies fossiles », déclare M. Prévost, donnant l’exemple de fours utilisés pour cuire la peinture qui sont passés du gaz naturel à l’électrique.

« Présentement on essaie d’investiguer toutes les stratégies possibles pour que cette usine-là ait une empreinte carboneutre. Ça fait partie de nos paramètres d’ingénierie », ajoute le porte-parole de CMP.

L’entreprise a également fait l’acquisition d’équipement de production d’énergie solaire et planche sur un projet de récupération de la chaleur générée par ses compresseurs d’air pour optimiser le système de chauffage de l’édifice.

Quant à l’avenir de CMP, il s’annonce prometteur.

« Dans notre plan stratégique, notre croissance projetée pour les années futures est très élevée. Vient avec ça tout le développement de notre capacité manufacturière pour subvenir à ces besoins-là. Ça fait partie des évaluations qu’on est en train de faire », conclut M. Prévost.

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