En effet, selon les dirigeants consultés en groupe de discussion, les difficultés de recrutement, de rétention et de relève constituent un frein majeur à la croissance des PME manufacturières.
« On a fait le tour des écoles et on a misé beaucoup sur les jeunes : qu’ils soient formés ou pas, on a pris la décision de les former chez nous. On ne refuse aucun stage. Il faut aussi offrir de la machinerie très récente, car les jeunes veulent continuer à développer leurs connaissances. S’ils travaillent sur de vieilles machines plus anciennes que celles de l’école, les chances qu’ils restent chez nous sont quasiment nulles », explique M. Thierry Baussan, directeur des opérations chez S.O.M.R. USINAGE DE PRÉCISION.
Lorsqu’une entreprise se soucie du mieux-être de ses employés, ces derniers se montrent plus efficaces dans leur travail et toute l’entreprise y gagne en productivité.
« Ça fait 10 ans qu’on a un programme de santé mieux-être. Nous sommes certifiés Entreprise en santé, et cela attire les jeunes. La première chose qu’ils nous répondent quand on leur demande pourquoi ils travaillent chez nous : « vous prenez soin de nous, à ce moment-là on embarque ! », commente M. Michel Labrecque, vice-président, ressources humaines chez CMP SOLUTIONS MÉCANIQUES AVANCÉES.
Plusieurs entreprises sont freinées dans leur expansion en raison de la pénurie de main-d’œuvre. De fait, pour les manufacturiers québécois, il est de plus en plus difficile de recruter des employés qui ont la formation et l’expérience nécessaires pour combler les postes dans leur usine.
Afin de pallier le manque de personnel, de plus en plus d’entreprises n’ont d’autre choix que de faire appel à la main-d’œuvre issue de l’immigration.
« Les 2 dernières embauches qu’on a faites sont des Français. On s’occupe des démarches d’immigration avec eux, mais je pense que ça vaut la peine de se casser la tête. On a mandaté une firme pour s’occuper de tous les papiers avec les gouvernements. », explique M. Benoit Chouinard, président du GROUPE PROGIMA
D’autres soulignent la nécessité de démontrer aux employés que l’entreprise est prête à investir dans leur carrière et cheminement professionnel.
« L’espoir est essentiel. Il faut donner aux employés l’espoir d’aller plus loin, offrir des formations et leur montrer qu’ils peuvent avoir un avenir chez nous, et qu’on veut investir en eux, être à l’écoute et les outiller », souligne Mme Dawn-Marie Turner, directrice des ressources humaines d’AÉROSPATIALE HEMMINGFORD INC.
Par ailleurs, plusieurs autres initiatives ont été mises en place, parmi lesquelles :
L’ensemble de ces éléments démontre comment les employeurs s’efforcent d’adapter leurs pratiques de gestion du personnel, en misant sur un milieu de travail répondant aux attentes et aux valeurs des nouvelles générations.
Même si les entreprises doivent faire face à des problèmes majeurs en matière de ressources humaines, certaines prouvent qu’en mettant en place de bonnes pratiques de gestion, et en remettant en question leurs façons de faire, elles peuvent se démarquer de leurs concurrents et trouver et retenir la main-d’œuvre nécessaire à leur croissance à long terme.
Par STIQ