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May

Classement des juridictions minières de l’Institut Fraser – Le Québec se maintient, mais l’industrie exprime des craintes

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L’étude de l’Institut Fraser est basée sur un sondage mené auprès des dirigeants de compagnies minières partout dans le monde. Les auteurs du classement 2017, dont les résultats ont été publiés le 22 février dernier, sont Ashley Stedman et Kenneth P. Green.

Grâce à la participation de 360 répondants, on a ainsi pu classer 91 juridictions (gouvernement national, province ou État américain) en fonction de la facilité d’y mener des affaires, tant par les ressources minéralogiques exploitables que pour l’évaluation de l’encadrement législatif et règlementaire. Il faut noter que le nombre de juridictions qui reçoivent une note varie d’une année à l’autre, en fonction des cycles des différents métaux et minéraux les plus convoités. En 2014, les répondants avaient évalué 122 juridictions.

Le classement 2017 est dominé par la Finlande, qui était 5e en 2016, supplantant la Saskatchewan, qui était au premier rang l’année précédente. Suivent, du 3e au 10e rang, le Nevada, l’Irlande du Nord, l’Australie occidentale, le Québec, l’Ontario, le Chili, l’Arizona et l’Alaska.

Les experts de l’Institut produisent un second indice mesurant la capacité des gouvernements à attirer des capitaux, à favoriser l’émergence des projets d’exploration, à les transformer en mines exploitables et à créer un climat favorable aux affaires. Cet indice sur la perception des politiques (PPI) vise à évaluer le cadre législatif et règlementaire et le climat des affaires.

Pour la cinquième année consécutive, l’Irlande est considérée comme étant le territoire le plus accueillant, suivie par la Finlande. Suivent dans l’ordre la Saskatchewan, la Suède, le Nevada, l’Irlande du Nord, le Michigan, le Wyoming, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans le classement 2017, concernant la position du Québec, l’Institut Fraser rapporte les commentaires suivants de la part des répondants. Selon un exploitant minier, le moratoire imposé sur l’exploration de l’uranium est considéré comme un élément très négatif et qui risque de faire fuir les investisseurs. Par contre, le consultant d’une compagnie active en exploration souligne que les tarifs abordables pour l’alimentation en électricité représentent un avantage certain pour le Québec.

Réactions au Québec

Selon Josée Méthot, PDG de l’Association minière du Québec (AMQ), le maintien de la 6e place du Québec dans ce classement n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. « Pour attirer les investisseurs, une juridiction doit performer sur un ensemble de facteurs. En occupant le 6e rang mondial, le Québec est en bonne posture, mais d’autres font mieux. Lorsqu’on sait que nous sommes en concurrence avec le reste de la planète, on comprend qu’il faut continuer à travailler d’arrache-pied pour reprendre la première place que nous occupions de 2007 à 2010 », indique-t-elle dans le communiqué publié le 22 février dernier.

Le même jour, Mme Méthot a accordé une entrevue à la station régionale de l’Abitibi-Témiscamingue d’ICI Première. Elle souligne que les modifications récentes apportées par le gouvernement à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE), de même que l’adoption en juin 2017 de la Loi sur la conservation des milieux humides et hydriques (LCMHH), créent de l’incertitude au sein des compagnies membres de l’AMQ. « Nous, tout ce qu’on dit, c’est que nous voulons avoir un cadre clair et prévisible », ajoute-t-elle.

De son côté, la directrice générale de l’Association de l’exploration minière (AEMQ), Valérie Fillion, constate aussi que les modifications récentes faites au cadre législatif et règlementaire touchant l’environnement suscitent des inquiétudes chez les investisseurs.

Par Alain Castonguay

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